Pour accéder à la série en entier, vous devez vous logger ou demander un compte Hans Lucas en cliquant ici.
Rana Fiha - on fait avec
Ce projet raconte le quotidien des Harraga, migrants clandestins venant de toutes les régions d’Algérie, qui ont rejoint la France après une traversée de la Méditerranée, portés par l’espoir d’une vie meilleure dans ce supposé Eldorado.Leur condition est précaire. Une nouvelle vie, dans un environnement inconnu, qu’ils décrivent comme une « rivière aux loups » pour exprimer leur souffrance quotidienne. Un état de survie permanent, marqué par la vente de cigarettes à la sauvette et de psychotropes, qu’ils consomment eux-mêmes au passage, pour fuir une réalité tragique. Pourtant, sur le plan social et économique, tous n’étaient pas dans le besoin en Algérie. Le problème réside plutôt dans un projet de société où ils ne se reconnaissaient pas. Les médias et réseaux sociaux présentent l’Occident comme un eldorado à conquérir. Une fois en Europe, les Harraga en useront à leur tour, pour montrer à leurs amis et familles restés sur l’autre rive, leurs «exploits», utopiques par ailleurs. « Rana Fiha - On fait avec » : la réponse typique lorsqu’on leur demande de leurs nouvelles. Un fait assumé. La plupart des Harraga, sous l’obligation de quitter le territoire français (« OQTF ») placent la survie en priorité. Ce qui rajoute à l’ampleur de leur tragédie. Sans oublier le harcèlement policier quotidien dont ils font l’objet et qui est lié à leurs activités illicites.La nuit est aussi difficile et incertaine que le jour, si ce n’est plus. On squatte comme ultime solution pour dormir. Un gite sans eau ni électricité pouvant s’avérer être un luxe. Sans papiers, il leur est impossible de louer une chambre y compris s’ils ont de quoi payer. Faute de mieux, certains se regroupent dans des caves accessibles qu’ils ont repérées.
Nombre d’entre eux finissent par abandonner et demander d’être rapatriés, la galère des autres quant à eux continue indéfiniment.
Rana Fiha - We deal with it
This project tells the daily life of the Harraga, clandestine migrants from all regions of Algeria who have reached France after crossing the Mediterranean, driven by the hope of a better life in this supposed Eldorado. But beyond individual tragedies, their presence reveals a deep political standoff between France and Algeria. While tens of thousands of Algerians live in France without papers, Algiers refuses to take back those who are deported. In response, Paris threatens to reconsider historical migration agreements, turning these young migrants into hostages of a diplomatic power struggle. Their condition is precarious. A new life, in an unfamiliar environment, which they describe as a «river of wolves» to express their daily suffering. A state of permanent survival, marked by selling contraband cigarettes and psychotropic drugs—substances they consume themselves to escape their tragic reality. Yet, not all of them were in dire need in Algeria, socially or economically. The issue lies more in a societal project where they felt they had no place. The media and social networks depict the West as an Eldorado to be conquered. Once in Europe, the Harraga use these same platforms to show their friends and families back home their supposed «achievements,» which are often nothing more than illusions. «Rana Fiha – We deal with it» is their typical response when asked how they are doing. A statement of resignation. Most Harraga, under an obligation to leave French territory («OQTF»), prioritize survival above all else, adding to the depth of their tragedy. Not to mention the constant police harassment they endure due to their illegal activities. Night is just as difficult and uncertain as the day, if not worse. Squatting becomes the last resort for a place to sleep. A shelter with no water or electricity can feel like a luxury. Without papers, renting a room is impossible, even if they can afford it. In the absence of alternatives, some gather in accessible basements they have identified. Many eventually give up and request repatriation, while for others, the struggle continues indefinitely