KOSTIANTYNIVKA, L'ENFER SUR TERRE
Depuis l’été 2025, Moscou intensifie ses assauts en renforçant ses unités au sud de Kostiantynivka, à 35 km de Sloviansk, pour étendre son contrôle de tir sur les routes menant à la petite ville via Kramatorsk et Druzhkivka. Entre mai et août 2025, les conditions de vie se sont fortement dégradées : les infrastructures civiles ont été endommagées, l’accès humanitaire s’est réduit et plusieurs localités de première ligne se retrouvent avec une aide médicale minimale et une alimentation électrique et en eau irrégulière. L’escalade des attaques a aussi entraîné de nouveaux déplacements de civils. « Dans les zones où se déroulent des combats actifs, nous avons constaté de nombreux cas où des drones russes attaquent délibérément des civils ou des véhicules d’évacuation », explique Vadym Filashkin, gouverneur de l’oblast de Donetsk. Selon son administration, 449 personnes ont été tuées et 1 081 blessées entre le 1ᵉʳ juillet et le 28 novembre 2025 dans la partie de la région contrôlée par l’Ukraine.
À Kostiantynivka, les signes de vie ont presque disparu. Sur les 67 350 habitants d’avant-guerre, ils ne sont plus que 4 500 à survivre parmi les ruines, sous les frappes constantes. Les soins médicaux ont disparu : blessés et malades doivent être transportés à l’hôpital de Druzhkivka, à 15 km plus au nord. « La plupart des blessés de Kostiantynivka et des villages alentours arrivent ici grâce à des volontaires, parfois des soldats. Ceux qui ont un véhicule viennent par leurs propres moyens », explique Olena Urmashova, cheffe du service de gynécologie. « Comme le directeur général et le directeur médical travaillent à distance, je gère leurs responsabilités. Il faut bien que quelqu’un reste. »
Cette série montre la transformation de la ville de Kostiantynivka entre des images prises au mois de mai 2025 où il était encore possible de survivre à novembre 2025 où dans les rues de Kostiantynivka, de nombreuses carcasses de voitures carbonisées, probablement frappées par des drones, jonchent les routes. Quand les tirs d’artillerie cessent, un silence glacial enveloppe la ville noyée dans une brume matinale où tout signe de vie est devenu rare.
KOSTIANTYNIVKA, THE HELL ON EARTH
Since the summer of 2025, Moscow has intensified its offensive by reinforcing its units south of Kostiantynivka, 35 km from Sloviansk, to extend its fire control over the roads leading to the small town via Kramatorsk and Druzhkivka. Between May and August 2025, living conditions deteriorated sharply: civilian infrastructure was damaged, humanitarian access was reduced, and several frontline communities were left with minimal medical assistance and irregular electricity and water supplies. The escalation of attacks also led to further displacement of civilians. “In areas where active fighting is taking place, we have seen numerous cases where Russian drones deliberately attack civilians or evacuation vehicles,” explains Vadym Filashkin, governor of the Donetsk Oblast. According to its administration, 449 people were killed and 1,081 wounded between July 1 and November 28, 2025, in the part of the region controlled by Ukraine.
In Kostiantynivka, signs of life have almost disappeared. Of the 67,350 pre-war inhabitants, only 4,500 remain, surviving among the ruins under constant bombardment. Medical care has vanished: the wounded and sick must be transported to the hospital in Druzhkivka, 15 km further north. “Most of the wounded from Kostiantynivka and the surrounding villages arrive here thanks to volunteers, sometimes soldiers. Those with vehicles come on their own,” explains Olena Urmashova, head of the gynecology department. “Since the director general and the medical director are working remotely, I manage their responsibilities. Someone has to stay.” This series shows the transformation of the city of Kostiantynivka, from images taken in May 2025, when survival was still possible, to November 2025, where the streets of Kostiantynivka are littered with the charred remains of cars, likely struck by drones. When the artillery fire ceases, an icy silence envelops the city, shrouded in a morning mist where all signs of life have become scarce.