LA DOUBLE VIE DU MAIRE
Son quotidien n'a rien de feng shui. Impossible de séparer vie professionnelle et personnelle quand sa maison, sa mairie-bureau de poste-maison des services, et la maison pour tous, se trouvent littéralement collées les unes aux autres, dans la rue principale, comme souvent dans les villages, la rue de l'église. Avec 170 hectares et quelque 400 limousines réparties sur 2 sites avec 2,5 unités de temps humain, et une Maire pour laquelle il faut quasiment tout faire, Edouard Babel, on l'a compris, n'a pas le temps de chômer. Non pas qu'il s'en plaigne, au contraire, il semble même en redemander.
Pourtant, Edouard Babel a été brutalement agressé l'été dernier simplement pour avoir voulu modérer une soirée dans la Maison pour Tous. Son histoire a été d'autant plus médiatisée en remontant jusqu?au Sénat dans le contexte hyper tendu de la solitude des maires de France, que l'homme, résilient ou anti-fragile, c'est selon, semble exemplaire à tous égards. Une force de travail, une connaissance parfaite du terrain, des dossiers locaux, mais aussi des rouages et institutions locales, nationales, européennes, semble particulièrement au fait des politiques publiques avec un discours de la méthode pour mesurer l'efficience des décisions et de la dépense. Si le regard est clair, il prend toujours un temps pour formuler une réponse fine qu'il incarne avec le style de l'aisance. Et s'il refuse de prendre une étiquette, c'est qu'il la trouverait déplacée dans une petite commune où l'on doit vivre et discuter avec tout le monde. D'ailleurs, il ne s'en cache pas, il arrive souvent qu'un conseil municipal tardif se prolonge tard dans la nuit autour d'un verre. Agriculteur, maire et bon communicant, Les Républicains demeurent sa famille de pensée politique. Peut-être d'ailleurs montera-t-il à Paris pour le congrès des Maires de France. Pour l'heure, il fait face à tous ses dossiers, au rythme de son exploitation, et jure ne faire de la politique qu'avec ses mains. Mais à la voir se démener, pratiquer cette citoyenneté ultra mitoyenne, et à entendre la technicité de ses approches, on peut aussi remarquer que l'homme est rasé de très près.
THE MAYOR'S DOUBLE LIFE
There's nothing feng shui about his daily routine. It's impossible to separate his professional and personal lives when his house, his town hall-post office-service center, and the community center are literally glued together on the main street, as is often the case in villages, the rue de l'église. With 170 hectares and some 400 limousines spread over 2 sites with 2.5 units of human time, and a Mayor for whom almost everything has to be done, Edouard Babel, as you can see, has no time to be idle. Not that he's complaining - on the contrary, he seems to be begging for more.
Yet Edouard Babel was brutally attacked last summer simply for trying to moderate a party at the Maison pour Tous. His story has been all the more widely publicized as it has made its way up to the Senate, in the hyper-tensioned context of the solitude of France's mayors, as the man - resilient or anti-fragile, it depends - seems exemplary in every respect. A hard worker, with a perfect knowledge of the terrain and local issues, but also of the workings of local, national and European institutions, he seems particularly well-versed in public policy, with a methodical approach to measuring the efficiency of decisions and spending. If his gaze is clear, he always takes time to formulate a fine answer, which he embodies with the style of ease.
And if he refuses to accept a label, it's because he finds it inappropriate in a small commune where you have to live and talk with everyone. In fact, he makes no secret of the fact that a late-night town council often goes on late into the night over a drink. Farmer, mayor and good communicator, the Republicans remain his political family. Perhaps he'll even go up to Paris for the Congrès des Maires de France. For the time being, he's keeping up with all his files, at the pace of his farm, and swears he only plays politics with his hands. But to see her bustling about, practicing this ultra-mixed citizenship, and to hear the technicality of her approaches, one can also notice that the man is very clean-shaven.