TAIPEI - UNDER THE SKIN OF LIGHT
Le positif direct sur papier baryté gélatino-argentique, format 13x18, garde quelque chose de farouche, presque sauvage. Rien n’y échappe, rien n’y est travesti. La lumière s’y imprime comme une morsure, sans repentir, sans recours. Trois ISO à peine, deux diaphragmes de grâce : le reste n’est qu’ombre ou blancheur. C’est un procédé qui exige la patience et la dévotion, comme si chaque image devait se mériter. À travers lui, j’ai voulu regarder Taipei sans artifice, sans distance, dans sa peau véritable. Les rues ordinaires, les façades ternes, les interstices où la ville se repose tout cela, pris à même la gélatine, sans fard ni mensonge. Les images apparaissent à l’envers, comme si le monde refusait de se livrer dans le bon sens. Ce n’est plus une photographie, mais une trace, un contact brûlant entre la lumière et la matière. La ville s’y révèle telle qu’elle est : rude, rétive, parfois muette, d’une franchise presque douloureuse. On dirait que la lumière, lasse de tout enjoliver, a fini par parler elle-même.
TAIPEI - UNDER THE SKIN OF LIGHT
The direct positive on baryta gelatin silver paper, 13x18 format, holds something fierce, almost untamed. Nothing escapes it, nothing is disguised. Light imprints itself like a bite without remorse, without appeal. Barely three ISO, two stops of grace: the rest is shadow or whiteness. It’s a process that demands patience and devotion, as if each image had to be earned. Through it, I wanted to see Taipei without artifice, without distance, in its bare skin. The ordinary streets, the dull façades, the in-between places where the city seems to rest all of it taken straight onto the emulsion, without disguise or indulgence. The images appear reversed, as if the world itself refused to reveal the right side. It is no longer a photograph, but a trace, a burning contact between light and matter. The city reveals itself as it is rough, stubborn, sometimes silent with a candor that verges on cruelty. It feels as though light, tired of embellishing everything, has finally decided to speak for itself.
