BY THE RAIL
Depuis 2017, La ville caribéenne de Santa Marta, a vécu, comme toutes les autres villes de Colombie, une arrivée massive d'immigrants vénézuéliens.
Les organisations humanitaires estiment qu'en moyenne la population vénézuélienne a perdu 7 kilos par personne. Plus de 3 millions de personnes (10% de la population) ont fui le pays : il s'agit du plus grand exode d'Amérique latine depuis un siècle. Le plus grand nombre de ces réfugiés, se trouvent en Colombie.
Comme partout dans le monde, cette pression migratoire n'est pas sans poser de problèmes, augmentation de l'insécurité et xénophobie s'embrassant dans un cercle vicieux bien connu.
Loin du tumulte chatoyant d'un tourisme post Covid renaissant, se trouve une zone populaire où sont venus s'échouer ces encombrant voisins. Le long d'une voie ferré abandonnée depuis longtemps (une célèbre chanson populaire parle d'un rail sans train), , on découvre des bicoques de fortune, certaines pas plus grandes qu'un dressing des beaux quartiers.
Dans cette vie à moitié à ciel ouvert (le vent et la pluie emportent souvent les toits de taule), j'ai croisé Luis, sa soeur et ses deux enfants devant leur « maison ». Le sourire radieux malgré leur réalité, ils ont voulu montrer leur quotidien.
Arrivés il y a plus de 2 ans de l'est du Venezuela, leur chemin jusqu'à la Colombie n'a pas été facile. Sans travail, sans amis, sans ressources, Luis s'est vu contraint de commencer à ramasser des bouteilles en plastique, des papiers et du carton.
Il traverse la ville tous les jours, à pied, poussant un petit charriot en bois, sous un soleil écrasant. Ces efforts ne sont pas suffisants pour mettre sa famille à l'abri ; visiblement ému, il remercie le ciel que la période de pluies soit finie, car ils n'ont plus de toit depuis quelques jours.
La soeur de Luis à le sourire aussi doux que son frère, elle porte fièrement son bébé dans ses bras. La seule à ne pas sourire devant ma camera, c'est sa fille, une petite de moins de 5 ans, à la peau tannée , le regard sévère et les pieds nus.
By the rail
Since 2017, the Caribbean city of Santa Marta, like all other cities in Colombia, has experienced a massive arrival of Venezuelan immigrants.
Humanitarian organisations estimate that on average the Venezuelan population has lost 7 kilos per person. More than 3 million people (10% of the population) have fled the country, the largest exodus in Latin America in a century. Most of these refugees are in Colombia.
As everywhere in the world, this migratory pressure is not without causing problems, with increased insecurity and xenophobia intertwining in a well-known vicious circle.
Far from the shimmering hustle and bustle of a resurgent post-Covid tourism, there is a popular area where these unwelcome neighbours have come to rest. Along a long-abandoned railway line (a famous popular song speaks of a rail without a train), one discovers makeshift shacks, some no bigger than a dressing room in the upper class.
In this half-open-air life (the wind and rain often wash away the tin roofs), I met Luis, his sister and his two children in front of their "house". Smiling radiantly despite their reality, they wanted to show their daily life.
They arrived more than two years ago from eastern Venezuela, their journey to Colombia was not easy. Without work, without friends, without resources, Luis was forced to start collecting plastic bottles, paper and cardboard.
He walks across the city every day, pushing a small wooden cart, under a scorching sun. These efforts are not enough to keep his family safe; visibly touched, he thanks God that the rains are over, as they have been without a roof over their heads for several days.
Luis' sister smiles as sweetly as her brother, proudly carrying her baby in her arms. The only one who does not smile at my camera is his daughter, a little girl under 5 years old, with tanned skin, a stern look and bare feet.