ESPRITS DES MONTAGNES. AUX CONFINS HIMALAYENS
Le pays des dardes se situe sur le territoire unifié du Ladakh, dans l'himalaya indien, à quelques kilomètres à vol oiseau de la frontière pakistanaise.
Les dardes, peuple montagnard, appellés aussi Brokpas, bergers en tibétain, se définissent eux-même comme aryens, et se plaisent à raconter que leurs ancêtres, les troupes d'Alexandre le Grand se seraient perdues au cours de leurs expéditions, et établis au bord de l'Indus.
Ils seraient en réalité arrivés de l'actuel Pakistan, et auraient migré depuis l'Europe de l'Est, ce qui leur confère ce physique si différent du reste des ladakhi, au physique tibéto-mongol.
Les dardes redécouvrent aujourd'hui avec fierté leur culture qu'ils tentent de faire perdurer. Ils ne se mélangent pas aux autres populations du Ladakh, et se marient au sein de leur communauté, voire d'un même village. Ils ont été convertis au bouddhisme il y a plus de 400 ans, mais ont conservé bon nombre de traditions animistes, comme en témoigne la fête des moissons Bonona, en communion avec les esprits, et les ossements des ancêtres protecteurs, placés dans des grottes à l'entrée des villages.
Il existe également une communauté darde musulmane, minoritaire.
Le territoire Darde n'est ouvert que depuis 2008 et attire encore peu de visiteurs. Ils parlent ladakhi, hindi, ourdou, les langues officielles, mais au sein des foyers ils parlent leur langue, orale, transmise au fil des générations, car les dardes ne possèdent pas de langue écrite.
La communauté est regroupée en 9 villages, soit environ 2600 habitants au total en comptant les habitants au nombre de votants, donc de plus de 18 ans. Il est assez difficile de comptabiliser toute la population.
La fête des moissons, en octobre 2019, s'est déroulée au village de Dah, composé de 212 habitants, 38 maisons, niché à 2500m d'altitude, en surplomb de l'Indus, dans l'étroite vallée du Sham.
De nombreux rites animistes marquent le début des festivités, puis vient l'élaboration de la coiffe, Ko, pour les hommes, comme pour les femmes, elle est décorée de fleurs dont une rangée de Physalis, amour en cage, que l'on retrouve dans chaque jardin dardes.
Les costumes des femmes, richement ornés de coquillages, pièces anciennes, turquoises, perles, ont été enrichies au fil du temps, certaines pièces provenant des marchandises acheminées par les routes de la soie.
Dans chaque village, réside un ou deux chanteurs. Ces sont eux qui racontent l'histoire de leur peuple à travers les chansons qu'ils se transmettent à travers les générations. Les chanteurs racontent l'histoire de leur héros mythique : Gil Singay.
Il était le chef du peuple de Gilgit, sur le territoire de l'actuel Pakistan.
Un jour, au cours d'une expédition, il tira une flèche du haut de la montagne, elle atterrit plus bas, non loin de l'Indus, il décida alors de s'y établir et d'y construire le village de Dah, qui signifie « flèche ».
Le dernier jour, les hommes jettent leurs fleurs pour rendre hommage à Gil Singay, après sa mort.
Les danses et les chants se font plus intenses, les hommes et les femmes se frôlent dans des rondes ininterrompues, et se prolongent jusque tard dans la nuit.
SPIRITS OF MOUNTAINS. ON THE HIMALAYAN BORDERS
The land of dards is located in the unified territory of Ladakh, in the Indian Himalayas, a few kilometers as the crow flies from the Pakistani border. The dards, mountain people, also called Brokpas, shepherds in Tibetan, define themselves as Aryans, and like to say that their ancestors, the troops of Alexander the Great would have been lost during their expeditions, and settled in edge of the Indus. They would in fact have arrived from present-day Pakistan, and would have migrated from Eastern Europe, which gives them that physique so different from the rest of the Ladakhi, with a Tibeto-Mongolian physique. Today the dards are proudly rediscovering their culture which they are trying to perpetuate. They do not mix with the other populations of Ladakh, and marry within their community, even within the same village. They were converted to Buddhism over 400 years ago, but have preserved many animist traditions, as evidenced by the harvest festival Bonona, in communion with the spirits, and the bones of protective ancestors, placed in caves at the entrance to the villages. There is also a minority Muslim Dard community. The Darde territory has only been open since 2008 and still attracts few visitors. They speak Ladakhi, Hindi, Urdu, the official languages, but in the homes they speak their language, oral, transmitted over the generations, because the dards do not have a written language. The community is grouped into 9 villages, or about 2,600 inhabitants in total, counting the inhabitants in the number of voters, therefore over 18 years old. It is quite difficult to count the entire population. The harvest festival, in October 2019, took place in the village of Dah, composed of 212 inhabitants, 38 houses, nestled at an altitude of 2500m, overlooking the Indus, in the narrow valley of Sham.
Many animist rites mark the beginning of the festivities, then comes the development of the headdress, Ko, for both men and women, it is decorated with flowers including a row of Physalis, love in a cage, which can be found in every garden darts. The women's costumes, richly adorned with shells, old pieces, turquoises, pearls, have been enriched over time, some pieces coming from the goods of the Silk Roads. In each village resides one or two singers. They are the ones who tell the story of their people through the songs they pass down through the generations. The singers tell the story of their legendary hero: Gil Singay. He was the leader of the people of Gilgit in what is now Pakistan. One day, during an expedition, he shot an arrow from the top of the mountain, it landed lower, not far from the Indus, so he decided to settle there and build the village of Dah, which means "arrow". On the last day, the men throw their flowers to pay homage to Gil Singay, after his death. The dances and songs become more intense, the men and women brush against each other in uninterrupted circles, and continue until late into the night.