MYANMAR: AU COEUR DE LA RESISTANCE BIRMANE CONTRE LA JUNTE MILITAIRE
Le Chinland est un territoire montagneux, acculé à l'ouest de la Birmanie. Sous les épaisses forêts, les Chins, l'ethnie à majorité chrétienne qui peuple la région, luttent contre la junte au pouvoir depuis le coup d'État de 2021. Les Chins, comme les autres minorités ethniques du pays, sont la cible des pires exactions de la Tatmadaw, le bras armé de la junte bouddhiste. Massacres, destruction des villages et des lieux de culte: les militaires redoublent de cruauté dans cette guerre qui a déjà fait 4.000 victimes civiles à l'échelle du pays. Face à ces exactions impunies, la jeunesse chin a massivement rejoint les organisations combattantes formées dans l'État. Autrefois étudiants ou fermiers, ces jeunes soldats ont pris les armes pour protéger leur famille et obtenir la démocratie.
Cette résistance contre l'oppression se fait au prix du sang et des larmes. Pour reprendre la main, l'armée birmane a généralisé depuis le début de l'année 2023 un outil de terreur: les bombardements meurtriers ciblant les civils, rangés du côté des insurgés. À chaque nouveau village chin bombardé et endeuillé, des familles entières sont poussées à l'exode. Un quart de la population de l'État Chin a déjà été forcé de se déplacer pour fuir les combats. Parmi eux, de nombreux enfants traumatisés par la guerre qui s'entassent dans des camps coupés du monde par la junte, que les ONG peinent à atteindre. Certains Chin choisissent aussi l'exode vers le pays limitrophe du Chinland, l'Inde, où les réfugiés côtoient les nombreux mutilés de cette guerre. Une situation qui illustre le drame humain qui se joue à l'échelle du pays: au total, on compte plus de 1,6 million de déplacés internes depuis le coup d'État, et 17,6 millions de Birmans ont aujourd'hui besoin d'aide humanitaire.
«Chinland» est le fruit de deux voyages(2022&2023) et d'un mois passé auprès de la guérilla Chin en Birmanie
MYANMAR: INSIDE THE BURMESE RESISTANCE AGAINST THE MILITARY JUNTA
Chinland is a mountainous territory in the western corner of Burma. Beneath the thick forests, the Chins, the region's predominantly Christian ethnic group, have been fighting against the junta in power since the 2021 coup d'état. The Chins, like the country's other ethnic minorities, are the target of the worst exactions by the Tatmadaw, the armed wing of the Buddhist junta. Massacres, destruction of villages and places of worship: the military are stepping up their cruelty in this war, which has already claimed 4,000 civilian victims nationwide. Faced with these unpunished atrocities, the youth of China have en masse joined the fighting organizations formed in the state. Formerly students or farmers, these young soldiers took up arms to protect their families and win democracy.
This resistance against oppression has come at the cost of blood and tears. To regain control, since the beginning of 2023, the Burmese army has used a tool of terror: deadly bombardments targeting civilians, siding with the insurgents. Each time a new Chin village is bombed and plunged into mourning, entire families are forced into exodus. A quarter of the population of Chin State has already been forced to move to escape the fighting. Among them are many war-traumatized children crammed into camps cut off from the world by the junta, which NGOs are struggling to reach. Some Chinans have also opted for an exodus to Chinland's neighboring country, India, where refugees rub shoulders with the many war-wounded. This situation illustrates the human tragedy unfolding throughout the country: a total of more than 1.6 million people have been internally displaced since the coup d'état, and 17.6 million Burmese are currently in need of humanitarian aid.
"Chinland" is the fruit of two trips (2022&2023) and a month spent with the Chin guerrillas in Burma.