HONG KONG FACE À LA SUPERPUISSANCE #3
En 1997, Hong Kong était, depuis 150 ans une colonie du Royaume-Uni, obtenue suite à une guerre avec la Chine. La République Populaire de Chine ayant toujours considéré cela comme une « humiliation », le Royaume-Uni fit le choix de leur rétrocéder Hong Kong. Ils négocièrent pendant dix ans les termes d'un accord qui aboutira à la formule « un pays, deux systèmes ». C'est à dire que, pendant 50 ans, Hong Kong conservera ses propres règles et des libertés alors inexistantes en République Populaire de Chine. Il s'agit notamment de la liberté de la presse, la liberté d'expression, la liberté de manifester et le droit d'élire par un scrutin démocratique ses propres dirigeants. Cet accord fut déposé aux Nations Unis et constitue aujourd'hui la « Loi Fondamentale » de Hong Kong.
Or, plus d'une vingtaine d'années plus tard, les Hongkongais réalisent que cet accord n'est pas respecté et que la mainmise de Pékin s'accroît sur le territoire. L'exemple le plus flagrant est l'absence d'un réel système démocratique. En effet, la population n'a pas le pouvoir de choisir et d'élire son chef de gouvernement qui fixe la politique de Hong Kong comme cela fut stipulé dans l'accord de rétrocession. Au lieu de ça, il s'agit du système électoral considéré comme le plus complexe du monde. Les candidats à l'élection pour le poste de chef du gouvernement sont choisis au préalable par Pékin et donc soumis à leurs diktats. Ce ne sont pas les Hongkongais qui votent directement mais 1200 privilégiés surnommés « le petit cercle » qui sont majoritairement favorables au système en place. Parmi eux des représentants des différentes branches professionnelles et des organisations syndicales et religieuses de Hong Kong ainsi que les 70 députés du Conseil Législatif qui eux sont élus démocratiquement. Donc pour résumé, à la différence de la France où chaque citoyen vote pour les candidats qui ont fait le choix de se présenter, à Hong Kong les candidats ainsi que leurs électeurs sont choisis au préalable par le pouvoir central Chinois, s'assurant que le gouvernement hongkongais sera toujours en sa faveur.
Depuis la rétrocession, Hong Kong a donc connu de nombreux mouvements sociaux s'opposant à la mainmise de la Chine et réclamant le suffrage universel. On assiste d'ailleurs depuis le mois de Juin à la plus grave crise de l'ancienne colonie britannique avec des manifestations à répétition ayant fait naître beaucoup de violence avec de nombreuses arrestations et emprisonnement de militants. À l'origine de cette contestation, un projet de loi d'extradition permettant aux personnes du territoire d'être envoyées en Chine pour y être jugées. Après plusieurs mois de contestations, les manifestants ont formulé leurs revendications en cinq demandes :
- Retirer complètement le projet de loi d'extradition.
- Mettre en place le suffrage universel comme système électoral (et ainsi disposer d'une démocratie représentative plus juste, semblable à celle des pays européens).
- Libérer tout les manifestants incarcérés et abandonner toutes poursuites judiciaires à leur encontre.
- Créer une commission d'enquête indépendante et externe à Hong Kong pour rédiger un rapport sur les violences policières et les autres agressions à l'égard des manifestants.
- La démission de l'actuelle chef du gouvernement de Hong Kong, Carrie Lam.
Hong Kong against the superpower #3
In 1997, Hong Kong had been a colony of the United Kingdom for 150 years, obtained through a war with China. The People's Republic of China had always considered this a "humiliation", so the UK chose to hand Hong Kong back to them. They negotiated for ten years the terms of an agreement that would result in the "one country, two systems" formula. This meant that for 50 years Hong Kong would retain its own rules and freedoms that did not exist in the People's Republic of China. These include freedom of the press, freedom of speech, freedom of demonstration and the right to democratically elect its own leaders. This agreement was deposited with the United Nations and is now Hong Kong's "Basic Law".
More than twenty years later, Hong Kongers are realising that this agreement is not being respected and that Beijing's control over the territory is growing. The most glaring example is the absence of a real democratic system. Indeed, the people do not have the power to choose and elect their head of government who sets the policy of Hong Kong as stipulated in the handover agreement. Instead, it is the most complex electoral system in the world. Candidates for the post of head of government are pre-selected by Beijing and thus subject to their dictates. It is not the Hong Kong people who vote directly but 1200 privileged people called "the small circle" who are mostly in favour of the system in place. Among them are representatives of the various professional branches and trade unions and religious organisations in Hong Kong as well as the 70 members of the Legislative Council who are democratically elected. So to sum up, unlike France where every citizen votes for the candidates who have chosen to run, in Hong Kong the candidates and their constituents are chosen in advance by the Chinese central government, ensuring that the Hong Kong government will always be in its favour.
Since the handover, Hong Kong has seen many social movements opposing Chinese control and demanding universal suffrage. Since June, we have been witnessing the most serious crisis in the former British colony, with repeated demonstrations that have led to a lot of violence, with numerous arrests and imprisonment of activists. At the origin of this protest, an extradition bill allowing people from the territory to be sent to China for trial. After several months of protests, the demonstrators formulated their demands in five points:
- Withdraw the extradition bill completely.
- Implement universal suffrage as an electoral system (and thus have a fairer representative democracy, similar to that of European countries).
- Release all imprisoned protesters and drop all legal proceedings against them.
- Establish an independent, external commission of enquiry in Hong Kong to report on police violence and other assaults on protesters.
- The resignation of the current head of the Hong Kong government, Carrie Lam.