TRANSIT CITY
Les tendances de la consommation et du mode de vie citadin convergent aujourd'hui vers une valorisation du capital «temps» dont chaque individu dispose. Après avoir investi les lieux du transport pour ses commodités quotidiennes diverses (courses, services, informations, détente), le voyageur entend que son temps de transport lui-même soit un temps de vie: temps de rêve pour certains, temps utile pour les uns (travail, échanges), temps de détente pour d'autres (jeux, DVD, restauration), et temps de communication pour beaucoup (connexions à distance).
La "mobilité", maître mot de nos sociétés modernes, entraîne un flux quotidien de personnes qui se déplacent sur des trajets multiples, ponctués de temps d'arrêts ou d'attente.
Les lieux de transit façonnent aujourd'hui notre rapport à l'espace, au temps et aux autres. Ils sont les espaces-temps complexes, denses et éphémères de nos agglomérations urbaines permettant le développement de trajectoires indéfinies, multiples pour une masse d'acteurs aux profils différents, agissant selon une logique de flux, de vitesse, de passage.
Comment la ville s'incarne-t-elle dans cette logique polychrone ?
Est-elle devenue un simple lieu de flux désincarné un non-lieu en somme ?
Marc Augé voit définit le lieu par rapport à une catégorie nouvelle, le non-lieu. Il nous explique que «si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et historique, un espace qui ne peut se définir ni comme identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique définira un non-lieu»). C'est le cas notamment des espaces sociofuges concernant le transport, le transit, le commerce, le loisir, tels que les gares, aéroports, centres commerciaux...
TRANSIT CITY
Trends in consumption and urban lifestyles are now converging towards a valuation of the "time" capital available to each individual. Having invested in transportation for its various daily conveniences (shopping, services, information, relaxation), travelers want their transportation time to be part of their lives: dream time for some, useful time for some (work, exchanges), relaxation time for others (games, DVDs, restaurants), and communication time for many (remote connections).
Mobility", the key word of our modern societies, leads to a daily flow of people moving on multiple routes, punctuated by stops or waiting times.
Places of transit today shape our relationship to space, time and others. They are the complex, dense and ephemeral spaces-time of our urban agglomerations, allowing the development of indefinite, multiple trajectories for a mass of actors with different profiles, acting according to a logic of flow, speed and passage.
How is the city embodied in this polychronous logic?
Has it become a simple place of disembodied flow, a non-place in short?
Marc Augé sees the place defined in relation to a new category, non-place. He explains that "if a place can be defined as identity-based, relational and historical, a space that cannot be defined as identity-based, relational or historical will define a non-place"). This is the case in particular of sociofugal spaces concerning transport, transit, commerce, leisure, such as train stations, airports, shopping centers...