HENDAYE - UNE PLAGE EN HIVER
L'Océan ne s'inscrit pas dans le paysage de mon quotidien et m'attire peu d'une façon générale. Plus largement tournée vers la montagne, en ce samedi de janvier à la météo très maussade à l'intérieur des terres, je décide pourtant d'aller flâner en bord de plage. Peut-être y fera-t-il plus doux. Si cette idée ne m'effleure jamais l'esprit durant la belle saison, où la foule envahie les plages et les promenades en bord de mer, où les voies de circulation sont saturées, les terrasses bondées, en hiver, la balade me semble attrayante.
HENDAYE sera ma destination, avec son immense plage et sa vue sur la montagne. J'y arrive en milieu de matinée : le ciel est gris, la bruine tombe sur les sommets avoisinants, le crachin poussé par un vent vif oblige à baisser la tête sous sa capuche, le sable fouette les chevilles.
Le lieu correspond à mes attentes : désert, gris et un brin mélancolique. La plage paraît encore plus immense qu'en pleine saison estivale. Peut-être est-ce marée basse. Je n'ai pas consulté les horaires des marées...
Mais petit à petit, la plage s'anime : un couple en vélo, quelques surfeurs qui vont se mettre à l'eau malgré la température, un groupe s'installe un peu plus loin pour faire des mouvements de gymnastique, des promeneurs longent l'océan d'un bout à l'autre de cette très vaste plage de près de 4km de long, depuis l'embouchure de la Bidassoa, fleuve frontalier, jusqu'aux abords des Deux Jumeaux, ces deux rochers situés à l'autre extrémité, détachés de la falaise sur laquelle est implanté le Domaine d'Abbadia.
Les surfeurs sont finalement entrés dans l'eau et passent plus de temps à attendre les quelques vagues, qu'à surfer vraiment... J'en déduis que pour être surfeur, il faut être patient ! Au-delà, quelques rares véliplanchistes sont poussés par le vent.
Malgré cela, la plage paraît encore bien vide tant elle est immense. Lorsque je me retourne vers le Sud, le sable balayé par le vent brouille quelque peu la vue sur le vieux Fontarrabie, de l'autre côté de la Bidassoa. Au-delà, l'on devine la pluie sur les montagnes d'Hegoalde.
Huit kilomètres après, je cherche un bar où boire un café pour me réchauffer. La mission est ardue car tout est fermé, comme d'ailleurs la quasi totalité des magasins et des maisons ou des appartements en front de mer. En attendant, le ciel s'est quelque peu éclairé et une légère lueur vient illuminer doucement ce vaste paysage.
J'ai fait le plein d'iode ce matin là et peux m'en retourner dans mes montagnes navarraises.
HENDAYE - A BEACH IN WINTER
he ocean is not part of my daily life and generally does not attract me much. More largely turned towards the mountains, on this January Saturday with very gloomy weather inland, I nevertheless decide to go for a stroll along the beach. Perhaps it will be milder there. If this idea never crosses my mind during the summer, when the crowd invades the beaches and seaside promenades, when the roads are saturated, the terraces packed, in winter, the walk seems attractive to me.
HENDAYE will be my destination, with its immense beach and its view of the mountain. I arrive there in the middle of the morning: the sky is gray, the drizzle falls on the neighboring peaks, the drizzle driven by a strong wind forces you to lower your head under your hood, the sand whips your ankles.
The place corresponds to my expectations: deserted, gray and a bit melancholic. The beach seems even more immense than in the middle of summer. Maybe it's low tide. I didn't check the tide times...
But little by little, the beach comes alive: a couple on bikes, a few surfers who are going to get into the water despite the temperature, a group sets up a little further away to do gymnastic movements, walkers follow the ocean from one end to the other of this very vast beach of nearly 4km long, from the mouth of the Bidassoa, a border river, to the edges of the Deux Jumeaux, these two rocks located at the other end, detached from the cliff on which the Domaine d'Abbadia is located.
The surfers have finally entered the water and spend more time waiting for the few waves, than actually surfing... I deduce that to be a surfer, you have to be patient! Beyond that, a few rare windsurfers are pushed by the wind.
Despite this, the beach still seems quite empty as it is so immense. When I turn towards the South, the sand swept by the wind somewhat blurs the view of old Hondarribia, on the other side of the Bidasoa. Beyond, we can make out the rain on the mountains of Hegoalde.
Eight kilometers later, I look for a bar where I can have a coffee to warm up. The mission is difficult because everything is closed, as are almost all the shops and houses or apartments on the seafront. In the meantime, the sky has cleared up a little and a slight glow gently illuminates this vast landscape.
I have stocked up on iodine that morning and can return to my Navarrese mountains.