Bab el Oued
5 octobre 88. La révolte des jeunes enflamme le quartier populaire de Bab El Oued, puis de l'Algérie. En tirant sur la foule, provoquant plusieurs dizaines de morts , le gouvernement venait, sans le vouloir, de livrer la rue aux islamistes. Les mosquées du quartier deviennent alors le berceau de l'intégrisme religieux qui allait plonger les Algériens dans près de 10 ans d'une guerre sanglante.
Aujourd'hui, la paix est revenue dans le quartier le plus pauvre d'Alger. Mais les stigmates de la « décennie noire » sont toujours bien présents.
Son héritage de quartier populaire aux ambiances toutes méditerranéennes d'amitié et de solidarité ne suffisent plus à faire oublier l'état de décrépitude des cités, le chômage qui atteint des sommets, les moeurs qui se radicalisent alors que de nouvelles drogues apparaissent.
Le « bricolage », les petits trafics, l'ennui... sont palpables, de l'ancien et de ses valeurs datant d'une époque révolue, aux jeunes, prisonniers d'une histoire qu'ils subissent et d'un avenir qu'ils pensent inexistant. Tous essayent d'avancer entre colère et renoncement.
Bab El Oued étouffe à nouveau, abandonné d'un gouvernement pourtant riche, et semble plus que jamais cristalliser le marasme dont semble souffrir le peuple algérien.
Bab el Oued
October 5th, 1988. The youthful revolt fires the popular Bal El Oued neighborhood, in Algiers. A revolt which ends up extending across Algeria. Firing into the crowd, causing dozen of deaths, the government had just, unintentionally, opened a passage to the Islamists. The neighborhood?s mosques became the cradle of religious fundamentalism leading to a ten-year bloody war.
Nowadays, peace returned in the poorest part of Algiers. But, the wounds of the « black decade » are still very vivid. The Bab El Oued infrastructures are rusting out, unemployment reaches peak levels, radicalism imprisons the social ways and new drugs continuously appear. Enough to forget its popular and mediterranean characters, the values of friendship and solidarity that is supposed to ease the mood.
«Handiwork» and small-scale traffickers are everywhere. Boredom is palpable and that, from the elderly people whose values belong to a different time to the youth, prisonners of this history and a future that, for them, does not exist. They all try to go on moved both by anger and renunciation.
Bab El Oued suffocates again, left behind by the government of a rich country and seems to crystallise the depression which plunges the Algerian People into suffering.