Charles Garcia

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Je m'appelle Charles Garcia. Je suis né et ai grandi à Genève, en Suisse. Dès l'âge de 5 ans, alors que j'essayais de comprendre qui était mon père, décédé à mes 3 ans, ma mère, Anne-Marie Garcia, avait conservé quelques affaires de lui. Très vite, je me suis approprié ces affaires dont un appareil photo. Les enfants ne font pas la différence entre une photo et le monde réel. C'est d'ailleurs pour ça que beaucoup pensent qu'à l'époque, les gens étaient en noir en blanc comme sur les tirages argentiques. J'étais l'un d'eux. J'ai très vite montré un intérêt pour le fonctionnement d'un appareil. Comment peut-on capturer une image réelle et la mettre sur un papier ?
Les années passèrent et ce petit boîtier que mon père m'avait, par la force des choses, légué prit peu à peu la poussière dans la cave par manque de compréhension de ma part. Par la suite, j'ai montré un intérêt pour les personnes. Suite à un accident, sans gravité, auquel j'ai assisté, je me suis tourné vers les premiers secours. J'ai alors rejoins, à 17 ans, une section de Samaritain. Cette aventure, cette formation a contribué à l'attrait que j'avais pour l'être humain. Je me suis tourné, après un cursus scolaire obligatoire raté, vers une formation dans le social. Au terme de cette formation couronnée de succès et qui deviendra par la suite mon métier, j'ai rejoint les drapeaux. Obligation helvétique, mais avec une grande fierté, je marchais sur les traces de mon défunt père, petit à petit.
L'armée a été une révolution photographique. J'ai demandé à mes supérieurs l'autorisation d'emmener avec moi mon appareil, un canon 1200 D que j'avais acheté durant les soldes. Ce fut accepté. Sans comprendre les bases de la photo, sans comprendre les mécanismes de l'image, je me suis lancé à photographier mon quotidien et celui de mes camarades. Cela m'a valu d'être exposé lors de la journée annuelle des parents. Les parents de mes camarades purent voir leur quotidien. J'en ai été remercié.
Je voulais faire comme cette association de photo que je regardais sur Instagram :photographier les métiers de l'urgence. Un premier contact fut un échec prétextant qu'ils n'avaient aucunement besoin d'un photographe. Mais une évacuation dans un centre commercial fut ma chance de convaincre. Armé de mon boîtier, sans me soucier du reste, j'ai photographié ce qui deviendra mon laissé passer pour
cette association. Ma rapidité, ma discrétion, mon regard et mon respect ont convaincu le comité qui m'a laissé une chance. Je suis un membre actif depuis 2018.
Je n'aurais jamais cru que cet événement m'ouvrirait la porte d'un monde nouveau. Et de fil en aiguille, grimpant les échelons, jouant des contacts, j'ai été amené à faire des reportages incroyables.
Mon parcours m'a permis d'avoir un regard particulier. En côtoyant les faits divers, avec le regard que je porte à l'humain, je pense avoir amené une émotion significative. Je suis actuellement diplômé assistant socio-éducatif dans un espace de vie enfantine le jour, photographe de faits divers la nuit.

My name is Charles Garcia. I was born and raised in Geneva, Switzerland. At the age of 5, while I was trying to understand who my father was, who died when I was 3, my mother, Anne-Marie Garcia, had kept some of his things. Very quickly, I appropriated these things, including a camera. Children don't know the difference between a photo and the real world. That's why many people think that in those days, people were in black and white like on silver prints. I was one of them. I quickly showed an interest in how a camera works. How can you capture a real image and put it on paper?
The years passed and this little camera that my father had left to me gradually gathered dust in the cellar due to a lack of understanding on my part. Afterwards, I showed an interest in people. Following an accident, without gravity, which I attended, I turned to first aid. I then joined, at 17 years old, a
Samaritan section. This adventure, this training contributed to the attraction that I had for the human being. After a failed compulsory schooling, I turned to a training in social work. At the end of this successful training, which would later become my profession, I joined the army. A Swiss obligation, but with great pride, I followed in the footsteps of my late father, little by little.
The army was a photographic revolution. I asked my superiors for permission to take my camera with me, a 1200 D gun that I had bought during the sales. It was accepted. Without understanding the basics of photography, without understanding the mechanisms of the image, I started to photograph my daily life and that of my comrades. This earned me an exhibition at the annual parents' day. The parents of my classmates were able to see their daily lives. I was thanked for that. I wanted to do like this photo association I was looking at on Instagram: photographing emergency jobs. A first contact was unsuccessful because they didn't need a photographer. But an evacuation in a shopping mall was my chance to convince. Armed with my camera, without worrying about the rest, I photographed what would become my pass for this association. My speed, discretion, look and respect convinced the committee who gave me a chance. I am an active member since 2018.
I never thought that this event would open the door to a new world. And one thing led to another, climbing the ladder, playing the contacts, I was led to do some incredible reporting. My career path has given me a special perspective. By working with various events, with the way I look
at human beings, I think I have brought a significant emotion. I am currently a socio-educational assistant in a child life space by day, and a news photographer by night.

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