« Depuis le coup d'État, chaque jour est différent et difficile » : des survivantes de violence conjugale à la frontière entre Thaïlande et Myanmar
Kay Myant Myant Lwin travaillait comme couturière à Rangoun. Depuis que la junte militaire est revenue au pouvoir au Myanmar, elle a perdu tous ses clients en raison des conséquences financières du coup d'État. Elle est retournée à Mae Sot, en Thaïlande, où vit son mari qui abuse d?elle. Lorsqu'il a menacé de la battre jusqu'à la mort, elle a décidé de partir avec sa fille de 1,3 ans. Elle a trouvé abri dans un refuge pour femmes géré par le Freedom Restoration Project, une organisation qui apporte un soutien aux victimes de violence domestique à la frontière entre Thaïlande et Myanmar.
La violence domestique à l'égard des femmes est un problème répandu au Myanmar, où pas moins de 21 % des femmes ont signalé des violences physiques, sexuelles ou psychologiques de la part de leurs partenaires. Le Myanmar s'est également classé 147ème sur 189 pays dans l'Indice des Inégalités entre les Sexes élaboré par les Nations Unies en 2020. Pourtant, ces dernières années, la transition de la dictature à la démocratie avait donné à la lutte pour les droits des femmes un nouvel espoir. Le coup d'État militaire a accru l'insécurité économique et arrêté les changements nécessaires pour démanteler la discrimination de genre. Les conséquences pour les femmes ont été dévastatrices.
Dans mon reportage, je raconte l'histoire de Kay Myant Myant Lwin et d'autres survivantes de violence conjugale dont la vie a été affectée par le coup d'État militaire. J'ai également interviewé Sia Kukaewkasem, la fondatrice du Freedom Restoration Project et elle-même survivante de violence conjugale, et deux travailleurs sociaux du One Stop Crisis Center (OSCC), qui fournit des soins de santé aux victimes de violence à l'hôpital de Mae Sot.
Since the coup, every day is different and difficult: Myanmar domestic violence survivors at the Thai-Myanmar border
Kay Myant Myant Lwin was a sewer in Yangon. Since the military junta returned to power in Myanmar, she lost all her clients due to the financial consequences of the coup. She emigrated to Mae Sot, Thailand, back to the home of her abusive husband. When he threatened to beat her until death, she decided to leave with her 1,3 year-old daughter. She found refuge in a women?s shelter ran by the Freedom Restoration Project, an organization that provides support to domestic violence survivors at the Thai-Myanmar border.
Domestic violence against women is a widespread issue in Myanmar. As many as 21% of Myanmar women reported physical, sexual, or psychological violence by their partners. Myanmar also ranked 147 out of 189 countries in the 2020 United Nations Gender Inequality Index. Still, in recent years, the transition from dictatorship to democracy gave women hope to fight for their rights. The military coup increased economic insecurity and stopped the necessary changes to dismantle gender discrimination. The consequences for women have been devastating.
In my reportage, I tell the story of Kay Myant Myant Lwin and other domestic violence survivors whose life has been affected by the military coup. I also interviewed Sia Kukaewkasem, the founder of the Freedom Restoration Project and a domestic violence survivor herself, and two social workers of the One Stop Crisis Center (OSCC), which provides health care to survivors of domestic abuse at Mae Sot Hospital.