Bannis des villes
Inventé il y a vingt ans au Danemark, le système d'hébergement "Skaeve Huse", un terme qui signifie en danois "maisons bizarres" se diffuse à partir de 2006 aux Pays-Bas. Le principe? Mettre à l'écart tous ceux qui troublent le voisinage, généralement parce qu'ils cumulent des problèmes psychologiques et de toxicomanie. Pas assez délinquants ou dangereux pour aller en prison, pas assez malades pour aller à l'hôpital, pas assez socialisés pour vivre dans des foyers communautaires, ils sont cependant trop dérangeants pour demeurer dans des logements sociaux ordinaires. Quand bien même ils paient leurs loyers avec leurs allocations de chômage ou d'incapacité, ils tendent en effet à faire fuir les locataires normaux. Pour mettre fin à ce paradoxe tout en évitant d'accroître le nombre de SDF, sept villes néerlandaises ont déjà ouvert entre 2006 et 2014 des "Skaeve Huse" qui hébergent au total une quarantaine de personnes. Et une douzaine d'autres municipalités envisagent de le faire.
Cette solution, qui constitue le dernier recours avant la rue, satisfait généralement les résidents. Karin se déclare contente d'avoir trouvé à Tilburg au printemps 2014 cet endroit tranquille pour se poser. "J'ai dû déménager une cinquantaine de fois dans ma vie, j'en avais assez. Je payais mon loyer mais on me chassait à cause de disputes. J'ai même fait de la prison pour une agression" confesse cette mère psychologiquement instable de 49 ans.
Le service social qui gère les "Skaeve Huse" de la ville d'Arnhem qui prend toutes les précautions pour dissiper les craintes des riverains. Dissimulé dans un bosquet de la périphérie entre une voie rapide et un vaste parking désert, le camp a fini par se faire accepter. "L'emplacement isolé est idéal, nous y accueillons cinq résidents au maximum et organisons une réunion annuelle pour échanger avec les gens du quartier. Chaque Noël, certains viennent même leur apporter des cadeaux" précise Dennis, un assistant social d'Arnhem. Mais parvenir à un tel consensus demande un gros investissement financier et humain. Tout compris (logement, vêtements, soins médicaux), chaque résident coûte chaque année 56.000 euros à la collectivité et le personnel de RIWB, très présent sur le site, doit déployer de gros efforts pour des progrès limités.
Banned from the cities
Invented twenty years ago in Denmark, the "Skaeve Huse," a term that means in Danish "strange houses" are used since 2006 in the Netherlands. The principle? Ban from the city problematic tenants who disturb the neighborhoods, usually because they combine psychological and drug problems. Not dangerous enough to go to jail, not sick enough to go to the hospital, not socialized enough to live in community homes, yet they are too disturbing to live in regular social housing. Even though probelmatic tenants pay their rent with their unemployment benefits, they indeed tend to scare away normal tenants. To end this paradox while avoiding increasing the number of homeless seven Dutch cities have already opened between 2006 and 2014 "Huse Skaeve" that host a total of forty people. And a dozen other municipalities are considering doing so.
This solution, which is the last resort before the street generally satisfied residents. Karin says she is glad she a quiet place to live in Tilburg. "I had to move fifty times in my life, I had had enough of that. I paid my rent but was kicjekd out after disputes. I even went to jail for assault ... "confesses this mentally unstable mother 49 years.
The social service that manages the "Skaeve Huse" in the city of Arnhem take every precaution to avoid fears of local residents. Hidden in periphery between an expressway and a parking, the camp ended up being accepted. "The isolated location is ideal, we have five residents and have an annual meeting to exchange with the local population. Every Christmas, some come bring them gifts", says Dennis, a social worker. But achieving such a consensus requires a huge financial and human investment. All inclusive (housing, clothing, medical care), each resident annualy cost 56,000 euros to the community and the staff, very present on the site, must make great efforts with limited progress.