Première saison en estive pour un jeune berger
Nicolas a 21 ans. Grand, mince, souvent une cigarette entre les doigts, l'accent rugueux de ce coin de terre où les R se prononcent par 3 ou 4 d'affilée, Nicolas est un jeune éleveur de brebis Manex (prononcer "maneche") tête noire.
Initialement, il voulait s'installer avec des vaches. Mais après quelques imprévus et contretemps, il a finalement décidé d'élever des brebis de cette magnifique race locale.
Nous sommes fin août et le jeune berger termine sa première saison en estive... Tout s'est bien passé !
En cette fin de journée, il faut rassembler les brebis qui pacagent au-dessus de la cabane et les regrouper dans l'enclos autour du kaiolar (nom donné à la cabane du berger) pour les faire boire. Sur ce massif calcaire, il n'y en pas de point d'eau où les brebis peuvent aller librement s'abreuver.
Au passage, Nicolas en profite pour les compter.
Les brebis sont belles, soignées. Leur toison impeccable. Elles ont en effet gardé leur laine tout l'été et seront tondues quelques jours après le retour à la bergerie.
Nicolas aime ses bêtes, qu'elles soient brebis ou chiens.
Il aime la montagne. Cette vie en estive, faite de café chez les bergers voisins, de bière ou d'apéro, selon l'heure. Ces occasions où l'on parle de brebis, de montagne, de piétin, de fromages, de pâturages... d'histoires de bergers en somme.
Il aime cette vie dans sa cabane au confort sommaire, qu'il a reçue du Syndicat de Cize, en même temps que le parcours où pacagent ses brebis et qui porte en lui les traces de ses précédents occupants.
La vie en estive est une période bien particulière : une parenthèse presque hors du temps.
First summer pasture season for a young shepherd
Nicolas is 21 years old. Tall, slim, often with a cigarette between his fingers, and speaking with the rough accent of this region where the letter R is pronounced in three or four syllables, Nicolas is a young breeder of Manex sheep (pronounced "maneche") with black heads.
Initially, he wanted to settle down with cows. But after a few unforeseen events and setbacks, he finally decided to raise sheep of this magnificent local breed.
It's late August, and the young shepherd is finishing his first summer grazing season... Everything went well!
At the end of the day, the sheep grazing above the cabin need to be gathered and herded into the enclosure around the kaiolar (the name given to the shepherd's hut) to drink. On this limestone massif, there are no watering holes where the sheep can freely go to drink.
While he's at it, Nicolas takes the opportunity to count them.
The sheep are beautiful and well-groomed. Their fleeces are impeccable. They've kept their wool all summer and will be sheared a few days after returning to the sheepfold.
Nicolas loves his animals, whether sheep or dogs.
He loves the mountains. This life in the high pastures, filled with coffee at neighboring shepherds' houses, beer, or an aperitif, depending on the time of day. These are the occasions when they talk about sheep, the mountains, foot rot, cheeses, pastures... shepherds' stories, in short.
He loves this life in his simple cabin, which he received from the Cize Syndicate, along with the pasture where his sheep graze, a pasture that still bears the marks of its previous occupants. Life in the high pastures is a very special time: a parenthesis almost outside of time.