Secteur 6
Au sud de Madrid, s'étend sur 14 km de long, le plus grand bidonville d'Europe : "Cañada Real". Quarante mille habitants y vivent dans la précarité, répartis entre les 6 secteurs qui composent le bidonville. Cette zone présente de grandes disparités où certains secteurs ressemblent à des villages, tandis que d?autres s'apparentent à de véritables campements informels.
Le secteur 6 fait souvent la une des journaux espagnols qui le surnomme "le supermarché de la drogue" en raison du trafic qui y sévit. Cette problématique est pourtant mineure et fait de l'ombre aux problèmes sociaux et sanitaires que rencontrent au moins 7 000 personnes vivant dans le secteur 6, dont des familles, des enfants et des retraités, vivant pour la plupart sans eau courante ni électricité.
Maria, Saïd et Helena, font partie des habitants du secteur 6 qui témoignent de la difficulté de vivre dans ce bidonville depuis des décennies. La majorité des résidents ont commencé à s'installer il y a près de 60 ans, lorsque le régime de Franco a autorisé les Espagnols à s'établir dans les "Cañada Reales" : des espaces et des routes appartenant à l'État et initialement prévus pour le transport saisonnier du bétail, où il était strictement interdit de construire.
Bien que pour beaucoup, s'installer dans un tel lieu offrait une opportunité de se loger à moindre coût à proximité de Madrid tout en disposant d'un terrain plus grand, la loi était floue et le rêve s'est rapidement transformé en cauchemar.
Le secteur 6 abrite des familles ordinaires qui aspirent à une vie normale, mais leur stigmatisation et marginalisation sont intensifiées par la médiatisation des problèmes liés au trafic de drogue et à l'insécurité. Pour répondre à ces défis, la mairie de Madrid a lancé un programme de relogement, mais sa mise en ?uvre s'avère être une question beaucoup plus complexe.
Portrait du secteur 6 et de ses habitants.
Sector 6
In the south of Madrid, the largest shantytown in Europe stretches over 14 km: "Cañada Real". Forty thousand inhabitants live in precarious conditions in the 6 sectors that make up the shantytown. The area is highly uneven, with some sectors resembling villages, while others are veritable informal settlements.
Sector 6 often makes the headlines in Spanish newspapers, where it is dubbed "the drug supermarket" because of the trafficking that goes on there. This is a minor issue, however, and overshadows the social and health problems faced by at least 7,000 people living in Sector 6, including families, children and pensioners, most of whom live without running water or electricity.
Maria, Saïd and Helena are among the residents of sector 6 who testify to the difficulty of living in this shantytown for decades. The majority of residents began moving in almost 60 years ago, when Franco's regime allowed Spaniards to settle in the "Cañada Reales": state-owned areas and roads, originally intended for the seasonal transport of livestock, where building was strictly forbidden.
Although for many, settling in such a place offered an opportunity for cheaper housing close to Madrid while enjoying a larger plot of land, the law was unclear and the dream quickly turned into a nightmare.
Sector 6 is home to ordinary families who aspire to a normal life, but their stigmatization and marginalization are intensified by the media coverage of problems linked to drug trafficking and insecurity. In response to these challenges, Madrid City Council has launched a rehousing program, but its implementation is proving to be a far more complex issue.
Portrait of Sector 6 and its inhabitants.