Les mourides
La confrérie Mouride, Musulmans fervents, tolérants... et rois du business. Difficile de croire, en le voyant, que Cheikou n'’est que la partie immergée de l’'iceberg. Vendeurs à la sauvette sous la Tour Eiffel, clandestins, il travaille 7j/7 depuis trois ans en espérant repartir avec le pécule qui lui assurera ses vieux jours.
Comme lui, ils sont près d’'un millier en région parisienne. Ce sont des Bana-banas, des paysans-commerçants-colporteurs originaires de la région de Touba à 150 km de Dakar. Point commun avec les grossistes parisiens, apparemment généreux, qui leur avancent la marchandise sans reconnaissance de dettes : tous sont Mourides.
Fondé à la fin du XIXe siècle par un mystique soufi, le mouridisme a conquis un tiers de la population sénégalaise. Un succès basé sur l'’entraide et une conception tolérante de l’'Islam où le travail, au même titre que la prière, est considéré comme une obligation religieuse : "Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie comme si tu devais mourir demain". Le précepte est enseigné dès le plus jeune âge dans des "daaras".
Ces lieux de prière et d'’instruction, où les Mourides aiment à se rassembler comme à Aulnay-sous-bois ou à Pontoise pour la diaspora parisienne, servent à entretenir la flamme communautaire, source de leur succès.
Premier symbole de cette réussite, la ville de Touba, capitale des Mourides et deuxième métropole sénégalaise, où s'’élève une des plus grande mosquée du monde. Une ville riche qui abrite le Khalife, guide spirituel de la communauté, mais dont l'’opulence ne doit pas tromper : " Le Mouride accumule pour un idéal, pas pour lui.
"C’'est pour une place au paradis" explique un sociologue sénégalais. Grâce à cette philosophie et à un sens inné du commerce, les Mourides ont rapidement fait fortune, jusqu'’à détenir aujourd’hui 2/3 des richesses du pays et contrôler l’'économie informelle du pays. Ils investissent dans la formation et partent à l'’étranger. On les retrouve en Europe, de Bruxelles à Istanbul, où à New York où une partie de Harlem est maintenant à eux.
Mais le tableau est loin d’être idyllique. Spleen de l’'éloignement, travail trop intense, certains craquent. D’'autres cèdent à la facilité du trafic de drogue. Des travers vite réprimés par la communauté qui cherche avant tout la discrétion. Car le business des Mourides génère de très grosses sommes, la plupart du temps en liquide, qui échappent aux circuits financiers traditionnels.
Tout comme l’'argent que chacun se doit de reverser aux marabouts pour financer la communauté. Au Sénégal, on estime que l’'argent mouride qui transite dans les banques sénégalaises constitue 60% du cash flow national. Et l’'élection d’un Mouride, Abdoulaye Wade, à la tête de l’'état alimente les soupçons de conflits d'’intérêt. Une polémique relancée par le livre : "Wade, un opposant au pouvoir. L’'alternance piégée ?"
Abdou Latif Coulibaly y démonte les collusions entre le pouvoir et la hiérarchie mouride. De nombreuses zones d’'ombre pour ceux que l’'on surnomme les " francs-maçons africains ".
Les mourides
La confrérie Mouride, Musulmans fervents, tolérants... et rois du business. Difficile de croire, en le voyant, que Cheikou n'’est que la partie immergée de l’'iceberg. Vendeurs à la sauvette sous la Tour Eiffel, clandestins, il travaille 7j/7 depuis trois ans en espérant repartir avec le pécule qui lui assurera ses vieux jours.
Comme lui, ils sont près d’'un millier en région parisienne. Ce sont des Bana-banas, des paysans-commerçants-colporteurs originaires de la région de Touba à 150 km de Dakar. Point commun avec les grossistes parisiens, apparemment généreux, qui leur avancent la marchandise sans reconnaissance de dettes : tous sont Mourides.
Fondé à la fin du XIXe siècle par un mystique soufi, le mouridisme a conquis un tiers de la population sénégalaise. Un succès basé sur l'’entraide et une conception tolérante de l’'Islam où le travail, au même titre que la prière, est considéré comme une obligation religieuse : "Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie comme si tu devais mourir demain". Le précepte est enseigné dès le plus jeune âge dans des "daaras".
Ces lieux de prière et d'’instruction, où les Mourides aiment à se rassembler comme à Aulnay-sous-bois ou à Pontoise pour la diaspora parisienne, servent à entretenir la flamme communautaire, source de leur succès.
Premier symbole de cette réussite, la ville de Touba, capitale des Mourides et deuxième métropole sénégalaise, où s'’élève une des plus grande mosquée du monde. Une ville riche qui abrite le Khalife, guide spirituel de la communauté, mais dont l'’opulence ne doit pas tromper : " Le Mouride accumule pour un idéal, pas pour lui.
"C’'est pour une place au paradis" explique un sociologue sénégalais. Grâce à cette philosophie et à un sens inné du commerce, les Mourides ont rapidement fait fortune, jusqu'’à détenir aujourd’hui 2/3 des richesses du pays et contrôler l’'économie informelle du pays. Ils investissent dans la formation et partent à l'’étranger. On les retrouve en Europe, de Bruxelles à Istanbul, où à New York où une partie de Harlem est maintenant à eux.
Mais le tableau est loin d’être idyllique. Spleen de l’'éloignement, travail trop intense, certains craquent. D’'autres cèdent à la facilité du trafic de drogue. Des travers vite réprimés par la communauté qui cherche avant tout la discrétion. Car le business des Mourides génère de très grosses sommes, la plupart du temps en liquide, qui échappent aux circuits financiers traditionnels.
Tout comme l’'argent que chacun se doit de reverser aux marabouts pour financer la communauté. Au Sénégal, on estime que l’'argent mouride qui transite dans les banques sénégalaises constitue 60% du cash flow national. Et l’'élection d’un Mouride, Abdoulaye Wade, à la tête de l’'état alimente les soupçons de conflits d'’intérêt. Une polémique relancée par le livre : "Wade, un opposant au pouvoir. L’'alternance piégée ?"
Abdou Latif Coulibaly y démonte les collusions entre le pouvoir et la hiérarchie mouride. De nombreuses zones d’'ombre pour ceux que l’'on surnomme les " francs-maçons africains ".