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DIABLILLAS
Elles s'appellent les diablillas (diablesses), elles sont cuisinières et couturières, agricultrices et éleveuses, elles vivent à Hondzonot, un petit village maya dans la jungle de l'État mexicain de Quintana Roo. Depuis quelques années, elles sont devenues célèbres dans tout le Mexique avec leur équipe de softball, une variante du baseball. Pourtant, au départ, rien ne semblait présager un tel succès.
Dans la culture maya, les femmes sont principalement perçues comme gardiennes du foyer et de la famille. Leur participation à des activités sportives ou récréatives peut être découragée, voire stigmatisée, et les diablillas sont au début accusées d'attirer le mauvais esprit dans le village. Elles jouent pieds nus, fabriquent et portent leur propre "hipil" (robe traditionnelle maya), ce qui leur permet de rester en connexion avec la terre ocre de leur village et témoignent avec fierté de leur héritage.
Formée en 2018 à la suite d'une campagne régionale de lutte contre le diabète - le Quintana Roo est l'une des régions les plus touchées du Mexique - l'équipe regroupe les femmes du village, de tout âge, mères et filles. Autrefois, elles ne se voyaient qu'à l'église ou au magasin. Aujourd'hui elles se retrouvent trois fois par semaine à l'entrainement, sont devenues amies et rigolent en permanence : une joie profonde se répand sur le terrain, que ce soit dans la victoire ou la défaite.
Cette union a fait d'elles des voix puissantes et incontournables dans le village. Elles sont devenue une inspiration à l'échelle nationale. Cette série photographique nous montre leur progression vers l'extérieur, la force de ces femmes qui ont su s'imposer dans une culture où le sport féminin est désapprouvé. Elles défient les normes de genre et trouvent dans le sport une vie sociale et une autonomie émancipatrice.
DIABLILLAS
They're called the diablillas (little devils), they're cooks and seamstresses, farmers and breeders, and they live in Hondzonot, a small Mayan village in the jungle of the Mexican state of Quintana Roo. In recent years, they have become famous throughout Mexico with their softball team, a variant of baseball. And yet, at the outset, nothing seemed to foretell such success.
In traditional Mayan culture, sports are not considered part of a woman's life. It is often frowned upon. Assigned to housework, the Mayan woman has little leisure time, and diablillas are initially accused of attracting evil spirits to the village for their facetiousness.
Formed in 2018 following a regional campaign to combat diabetes - Quintana Roo is one of Mexico's worst-affected regions - the team brings together village women of all ages. Mothers and daughters. In the past, they only saw each other in church or at the store. Today, they meet three times a week for training, have become friends and are always laughing: a deep joy spreads across the field, whether they win or lose.
Diablillas also play barefoot, making and wearing their own hipils - traditional dresses worn by Mayan women in Mexico. In this way, they remain connected to the ochre earth of their village and bear proud witness to their heritage.
This union has made them powerful voices not only in the village, but also on a national scale: recently invited by President AMLO to appear on television, the program hailed their achievements. This photographic series shows us the strength of these women who defy gender norms and find a social life and emancipatory autonomy in sport.