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Le mémorial des 10 de Tiendanite
Le 5 décembre 1984, 17 militants du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste) reviennent en camion d’une réunion au Centre culturel de Hienghène et rejoignent leur tribu de Tiendanite. Un cocotier entrave la route. C’est l’embuscade : des hommes attendaient les indépendantistes pour les tuer. C’est un massacre : ils sont traqués par les auteurs des tirs qui achèvent les blessés et mutilent des cadavres. Au total, dix morts âgés de 25 à 56 ans, et 5 blessés graves. Parmi les décès, deux frères, Louis et Vianney, du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou.
Ce massacre intervient dans un climat de tensions entre les Caldoches, notamment les propriétaires terriens qui ne veulent pas l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ni quitter la terre de leur descendant colons, et les indépendantistes qui boycottent les élections à l’Assemblé territoriale. Les assassins reconnaissent les faits, mais ils seront acquittés par la justice française, au motif de la « légitime défense préventive ».
Ce massacre de Hienghène n’est pas un fait-divers, c’est un des épisodes les plus dramatiques de la dernière guerre de décolonisation française. Depuis décembre 2024, sur le lieu du drame se dresse désormais le mémorial de Waan Yaat. sont exposées les carcasses des véhicules incendiées sont exposées, ainsi que des explications de cet évènement avec une plaque en marbre portant l'inscription « Fils de Kanaky, souviens-toi… ».
New Caledonia: the memorial to the 10 of Tiendanite
On December 5, 1984, 17 activists from the FLNKS (Kanak and Socialist National Liberation Front) were returning by truck from a meeting at the Hienghène Cultural Centre to join their tribe in Tiendanite. A coconut tree blocked the road. It was an ambush: men were waiting to kill the independence activists. It was a massacre: they were hunted down by the gunmen, who finished off the wounded and mutilated the corpses. In total, ten people aged between 25 and 56 were killed and five were seriously injured. Among the dead were two brothers, Louis and Vianney, of independence leader Jean-Marie Tjibaou.
This massacre took place in a climate of tension between the Caldoches, particularly landowners who did not want New Caledonia to become independent or to leave the land of their settler ancestors, and the independence activists who were boycotting the elections to the Territorial Assembly. The killers admitted to the crime, but were acquitted by the French courts on the grounds of ‘preventive self-defence’.
The Hienghène massacre was not just a news item, but one of the most dramatic episodes of the last French decolonisation war. Since December 2024, the Waan Yaat memorial has stood on the site of the tragedy. The burnt-out wrecks of the vehicles are on display, along with explanations of the event and a marble plaque bearing the inscription ‘Sons of Kanaky, remember...’.