FREERUN LAOS
Dans beaucoup de pays tropicaux, le sport se pratique en fin de journée en raison de la chaleur. Il en va de même pour ces jeunes lycéens plein d'énergie qui pratique le Freerun à
Vientiane, la capitale du Laos.
Appelé Parkour en France, il s'agit d'une discipline sportive inventée au début des années 1990 en banlieue parisienne. Elle consiste à franchir des obstacles avec agilité, rapidité et esthétisme, telle une gymnastique urbaine.
Dans ce monde globalisé où tout circule et où les modes de vie s'uniformisent, cette pratique sportive est déjà arrivée jusqu'en extrême-orient.
Vientiane n'a rien d'une grande mégapole très urbanisée qui pourrait faire rêver ces pratiquants, elle ressemble encore à un village. Ainsi, Pone, Daniel et le reste de leur groupe réalisent leurs acrobaties dans des endroits simples : en bordure du Mékong, sur l'herbe d'un parc, dans une rue piétonne ou encore au sein du terrain sportif municipal.
Ces jeunes pratiquent une discipline sportive non conventionnelle et épousent petit à petit ses moeurs. Pour autant, ils ne renient pas le conservatisme de la société laotienne, étroitement lié au culte bouddhique. A l'occasion des fêtes, ils vont faire des offrandes au temple sans obligation ni allégeance, mais plutôt par tradition et superstition.
La jeunesse d'un pays en dit beaucoup sur sa situation. Les chamboulements que vivent de nombreux pays sont révélateurs d'un monde qui change à une vitesse exponentielle, pour le meilleur et pour le pire.
En gardant cette approche documentaire de la jeunesse à travers le sport et la culture urbaine, j'ai choisi de m'intéresser à des territoires divers afin de réaliser une grande mise en perspective.
Lorsque je vais à la rencontre de ces jeunes, le fait que j'appartienne à la même tranche d'âge qu'eux facilite mon intégration.
Le premier contact est toujours étrange car, au premier abord, je reste un étranger avec une autre culture. Pourtant, mon acceptation et celle de l'appareil photo se font aisément. Nous remarquons très vite que nous nous ressemblons et que nous portons chacun de l'intérêt pour une même discipline sportive et tout l'univers qui l'entoure.
Malgré l'intensité que représente mon intégration au sein d'un groupe pendant plusieurs jours, je reste un jeune français. Mon regard, que je veuille ou non, sera toujours conditionné, entre autres, par mon âge et ma culture.
Les questionnements soulevés par ma démarche photographique sont intimement liés à mes questionnements personnels. On se pose toujours la question de notre positionnement face à notre pays, à sa culture, à l'autorité qu'il représente et aux générations qui nous précèdent.
La jeunesse est le moment où l'on évolue pour se forger en tant qu'adulte. Les contextes peuvent être différents mais les chemins empruntés restent semblables.
- Lien vers ma série sur le Skateboard au Vietnam -
- Lien vers ma série sur le Skateboard à Cuba -
YOUNG FREERUNNERS FROM VIENTIANE (LAOS)
In many tropical countries, sport is practiced at the end of the day due to the heat. The same is true for these energetic high school students who practice Freerun in Vientiane, the capital of Laos.
Called Parkour in France, it is a sporting discipline invented in the early 1990s in the Paris suburbs. It consists in overcoming obstacles with agility, speed and aesthetics, like urban gymnastics.
In this globalised world where everything is moving around and lifestyles are becoming more uniform, this practice of sport has already reached the Far East.
Vientiane is not a large, highly urbanized megalopolis that could make these practitioners dream, it still looks like a village. Thus, Pone, Daniel and the rest of their group perform their acrobatics in simple places: on the banks of the Mekong River, on the grass of a park, in a pedestrian street or even within the municipal sports ground.
These young people practice an unconventional sporting discipline and gradually embrace its morals. However, they do not deny the conservatism of Laotian society, which is closely linked to Buddhist worship. On the occasion of the celebrations, they will make offerings to the temple without obligation or allegiance, but rather by tradition and superstition.