Sous les tentes des Réfugiés Peuls de RCA
Cette série photographique, réalisée dans le cadre du projet Réfugiés et Photographes initié par Mathias Monet, explore la vie nocturne dans un campement de réfugiés Peuls à Niergui, au Tchad. Ces hommes, femmes et enfants, ayant fui les conflits en République Centrafricaine, vivent dans des tentes rudimentaires, éclairées par des bougies ou des lampes vacillantes, au cœur d'une nature omniprésente et souvent hostile.
La nuit, dans ces campements isolés, les dangers sont multiples : animaux sauvages, manque de protection, ou encore le sentiment constant d’insécurité. Ces images capturent cette vulnérabilité tout en soulignant la résilience des réfugiés. Elles nous invitent à réfléchir à leurs conditions de vie et à leur quotidien marqué par l'incertitude, tout en mettant en avant leur force collective.
La troisième guerre civile de Bangui, en République Centrafricaine, a marqué un tournant tragique dans l’histoire récente de ce pays déjà meurtri par des décennies de conflits. Déclenchée en 2013, cette guerre civile a opposé des groupes armés rivaux, les Séléka et les Anti-balaka, plongeant le pays dans une spirale de violences intercommunautaires. Ces affrontements, alimentés par des rivalités politiques, religieuses et ethniques, ont ravagé des régions entières et causé une crise humanitaire sans précédent.
Les Peuls, une communauté pastorale largement dispersée à travers l’Afrique, ont été parmi les principales victimes de ce conflit. Souvent perçus comme proches des Séléka en raison de leurs liens culturels et religieux, les Peuls ont été pris pour cible par des milices Anti-balaka. Des villages entiers ont été détruits, des familles séparées, et des milliers de Peuls ont été contraints de fuir leurs terres ancestrales pour échapper aux massacres.
Le Tchad, voisin au nord de la République Centrafricaine, est devenu une terre d’asile pour de nombreux Peuls en quête de sécurité. Ils se sont installés dans des camps improvisés, comme à Niergui, dans la région de Mongo. Ces campements de fortune, souvent constitués de tentes rudimentaires en bâches et en branchages, sont devenus leur seul refuge. Les Peuls y tentent de préserver leur mode de vie et leur identité culturelle, malgré des conditions de vie extrêmement précaires.
In the Tents of Fulani Refugees from the Central African Republic
This photographic series, created as part of the Réfugiés et Photographes project initiated by Mathias Monet, explores nighttime life in a Peul refugee camp in Niergui, Chad. These men, women, and children, having escaped the conflicts in the Central African Republic, live in rudimentary tents illuminated by candles or flickering lamps, surrounded by an omnipresent and often hostile nature.
At night, the dangers in these isolated camps are manifold: wild animals, lack of protection, and a constant sense of insecurity. These images capture this vulnerability while highlighting the resilience of the refugees. They invite us to reflect on their living conditions and daily challenges marked by uncertainty, while also emphasizing their collective strength.
The third civil war in Bangui, Central African Republic, marked a tragic turning point in the recent history of a country already devastated by decades of conflict. Triggered in 2013, this civil war pitted rival armed groups, the Séléka and the Anti-balaka, against each other, plunging the country into a spiral of intercommunal violence. These clashes, fueled by political, religious, and ethnic rivalries, ravaged entire regions and caused an unprecedented humanitarian crisis.
The Peul, a pastoral community widely dispersed across Africa, were among the main victims of this conflict. Often perceived as close to the Séléka due to cultural and religious ties, the Peul were targeted by Anti-balaka militias. Entire villages were destroyed, families torn apart, and thousands of Peul were forced to flee their ancestral lands to escape massacres.
Chad, located north of the Central African Republic, became a sanctuary for many Peul seeking safety. They settled in improvised camps, such as those in Niergui, in the Mongo region. These makeshift camps, often consisting of rudimentary tents made from tarps and branches, became their only refuge. Despite the extremely harsh living conditions, the Peul strive to preserve their way of life and cultural identity.