Une enfance palestinienne à Sabra et Chatila
Cette série illustre la condition des enfants dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth, au Liban. Ces camps sont tristement célèbres depuis le massacre de civils qui endeuilla la communauté palestinienne les 16 et 17 septembre 1982, il y a 35 ans. Aujourd'hui, plus de 22 000 réfugiés palestiniens, dont plus d'un tiers d'enfants, s'entassent encore dans les ruelles délabrées de ces camps surpeuplés. La plupart d'entre eux sont issus de familles qui ont fui la Palestine au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, depuis que la guerre a éclaté en Syrie en 2011, les camps de réfugiés palestiniens au Liban ont subi un afflux dramatique de syriens fuyant leur pays, dont de nombreux enfants, gonflant la population des camps déjà en surcapacité.
Dans ces bidonvilles coupés du monde, véritables villes autonomes et chaotiques implantées au coeur de Beyrouth, les enfants grandissent dans des infrastructures dont l'état est catastrophique : au-dessus d'étroites ruelles insalubres, des câbles à haute tension et des tuyaux s'enchevêtrent de manière anarchique. Les coupures d'eau et d'électricité sont quotidiennes. Chaque année, de nombreux réfugiés meurent par électrocution ou dans l'effondrement de leurs maisons précaires. Bien que cette situation ait été régulièrement dénoncée par plusieurs ONG internationales, les conditions de vie des réfugiés n'ont pas beaucoup changé au cours des trois dernières décennies, selon l'UNHCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Cette série montre plusieurs aspects de la condition des enfants palestiniens dans ces lieux coupés du monde : enfants errants dans des rues délabrées, enfants développant des addictions aux jeux vidéo violents, enfants engagés dans des batailles idéologiques, pauvreté, solitude, mais aussi scolarisation des enfants, jeux d'enfants et complicité entre les enfants palestiniens issus de familles historiques et les jeunes réfugiés palestiniens récemment arrivés de Syrie.
Ce reportage a été réalisé le 19 et le 20 février 2016 à Beyrouth, au Liban.
A Palestinian childhood: growing up in Sabra and Shatila Refugee Camps
This series illustrates the condition of children in the Palestinian refugee camps of Sabra and Shatila in Beirut, Lebanon. The year 2017 marks the 35th anniversary of the infamous massacres of Sabra and Shatila that brought mourning in the Palestinian refugee camps on the outskirts of Beirut on 16-17 September, 1982. Today, over 22,000 Palestinian refugees still live in the camp. Most of them belong to families who had to leave Palestine during second half of the twentieth century. However, since war broke out in Syria in 2011, the Palestinian refugee camps in Lebanon have seen a dramatic influx of Syrian fleeing their country at war, and are completely overwhelmed.
In these anarchic and chaotic slums (veritable autonomous cities in the heart of Beirut), children grow up in disastrous infrastructures. Above the narrow streets hangs a tangle of high-voltage cables that sometimes carry no power for up to 16 hours a day. The camp is hopelessly overcrowded, and every year many refugees die by electrocution or in the collapse of their homes. Although this situation has been repetitively denounced by several international NGOs, the living conditions of the refugees have not changed in the last three decades, according to the UNHCR, the United Nations Refugee Agency.
This series shows several aspects of the condition of Palestinian children in these places cut off from the world: children wandering in dilapidated streets, children developing addictions to violent video games, children engaged in ideological battles, poverty, loneliness, but also schooling, children's games, and complicity between Palestinian children from historical families and young Palestinian refugees who recently arrived from Syria.
This report was made on 19-20 February 2016 in Beirut, Lebanon.