J O, J'ADORE
« On n’adore que Dieu », tonne le religieux. Mais Paris cultive l’amour universel et possède un bien trop grand nombre d’autels… Sur les cimes d’un Olympisme 2.0, les J.0 de de Paris 2024 ont investi le ciel d’une chapelle sixtine-show-room de son savoir-faire haute-couture et unique. Un véritable culte Dior (et Vuitton). Une passion de la création, un syncrétisme made in LMVH. Remix de figures, d’histoires et de sports, en versions cathodiques et instagrammables pour 12 tableaux désormais mythiques : J.O J’ADORE.
La vision de la cantatrice guadeloupéenne Axelle Saint-Cirel entonnant une Marseille au sommet du Grand Palais, gainée dans une robe-drapeau bleue blanc rouge avec 8 mètres de traine, s’est imprimée sur les rétines de plus d’un milliard de spectateurs autour de la planète, à la vitesse de la lumière.
L’irruption d’Aya Nakamura, en armure de plumes d’or, sur le pont des arts, aux pieds de l’Académie française, entourée de chérubins de la Garde Républicaine, unissait un instant au parterre du temple de la rectitude de la langue, modernes et anciens, avec des airs et des chants évolutionnaires.
Le dévoilement de Lady Gaga en bustier, à plumes noires et roses, ravivait sur un escalier d’or, les braises de Zizi Jenmaire. Belle citation d’un autre culte nostalgique d’un Paris latin survivant d’après-guerre faisant la traversée de Broadway. Gaga et Zizi, 2 scandaleuses, chantant un même refrain de fête d’un bout à l’autre du siècle, offraient à l’amour du frivole et des plumes légères un air de résistance aux événements, un air d’éternel recommencement.
Et, pour finir, l’apparition d’une silhouette à la voix de diamant, une véritable résurrection de Céline Dion, achevait au sommet de la tour, de Paris, des jeux et du ciel, de faire résonner tout autour de la terre et sans dissonance, passion française, marketing territorial, et une vénération absolue, radicale, de la beauté et de ces atours. Comme un bien en soi.
Qu’elle qu’en soit, la part commerciale, ces moments d’invention ont su faire date, avec ce mystère de la fabrication des symboles capables de pénétrer les esprits et de traverser les temps.
Ces robes passionnément ouvragées dans les ateliers Dior sont devenues les reliquaires d’un moment universel. Elles ont retrouvé la galerie couture au croisement du 11 avenue François 1er et du 30, avenue Montaigne.
Durant tout l’été, et jusqu’au 30 septembre 2023, des milliers de visiteurs se sont approchés de la robe drapeau de la cantatrice mise en espace dans un véritable panthéon céleste olympique des silhouettes des créateurs de la maison fondée par Dior. Dans une scénographie-hommage aux obsessions du couturier pour l’astrologie, les ciels profonds, les arts picturaux et la nostalgie.
La robe d’Aya Nakamura et Céline Dion, se sont respectivement placées à la droite et à la gauche de la princesse médiatique et de droit divin, Lady Diana.
Chaque visiteur semblait intercéder avec ces figures de tabloïds immortelles et le moment. Preuve absolue que le pouvoir de création réside dans la faculté de créer un récit fondateur et des représentations qui le maintiennent en vie. Pour peu qu’ils se racontent avec passion. Dior et Louxor, j’adore.
O G, J'ADORE
“Only God can be adored”, says the religious. But Paris cultivates universal love and has far too many altars... On the heights of Olympism 2.0, the Paris 2024 Olympic Games have taken to the skies in a Sixtin-showroom chapel of its unique haute-couture savoir-faire. A veritable Dior (and Vuitton) cult. A passion for creation, a syncretism made in LMVH. Remixes of figures, stories and sports, in cathodic and Instagrammable versions for 12 now mythical tableaux: J.O J'ADORE.
The vision of Guadeloupean singer Axelle Saint-Cirel singing Marseille at the top of the Grand Palais, clad in a blue-white-red flag dress with an 8-metre train, was imprinted on the retinas of over a billion spectators around the planet, at the speed of light.
The irruption of Aya Nakamura, in golden feather armor, on the Pont des Arts, at the feet of the Académie Française, surrounded by cherubs of the Garde Républicaine, brought modern and ancient alike to the parterre of the temple of the rectitude of language, with evolutionary tunes and songs.
The unveiling of Lady Gaga in a bustier, with black and pink feathers, rekindled the embers of Zizi Jenmaire on a golden staircase. A nice quote from another nostalgic cult of a surviving post-war Latin Paris making the crossing to Broadway. Gaga and Zizi, 2 scandalous women, singing the same festive refrain from one end of the century to the other, offered the love of frivolity and light feathers an air of resistance to events, an air of eternal recommencement.
And, finally, the appearance of a diamond-voiced silhouette, a veritable resurrection of Céline Dion, completed, at the top of the tower, of Paris, the games and the sky, the resonance of French passion, territorial marketing and an absolute, radical veneration for beauty and its finery. As a good in itself.
Whatever the commercial aspect, these moments of invention have made history, with the mystery of symbol-making capable of penetrating minds and crossing time.
These dresses, passionately crafted in the Dior workshops, have become relics of a universal moment. They have returned to the couture gallery at the junction of 11 avenue François 1er and 30 avenue Montaigne.
Throughout the summer, and until September 30, 2023, thousands of visitors came close to the singer's flag dress, set in a veritable Olympic celestial pantheon of silhouettes by the designers of the house founded by Dior. A tribute to the couturier's obsessions with astrology, deep skies, the pictorial arts and nostalgia.
The dresses of Aya Nakamura and Céline Dion, placed respectively to the right and left of the media princess and divine right, Lady Diana.
Each visitor seemed to intercede with these immortal tabloid figures and the moment. Absolute proof that the power of creation lies in the ability to create a founding narrative and the representations that keep it alive. Provided they are told with passion. I love Dior and Luxor.