Nouvelle-Calédonie : sur la tombe du lieutenant de Jean-Marie Tjibaou
Si le nom de Jean-Marie Tjibaou résonne en France Métropolitaine, celui de son lieutenant et bras droit Yeiwéné Yeiwéné est moins connu. Pourtant les deux hommes sont des militants de la première heure pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, notamment au sein du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) fondé par les deux amis en 1984. Il devient même le vice-président du premier gouvernement provisoire de kanaky en 1984.
Après la prise d’otage d’Ouvéa et son issue sanglante en 1988, Yeiwéné Yeiwéné est, aux côtés de Jean-Marie Tjibaou, l’un des signataires indépendantistes de l’accord de Matignon le 26 juin 1988 entre Jacques Lafleur et sous le regard du Premier ministre français Michel Rocard.
Le destin de Jean-Marie Tjibaou et son bras droit de la première heure, Yeiwéné Yeiwéné se scelle le 4 mai 1989 : lors de la levée de deuil des dix-neuf militants indépendantistes d’Iaai, tués un an plus tôt, à la grotte de Gossanah à Ouvéa, les deux amis sont assassinés par Djubelly Wea, un militant indépendantiste opposé aux accords passés avec les Loyalistes, après plus de quatre ans d'affrontements qui ont secoué le pays.
C’est sur son île natale de Maré, une des îles Loyautés avec Ouvéa et Lifou, dans le sud de la tribu de Tadine, que Yeiwéné Yeiwéné repose face à la mer. À côté de sa tombe, une plaque commémore la réconciliation entre les familles des victimes et le meurtrier, en 2004.
New Caledonia: at the grave of Jean-Marie Tjibaou's lieutenant
Jean-Marie Tjibaou may be a household name in France, but his lieutenant and right-hand man Yeiwéné Yeiwéné is less well known. Both men were early activists for the independence of New Caledonia, notably within the Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) founded by the two friends in 1984. He even became vice-president of the first provisional government of Kanaky in 1984.
After the Ouvéa hostage-taking incident and its bloody outcome in 1988, Yeiwéné Yeiwéné, alongside Jean-Marie Tjibaou, was one of the pro-independence signatories of the Matignon Accord of June 26, 1988 between Jacques Lafleur and French Prime Minister Michel Rocard.
The destiny of Jean-Marie Tjibaou and his right-hand man from the start, Yeiwéné Yeiwéné, was sealed on May 4, 1989: during the mourning ceremony for the nineteen Iaai pro-independence activists killed a year earlier at the Gossanah cave in Ouvéa, the two friends were murdered by Djubelly Wea, a pro-independence activist opposed to the agreements reached with the Loyalists, after more than four years of confrontations that had shaken the country.
Yeiwéné Yeiwéné is buried facing the sea on his native island of Maré, one of the Loyalty Islands along with Ouvéa and Lifou, in the south of the Tadine tribe. Next to his grave, a plaque commemorates the reconciliation between the families of the victims and the murderer in 2004.