VENDANGES EN FAMILLE CHEZ BENAT, A IROULEGUY EN PAYS BASQUE
Ce matin du 4 octobre, j'ai rendez-vous à 7h30 sur la parcelle de la propriété "Menta", à IROULEGUY, avec Beñat, sa femme, et une partie de la famille pour débuter les vendanges 2024.
La météo est peu engageante : il fait très frais, la brume est si dense que l'on ne voit que les quelques rangs de vigne qui s'alignent au premier plan, et le brouillard était tel cette nuit, qu'il a laissé une forte humidité sur tous les végétaux. Mais tout le monde est là, y compris Vanessa, l'épouse de Beñat, qui a pris quelques jours de congés pour l'occasion.
Aujourd'hui, c'est vendredi, alors on a recruté les retraités de la famille : parents, beaux parents, oncles, tantes... Demain, les plus jeunes ne travaillant pas, ce seront eux qui viendront vendanger l'autre vigne de Beñat, située à quelques kilomètres.
Face à sa cohorte d'ouvriers bénévoles, Beñat distribue sécateurs et caisses. Ces derniers sont fournis par la Cave d'Irouléguy, qui regroupe 27 vigneronnes et vignerons qui ne vinifient pas eux-mêmes leurs vins. Le gros matériel (tracteur, remorque, etc) est également prêté par la Coopérative. Il y a pour elle un gros travail de planification des vendanges afin de pouvoir mettre tout le matériel nécessaire à disposition de chaque vigneron qui en fait la demande. C'est donc elle qui le calendrier des vendanges pour ses adhérents.
La récolte débute tranquillement. Les doigts sont engourdis par la fraîcheur, humides. Chacun se réparti régulièrement sur les rangs de vigne. Chacun a sa caisse et va d'un côté, de l'autre, on double les plus lents, on repasse un peu derrière certains... tout se fait dans la bonne humeur mais sous le regard aigu de Beñat et dans le calme de ce jour naissant où le soleil peine à apparaître pour réchauffer dos et mains. Hommes et femmes sont tantôt accroupis, tantôt arc-boutés. Parfois, on a du mal a distinguer s'il s'agit d'un cep, d'un piquet ou d'une jambe humaine qui porte la vigne.
Par moment, l'un des vendangeurs enfouit sa tête dans le feuillage, un autre goûte un raisin, ça discute...ça blague comme l'on dit ici. Et petit à petit, on avance dans les rangs dont chacun fait 200m de long.
Beñat passe entre les rangées de vigne avec son tracteur étroit et un petit tombereau pour vider les caisses plus ou mains pleines. Le raisin est très beau et délicieux. J'en mangerais volontiers quelques grappes fraîchement cueillies. D'autant que Beñat cultive ses vignes en bio, donc rien à craindre. Celle qui est vendangée aujourd'hui est exploitée depuis peu, et est d'ailleurs en conversion bio pour la dernière année.
Le tombereau plein, Beñat va le vider dans la grande remorque laissée à l'entrée de la parcelle.
Le soleil ne viendra pas ce matin. Une légère clarté semble apparaître, mais le brouillard demeure. Il faudra attendre la toute fin de la récolte, couronnée par un moment de partage autour d'un café et de gâteaux, pour apercevoir la petite colline juste en face et le sommet du Munhoa, un peu plus loin, qui domine de ses 1.023m le vignoble d'Irouléguy.
FAMILY GRAP HARVEST AT BENAT'S, IN IROULEGUY IN THE BASQUE COUNTRY
his morning, October 4, I have an appointment at 7:30 am on the plot of the "Menta" property, in IROULEGUY, with Beñat, his wife, and part of the family to start the 2024 grap harvest.
The weather is not very promising: it is very cool, the fog is so dense that we can only see the few rows of vines that line up in the foreground, and the fog was such last night that it left a lot of humidity on all the plants. But everyone is there, including Vanessa, Beñat's wife, who took a few days off for the occasion.
Today is Friday, so we have recruited the family's retirees: parents, in-laws, uncles, aunts... Tomorrow, since the youngest are not working, they will be the ones who will come and harvest Beñat's other vineyard, located a few kilometers away.
In front of her cohort of volunteer workers, Beñat hands out pruning shears and crates. The latter are provided by the Cave d'Irouléguy, which brings together 27 winegrowers who do not vinify their own wines. The large equipment (tractor, trailer, etc.) is also lent by the Cooperative. She has a lot of work planning the harvests in order to be able to provide all the necessary equipment to each winegrower who requests it. So she is the one who sets the harvest days for each of them. The harvest begins quietly. Fingers are numb from the cold, damp. Everyone spreads out regularly on the rows of vines. Everyone has their crate and goes from one side to the other, we overtake the slowest, we go back a little behind some... everything is done in a good mood but under the sharp gaze of Beñat and in the calm of this dawning day where the sun struggles to appear to warm backs and hands. Men and women are sometimes crouched, sometimes leaning on their backs. Sometimes, it is hard to tell whether it is a vine, a stake or a human leg that is supporting the vine.
At times, one of the harvesters buries his head in the foliage, another tastes a grape, there is discussion... there is joke as they say here. And little by little, we advance in the rows, each of which is 200m long.
Beñat passes between the rows of vines with his narrow tractor and a small dumper to empty the more or less hand-full crates. The grapes are very beautiful and delicious. I would happily eat a few freshly picked bunches. Especially since Beñat cultivates his vines organically, so nothing to worry about. The one that is being harvested today has been exploited for a short time, and has been in organic conversion for the last year.
The full cart, Beñat will empty it into the large trailer left at the entrance to the plot.
The sun will not come this morning. A slight light seems to appear, but the fog remains. We will have to wait until the very end of the harvest, crowned by a moment of sharing around a coffee and cakes, to see the small hill just opposite and the summit of Munhoa, a little further, which dominates the Irouléguy vineyard from its 1,023m.