La Route de la Fraise
La province Andalouse de Huelva au sud de l'Espagne, est devenue en l'espace de 30 ans, LE producteur de fraise de l'Europe.
Chaque année, ce sont 300 000 tonnes de fraises qui y sont produites, principalement des plants de Camorosa, une variété créée en laboratoire, en Californie. Plantés en Novembre, les agriculteurs de Huelva récoltent sans interruption des fraises pendant 4 à 6 mois, de Janvier à Juin. Afin de récolter leurs fruits, les producteurs andalous font appel, chaque année, à près de 100 000 saisonniers, majoritairement des femmes, provenants pour la plupart d'Europe de l'Est, du Maghreb. De jour sous le chaud soleil andalous ou de nuit, ses ouvrières travaillent pour 37€/jour, 7j/7 pendant 4 à 6 mois. Bien que difficile, ce travail est néanmoins mieux payé que ce que le marché du travail propose dans leur pays d'origine et c'est pour cette raison que les saisonnières reviennent d'année en année, depuis plus de 10 ans pour certaines d'entre elles...
Cette culture de la fraise, répartie sur 7 000 hectares est extrêmement consommatrice en eau (environ 40 000 l/ha/an). De l'eau puisée principalement dans des nappes phréatiques bientôt à sec. Pour lutter contre cette pénurie d'eau à venir, les producteurs demandent au gouvernement espagnol la possibilité de créer un aqueduc afin de puiser de l'eau dans les fleuves à proximité.
Une fois récoltées, les fraises sont triées, calibrées, conditionnées dans les locaux des producteurs. À ce stade, le coût de la barquette de 500gr qui suit un cours quasi-boursier, revient autour des 0,80€. A la suite de cette étape, les fraises conditionnées peuvent partir sur les différents étals européens, La France, l'Allemagne et l'Angleterre en tête. Chaque année, durant les 4 mois de la saison de la fraise, ce sont 16 000 camions qui quittent Huelva pour le Nord de l'Europe.
Le Marché Saint-Charles à Perpignan, est le premier centre européen « d'éclatement » de fruits frais. 1,5 millions de tonnes y transite chaque année, mais c'est aussi une plateforme intermodale d'où environ 5% des fraises andalouses passent de la route au rail.
Chaque jour, un train FRET SNCF, nommé 50 090 est chargé de fruits et légumes par les société de transport Rey/Transalliance et Roca, à destination du M.I.N. de Rungis. Les 20 wagons quotidiens de ce train équivalent à 30 camions, ce qui est faible comparé au 2 500 camions de fruits et légumes qui franchissent la frontière du Perthus à destination du Nord de l'Europe, chaque jour.
Ce train quitte Perpignan vers 16h pour arriver au Marché d?Intérêt National de Rungis avant 3h du matin.
1 800 km après leur départ de Huelva, les fraises arrivent à M.I.N. de Rungis et sont déchargées sur les quais.
Le contenu du train est ensuite transféré sur des « traines » qui vont alimenter les étals du Marché National où fraise andalouse et marocaine puis française sont en concurrence, la camarosa andalouse tire son épingle du jeu avec un tarif inférieur à 2€ les 500gr.
Les fruits vendues à Rungis, dont les fraises andalouses rejoindront en suite les étals des marchés ou de magasins de la grande consommation, entre autres.
The Strawberry Route
The Andalusian province of Huelva in the south of Spain has become, in the space of 30 years, THE strawberry producer in Europe.
Every year, 300,000 tons of strawberries are produced there, mainly Camorosa plants, a variety created in a laboratory in California. Planted in November, Huelva farmers harvest strawberries continuously for 4 to 6 months, from January to June. In order to harvest their fruit, the Andalusian producers call upon nearly 100,000 seasonal workers, mostly women, mostly from Eastern Europe and the Maghreb, every year. By day under the hot Andalusian sun or by night, their workers work for 37€/day, 7 days/week for 4 to 6 months. Although difficult, this work is nevertheless better paid than what the labour market offers in their country of origin and it is for this reason that the seasonal workers come back year after year, for more than 10 years for some of them...
This strawberry crop, spread over 7,000 hectares, is extremely water consuming (about 40,000 l/ha/year). Water is drawn mainly from ground water that is soon to run dry. To combat this upcoming water shortage, the producers are asking the Spanish government for the possibility of creating an aqueduct to draw water from nearby rivers.
Once harvested, the strawberries are sorted, graded and packed on the growers' premises. At this stage, the cost of the 500g tub, which is almost at a stock market price, is around 0.80€. After this stage, the packaged strawberries can leave on the different European stalls, France, Germany and England in the lead. Every year, during the 4 months of the strawberry season, 16,000 lorries leave Huelva for Northern Europe.
The Saint-Charles Market in Perpignan is the first European "bursting" centre for fresh fruit. 1.5 million tonnes pass through there every year, but it is also an intermodal platform from which around 5% of Andalusian strawberries are transferred from road to rail.
Every day, an SNCF FRET train, named 50,090, is loaded with fruit and vegetables by the Rey/Transalliance and Roca transport companies, bound for the M.I.N. at Rungis. The 20 daily wagons of this train are equivalent to 30 trucks, which is small compared to the 2,500 trucks of fruit and vegetables that cross the border from Perthus to Northern Europe every day.
This train leaves Perpignan at around 4 p.m. to arrive at Rungis Market of National Interest before 3 a.m.
1,800 km after leaving Huelva, the strawberries arrive at M.I.N. de Rungis and are unloaded on the platforms.
The contents of the train are then transferred onto "trains" that will feed the stalls of the National Market where Andalusian and Moroccan strawberries, followed by French strawberries, compete. The Andalusian camarosa is doing very well with a price of less than 2€ per 500gr.
The fruit sold at Rungis, including Andalusian strawberries, will then go to the stalls of the markets or mass market stores, among others.