TAIPEI - IN THE FOLD OF THE STREETS
Sur Nanjing, un immeuble de verre se dresse, net comme une lame, reflet du monde sans y prendre part. Un peu plus loin, en retrait, la façade d’un autre s’effrite doucement, ici, le temps n’est pas pressé. Deux verres de thé refroidissent sur le comptoir d’un tonkatsu, abandonnés sans hâte. Devant le temple Taipei Xia Hai City God, l’encens fume encore, soupir de bois, de cendres, de prières qu’on a cessé d’écouter. Un bâtiment massif bouche la rue, seuil muet entre deux mondes. À Beitou, rue Zhongyang, un vieil immeuble tient debout par entêtement. Rue Daxing, le même abandon : le béton craque, discret. Et sur le marché de Xinshi, ça danse. Une chorégraphie sans musique, juste les corps, les gestes, les couleurs, le désordre vivant d’un matin ordinaire.
TAIPEI - IN THE FOLD OF THE STREETS
On Nanjing Road, a glass building rises, sharp as a blade reflecting the world without ever joining it. A little further back, hidden from view, another facade slowly crumbles here, time is in no hurry. Two glasses of tea cool on the counter of a tonkatsu restaurant, abandoned without concern. In front of the Taipei Xia Hai City God Temple, incense still smokes a sigh of wood, ashes, and prayers long forgotten. A massive building blocks the street, a silent threshold between two worlds. In Beitou, on Zhongyang Road, an old building stands out of sheer stubbornness. On Daxing Street, the same quiet decay concrete cracking softly. And on Xinshi Market Street, the city begins to dance. A choreography without music: just bodies, gestures, colors, the living disorder of an ordinary morning.