Ya Habibi Tel Aviv
En général, on arrive en Israel après s'être confronté à une expérience unique en son genre : une sorte de jeux télévisé façon Les Z'Amours, sauf que ce sont les membres de la sécurité de la compagnie israélienne El AL qui posent les questions, qu'on ne passe pas à la télé, et qu'on ne peut pas gagner 1000 euros. On m'interroge depuis près d'une demi-heure « Quelle est la date de votre rencontre, de votre premier baiser, de votre dernière fête de famille, me demande la femme de la sécurité, pendant que sa collègue fait la même chose avec ma copine, un peu plus loin. C'est pour la sécurité, c'est important. » Les bagages seront entièrement fouillés, vidés, inspectés. Toda - merci.
La veille de mon arrivée en Israël, un article de Libération m'apprenait que des roquettes avaient été tirées depuis la Bande de Gaza. L'une d'elle été tombée sur une maison de Beer Sheva. « Le miracle ? C'est que la mère de famille et ses trois enfants se trouvant à l'intérieur ont pu rejoindre leur abri et en sortir indemnes, explique Guillaume Gendron dans son article ». La seconde, visant Tel Aviv, avait été détruite. Aussitôt, l'État Israélien avait répliqué en pilonnant des positions militaires vides " pour éviter l'escalade ". Guides, restaurateurs et habitants le répètent : " On est passé à ça d'une guerre ! » Peu importe, le gin-tonic pétille dans le verre, l'électro-orientale jaillit, envoutante et rythmée, et les corps s'y noient. Tel Aviv, Ya habibi Tel Aviv !
Danse, la nuit est chaude.
Tel Aviv - Yaffo, la ville qui ne dort jamais, s'étend le long de la côté ouest d'Israël. On la dit coupée des conflits qui agitent le pays, noyée dans l'excitation permanente et l'esprit de fête et de convivialité qui chante partout. Située au plus loin des zones de conflits et à relative distance des tirs venus des territoires palestiniens ou du Liban, on s'y sent à l'abri dans les clubs. Le long des grands boulevards qui longent le littoral et les plages de sable, où fleurissent les restaurants huppés et les bars branchés, les immenses immeubles Bauhaus se dressent, symbole de dynamisme et de modernité. " Ici, c'est Miami " me dit-on. C'est ce qu'on veut croire.
Derrière tout ça, quelques tôles ondulées s'entassent, entre des murs en miette. Abandonnés.
Ya Habibi Tel Aviv
In general, we arrive in Israel after having had a unique experience: a kind of TV game show like Les Z'Amours, except that it is the members of the security of the Israeli company El AL who ask the questions, that we do not appear on TV, and that we cannot win 1000 euros. I have been asked for almost half an hour "What is the date of your meeting, your first kiss, your last family celebration," asks the security woman, while her colleague does the same thing with my girlfriend a little further away. It's for security, it's important. "All baggage will be fully searched, emptied and inspected. Toda - thank you.
The day before I arrived in Israel, I was informed in a Liberation article that rockets had been fired from the Gaza Strip. One of them came across a house in Beer Sheva. "The miracle? It is because the mother and her three children inside were able to go to their shelter and leave it unharmed," explains Guillaume Gendron in his article. The second, targeting Tel Aviv, had been destroyed. Immediately, the Israeli state responded by pounding empty military positions "to avoid escalation". Guides, restaurateurs and inhabitants repeat it: "we are this close to a war! "» . No matter what, the gin-tonic sparkles in the glass, the electro-oriental spouts out, bewitching and rhythmic, and the bodies drown themselves in it. Tel Aviv, Ya habibi Tel Aviv!
Dance, it's a hot night.
Tel Aviv - Yaffo, the city that never sleeps, extends along the west coast of Israel. It is said to be cut off from the conflicts that are stirring the country, drowned in the permanent excitement and the spirit of celebration and conviviality that can be seen everywhere. Located as far away as possible from conflict zones and relatively far from the fire coming from the Palestinian territories or Lebanon, we feel protected. Along the great boulevards along the coast and sandy beaches, where upscale restaurants and trendy bars flourish, the immense Bauhaus buildings stand out as a symbol of dynamism and modernity. "This is Miami," I'm told. And behind all this, a few corrugated sheets are piling up, between crumbled walls. Abandoned.