RENAISSANCES : 70 ANS DE DON VIVANT
La transplantation rénale débute en 1952, par un acte d'amour, le don vivant du rein d'une mère, Gilberte Renard, à son fils Marius. Né avec un premier rein atrophié, le second subit un choc terminal lorsque Marius tombe d'un échafaudage. Il a 16 ans. Le rein artificiel (dialyse) n'existe pas encore, Marius est promis à une mort certaine. Sur l'insistance de sa mère, le professeur Jean Hamburger accepte de tenter une première mondiale dans la nuit du 24 décembre : le prélèvement et la transplantation d'un rein de donneur vivant. Dans un premier temps, la greffe prend, et Marius retrouve des forces. Mais la science n'a pas encore découvert les problèmes de compatibilité des tissus (HLA), ni les traitements anti-rejet. Marius mourra quatre semaines plus tard. Cet accident tragique reste l'origine d'une aventure pionnière pour la médecine, qui a ouvert un immense espoir pour 13 millions de patients dans le monde aujourd'hui.
Aujourd'hui en France, 5000 transplantations rénales environ (donneurs morts et vivants confondus) sont pratiquées chaque années. Et 20 429 patients restaient en attente de greffe en mars 2022. Si l'acte est devenu courant, et quelque peu facilité par la coélioscopie et le progrès des traitements, il n'est jamais devenu anodin. De l'annonce d'un diagnostic, en passant souvent par la dialyse qui enchaînne la vie à une machine, un projet de greffe possible dont le résultat n'est jamais garanti demeure un long parcours de soin, un cheminement psychologique, éthique, administratif, pour les donneurs comme les receveurs. Pour commémorer et illustrer ce 60e anniversaire de cette première, Necker a choisi symboliquement un duo donneur receveur père-fils, Max-André et David Babet. Leur parcours depuis la Réunion, leur choix a été difficile. Mais la greffe a pris immédiatement. Et c'est littéralement un père qui redonne la vie pleine à son fils avec l'aide de tout un service qui prend le risque de l'intervention sur une personne en bonne santé pour l'amour d'un proche. Une renaissance.
REBIRTH: 70 YEARS OF LIVING GIVING
The kidney transplant began in 1952, with an act of love, the living gift of a mother?s kidney, Gilberte Renard, to her son Marius. Born with a first atrophied kidney, his second suffers a terminal shock by falling from a scaffolding. He is 16 years old. The artificial kidney (dialysis) does not yet exist, it is promised to a certain death. At the insistence of his mother, Professor Jean Hamburger agreed to try a world premiere on the night of 24 December: the collection and transplantation of a live donor kidney. At first the graft takes, and Marius recovers strength. But science has not yet discovered the issues of tissue compatibility (HLA), nor anti-rejection treatments. Marius will die four weeks later. This tragic accident remains the origin of a pioneering adventure for medicine that has opened up immense hope for 13 million patients worldwide today.