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Occupation du parvis de la mairie du 20 ème à Paris
"Le collectif et Utopia 56 sont installés là avec le soutien de Médecins du monde, du DAL et de Jamais sans toit. Ce choix de rester devant une mairie a pour objectif de limiter le risque d’une intervention policière violente et d’obtenir de l’aide des élu.es de la ville ou de l’arrondissement pour une mise à l’abri d’urgence pour tout le monde.
“C’est tous les jours que nos enfants sont dans la rue, qu’ils font leurs devoirs dans une tente et s’endorment à l’école tant ils sont épuisés. Alors, avec notre détermination et toute la force que nous avons déjà pour survivre à la rue, nous sommes avec nos enfants, qui savent la peine que l’on met à les protéger tous les jours et à continuer à les élever et à les aimer comme si leur vie était normale et légère. Sauf qu’elle n’est ni légère, ni normale, ni souhaitable.” Jemima – membre du Collectif en lutte pour un logement durable, mère à la rue depuis 7 mois.
Tous les soirs de cet hiver, Utopia 56 a accueilli en moyenne 150 personnes et plus de 60 enfants qui ne trouvaient pas de réponse auprès du 115. Chacune a été hébergée par des citoyen.nes ou dans notre lieu d’hébergement, d’autres encore ont dû rester dehors certains soirs. Ces solutions ne sont que des pansements à ce que l’État se doit d’assurer : un hébergement digne, pérenne et inconditionnel.
En cette fin de période de trêve hivernale, et alors que :
le 13 février dernier, 40 associations ont assigné l’État en justice pour inaction fautive en matière d’hébergement d’urgence et de logement ;que le 19 mars 2025, l’ensemble des sénateurs.rices ont voté un texte demandant à l’État de prendre des mesures concrètes afin de mettre fin aux sans-abrisme des enfants ;que le 26 mars 2025, l’État a été condamné par le tribunal à rembourser la ville de Grenoble pour ne pas avoir hébergé une mère et ses enfants ;et que le 27 mars, la Ville de Paris a assigné l’État en justice pour demander le remboursement des sommes engagées par la ville pour l’hébergement des mineurs isolés en recours ;
On compte toujours 350 000 personnes à la rue, dont plus de 2000 enfants, et toujours neuf millions de mètres carrés de bureaux vides.
La réquisition est une nécessité pour mettre un terme à cette fabrique de la précarité. "
Occupation of the square in front of the 20th arrondissement town hall in Paris
"The collective and Utopia 56 are based there with the support of Médecins du Monde, DAL, and Jamais sans toit. The decision to remain in front of a town hall is intended to limit the risk of violent police intervention and to obtain assistance from city or district officials in providing emergency shelter for everyone. “Every day, our children are on the streets, doing their homework in a tent and falling asleep at school because they are so exhausted. So, with our determination and all the strength we already have to survive on the streets, we are with our children, who know how hard we work every day to protect them and continue to raise and love them as if their lives were normal and carefree. Except that it is neither carefree, nor normal, nor desirable.” Jemima – member of the Collective Fighting for Sustainable Housing, mother living on the streets for 7 months.Every night this winter, Utopia 56 welcomed an average of 150 people and more than 60 children who could not find help through the 115 emergency number. Each of them was accommodated by citizens or in our shelter, while others had to stay outside on some nights. These solutions are only a stopgap for what the State should be providing: decent, permanent, and unconditional accommodation.At the end of the winter truce period, and given that: on February 13, 40 associations took the State to court for wrongful inaction in the area of emergency accommodation and housing; on March 19, 2025, all senators voted in favor of a bill calling on the State to take concrete measures to end child homelessness; on March 26, 2025, the State was ordered by the court to reimburse the city of Grenoble for failing to provide accommodation for a mother and her children; and on March 27, the City of Paris took the State to court to demand reimbursement of the sums incurred by the city for the accommodation of unaccompanied minors seeking asylum. There are still 350,000 people living on the streets, including more than 2,000 children, and still nine million square meters of empty office space. Requisitioning is a necessity to put an end to this factory of precariousness.