BAINS VAUDOU EN MER DES CARAÏBES
Au nord d'Haïti se situe Bord de mer de Limonade, un village de pêcheurs, riches en légendes. C'est ici que se serait échouée La Santa Maria, un des navires de l'expédition de Christophe Colomb. Chaque mois de juillet, des vacanciers un peu particuliers se pressent sur les plages de Limonade. Ces vacanciers ne se contentent pas de revêtir leur maillots de bain, couvrant ou monokini pour les femmes. Ils viennent les bras chargés de foulards colorés, de bougies, de grosses bouteilles en plastique, de calebasses remplies d'herbes sacrées, de tambours et même de petites chèvres locales, les cabris. Ce sont des pèlerins vaudous enthousiastes qui effectuent la dernière étape d'un pèlerinage à travers Haïti. Ils viennent honorer l'esprit vaudou (ou Lwa) de Philomène/Philomise, également vénérée comme une sainte chez les Catholiques.
Dans une forme de syncrétisme, les anciens esclaves africains déportés sur l'île furent en effet jadis contraints de dissimuler leurs cultes ancestraux en faisant mine d'accomplir des cérémonies catholiques. Jouant le rôle d'intercesseurs, des prêtres (hougan) et prêtresses (mambo) vaudous effectuent des rituels de communication entre les croyants et le Lwa Philomise. Les Lwas, les ?invisibles? sont des intermédiaires entre Dieu et les hommes. Les pèlerins purifient leur âme et leur corps et prennent des ?bains de chance? dans les eaux de l'Atlantique. Ils se frictionnent avec des herbes médicinales broyées dans une calebasse pour chasser le mal. C'est avec une foi renouvelée et un esprit apaisé qu'ils repartent chez eux dans des bus spécialement affrétés. En Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, la pratique des religions, qu'elles soient catholique, protestante ou vaudoue, fleurit partout. La croyance en Dieu est considérée comme un remède pour atténuer la détresse de l'existence humaine, soulager le poids des catastrophes environnementales et atténuer les crises politiques et sécuritaires qui hélas frappent régulièrement ce pays.
VOODOO BATHS IN THE CARIBBEAN SEA
Bord de mer de Limonade, a fishing village steeped in legend, lies to the north of Haiti. It was here that La Santa Maria, one of the ships on Christopher Columbus's expedition, is said to have run aground. Every July, the beaches of Limonade are thronged with holidaymakers of a rather special kind. These holidaymakers don't just put on their swimming costumes, covering or topless bathing suits for women. They come with their arms full of colourful scarves, candles, large plastic bottles, gourds filled with sacred herbs, drums and even little local goats called cabris. They are voodoo pilgrims on the last leg of a pilgrimage across Haiti. They come to honour the voodoo spirit (or Lwa) Philomène/Philomise, who is also venerated as a Saint by Catholics. In a form of syncretism, the former African slaves deported to the island were forced to conceal their voodoo cult by performing Catholic rituals. Playing the role of intercessor, Voodoo priests and priestesses perform communication rituals between believers and the Lwa Philomise. Pilgrims purify their souls and bodies and bathe in the waters of the Atlantic. With a renewed faith and calmed down mind, believers end their pilgrimage at the seaside city of Limonade and retun back to their villages bus specially chartered. In Haiti, the poorest country on the American continent, practice of religions, whatever Catholic, Protestant or Voodooist, flourishes everywhere. Belief in God is considered a remedy to alleviate the plight of human existence, the plight of environmental disasters and of political and security crises that unfortunately hit regularly Haiti.