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Retraite à 64 ans, la double peine
19 janvier 2023, la France est dans la rue. Des millions de personnes marchent contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement d'Emmanuel Macron. Recul de l'âge de départ à 64 ans, deux années de labeur en plus. Les classes moyennes et populaires qui ont tenu le pays à bout de bras pendant la pandémie de COVID 19 devront maintenant sauver notre système de retraite par répartition. Le rejet de ce projet de loi est unanime, la gauche vent debout. L'unité syndicale, si rare, galvanise les mobilisations, les cortèges de tête sont déterminés, la répression est violente, double peine.
Loin du feu de l'émeute, c'est toute la France qui galère qui manifeste pacifiquement dans les petites et moyennes villes de province, c'est inédit. Toutes et tous sont concerné.es dans ces territoires où la pénibilité du travail est reine. Pour les lycéens, les étudiants, pour les actifs ou les chômeurs, pour les carrières hachées, pour les femmes et même pour les retraités, c'est l'avenir qui est en jeu dans un contexte déjà anxiogène. Retour de la guerre en Europe, inflation record, les fins de mois imbouclables et crise climatique mais également explosion du patrimoine des grandes fortunes, bénéfices records de groupes profiteurs de crise, retraites dorées et rémunérations de patrons indécentes, c'est l'incompréhension, la double peine.
Les manifestants sont confiants. Ils multiplient les blocages, enchainent les actes. Ministres du gouvernement, députés et sénateurs sont sous pression sur le terrain. Les déplacements officiels sont annulés. Le poids de la rue a déjà fait tomber d'autres réformes, influé le jeu législatif. Mais face aux sans dents, le sans majorité et un véritable dénie de démocratie. A l'Assemblée Nationale, le texte ne passe pas, c'est le temps des 49.3, le temps du passage en force, c'est la double peine.
Photographies en double exposition réalisées pendant les manifestations contre la réforme des retraites dans le Finistère.
Pension at 64, the double punishment
January 19, 2023, France takes to the streets. Millions of people are marching against Emmanuel Macron's government pension reform bill. The retirement age will be lowered to 64, adding two more years to their working lives. The middle and working classes who held the country together during the COVID 19 pandemic will now have to save our pay-as-you-go pension system. The rejection of this bill is unanimous, with the left standing firm. Union unity, so rare, is galvanizing the mobilizations, the leading processions are determined, the repression is violent, double punishment.
Far from the heat of the riot, the whole of France's struggling population is peacefully demonstrating in small and medium-sized provincial towns. Everyone is concerned in these regions, where the drudgery of work is king. For high-school and university students, for working and unemployed people, for people with short careers, for women and even for pensioners, the future is at stake in an already anxiety-inducing context. The return of war to Europe, record inflation, unbearable month-ends and the climate crisis, but also the explosion in the wealth of the very rich, record profits for groups profiting from the crisis, golden pensions and indecent bosses' salaries - it's incomprehensible, the double punishment.
The demonstrators are confident. They are increasing the number of blockades and actions. Government ministers, deputies and senators are under pressure on the ground. Official trips have been cancelled. The weight of the street has already brought down other reforms and influenced the legislative process. But faced with the toothless, the lack of a majority and a real denial of democracy. At the National Assembly, the text failed to pass. It was the time of the 49.3, the time of the "passage en force", the double punishment.
Double exposure photographs taken during demonstrations against pension reform in Finistere.