LAURENT WAUQUIEZ BAT LA NON CAMPAGNE
Prévenus depuis 8 jours, les Nondier, père et fils, détenteurs d'un groupement d'exploitation agricole à Burlioncourt, en Moselle, ont fait venir un peu de monde. Jonathan, le fils, est vice-président de la chambre des agriculteurs de Moselle, alors il a passé des coups de téléphone pour garnir les colonnes. François Ricatte, le Maire de la commune, Xavier Lerond, le Président de la Chambre d'agriculture du 57 et son vice-président, Stéphane Ermann, également PDG de la coopérative Mos-Laine à Bataville, ont été conviés et montrent des attentes plus fortes de cette visite inattendue.
Le coffre de voiture contient des produits manufacturés à partir de la laine locale, des tracts de la Fédération Nationale Ovine (FNO). On cherche à se rappeler les positions politiques du visiteur, à quel moment lui parler de tel sujet à quel autre lui montrer la production. Mais c'est Laurent Wauquiez accompagné du député de Moselle LR, Fabien di Filippo qui marquera son tempo tout au long de la visite. Dès le seuil franchi et une première salve de questions musclées des représentants de la chambre, le président de Région désarme, interroge, lance les sujets «on parle du prix du lait », écoute, suggère « chez moi? ». En réalité, il déroule.
Jusqu'à la ferme de Franck Van Haaren, les exploitants auront tout le temps d'évoquer leurs différentes situations et attentes pour les filières bovines et ovines. Tantôt pratiques, tantôt émus. Et de valider les raisonnements du non-candidat, surtout. Au fond, Laurent Wauquiez, habillé d'une parka high tech made in France arborant ostensiblement un drapeau tricolor qui filigrane durement tous les échanges, est venu avec eux tremper ses «clarks en nubuck» dans le foin et la boue. Après 14 dates, et surtout une vie de politique, le choix de ne pas porter de botte est délibéré. D'ailleurs, plusieurs articles de presse quotidienne régionale le mentionnent : «il a sali ses chaussures». En creux, on peut lire et surtout entendre en fin de visite : « il faudrait plus de politiques comme lui qui viennent sur le terrain pour comprendre, ces choses là, ça peut pas se décider depuis Paris comme le fait le Premier ministre Gabriel Attal ». La présence fait le message. Et l'usage quand on n'est pas directement aux affaires. Quand le convoi repart, les exploitants écarquillent les yeux en se repassant le film de la journée, il se félicitent. Et avec eux Laurent Wauquiez. Ses germes sont semés.
LAURENT WAUQUIEZ BEAT THE NON CAMPAIGN
Having been warned 8 days ago, the Nondier family, father and son, owners of a farm group in Burlioncourt, Moselle, brought in a few people. Jonathan, the son, is vice-president of the Moselle Chamber of Farmers, so he made some phone calls to fill out the columns. François Ricatte, the commune's Mayor, Xavier Lerond, President of the 57th Chamber of Agriculture and its Vice-President, Stéphane Ermann, who is also CEO of the Mos-Laine cooperative in Bataville, were also invited, and their expectations were heightened by this unexpected visit. The trunk of the car contains products made from local wool, and leaflets from the Fédération Nationale Ovine (FNO). We try to remember the visitor's political stance, when to talk to him about one subject and when to show him the production. But it was Laurent Wauqiez, accompanied by Moselle LR MP Fabien di Filippo, who set the pace throughout the visit. As soon as he crossed the threshold and received the first volley of muscular questions from the chamber's representatives, the President of the Region disarmed, questioned, threw open the subject of "are we talking about the price of milk?", listened, suggested "back home...". In reality, he unwinds.
All the way to Franck Van Haaren's farm, farmers will have plenty of time to talk about their different situations and expectations in the beef and sheep sectors. Sometimes practical, sometimes emotional. And, above all, to validate the non-candidate's reasoning. In the background, Laurent Wauquiez, dressed in a high-tech parka made in France, ostentatiously displaying a tricolor flag that harshly watermarks all exchanges, came with them to soak his "nubuck clarks" in hay and mud. After 14 dates, and above all a lifetime of politics, the choice not to wear boots is a deliberate one. In fact, several articles in the regional daily press refer to him as having "dirtied his shoes". At the end of the visit, we read, and above all heard, "we need more politicians like him who come out into the field to understand that these things can't be decided from Paris like Prime Minister Gabriel Attal". Presence is the message. And the custom when you're not directly in charge. When the convoy sets off again, the operators' eyes widen as they replay the day's events, and they congratulate themselves. And with them Laurent Wauquiez. His seeds are sown.