GUINÉE: LES FACES VARIEES DE L'ISLAM
Bien que la Guinée soit un État laïc, la foi y est omniprésente. Les musulmans composent la majorité de la population guinéenne (85%), contre 10% pour les chrétiens et 5% pour les animistes. En baisse depuis plusieurs décennies, la tradition mystique de l'Islam ouest-africain (soufisme) est remise en cause par un Islam plus rigoriste importé de l'extérieur (notamment le wahhabisme d'Arabie Saoudite). L'évolution du code vestimentaire des femmes guinéennes, des vêtements traditionnels colorés d'Afrique de l'Ouest au niqab salafiste noir, en passant par une combinaison des deux styles, est symptomatique. La montée de l'Islam wahhabite a entraîné le développement de la radicalisation et du prosélytisme dans le pays. L'islam wahhabite constitue une manne attractive dans un pays où la pauvreté est généralisée. En outre, il a élargi l'accès à l'imamat, notamment dans les communautés peules traditionnellement organisées en système de castes. La population guinéenne semble cependant rejeter la violence d'inspiration salafiste. Début janvier 2015, à l'instar de leur (ancien) Président Alpha Condé, de nombreux Guinéens ont manifesté dans les rues de Conakry pour exprimer leur peine à la suite des attentats terroristes contre Charlie Hebdo en France.
GUINEA: THE VARIOUS FACES OF ISLAM
Although Guinea is a secular State, faith is omnipresent. Muslim compose the majority of Guinean population (85%), against 10% for Christians and 5% for animists. Over the last decades, mystical tradition of Western African Islam (Sufism) is being progressively challenged by a more rigorist Islam imported from outside (notably Wahhabism from Saudi Arabia). Evolving code dress of Guinean women, from Western African colorful traditional clothes to black salafist niqab, including a combination of both styles, is symptomatic. The rise of Wahhabi Islam has resulted in the development of radicalization and proselytism in the country. Wahhabi Islam provides an appealing windfall in a country where poverty is widespread. In addition, it has widened the access to the imamate, notably in Fulani communities traditionally organized as a caste system. Guinean people seem however to reject salafi-inspired violence. In early January 2015, like their (former) President Alpha Condé, many Guinean people demonstrated in the streets of Conakry to express their grief further to Charlie Hebdo terrorist attacks in France.