Journée Internationale des droits des femmes à Paris
"Le 8 mars, journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes, nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Sans les femmes, tout s’arrête ! Nous sommes déterminées à lutter, à faire entendre nos voix pour obtenir l’égalité.
Solidaires avec les femmes du monde entier !
Afghanes, Iraniennes, Palestiniennes, Soudanaises, Kurdes, Ukrainiennes, nous sommes solidaires de toutes celles qui encore aujourd’hui sont emmurées, exécutées, qui font face à des bombardements massifs, au génocide, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et à se nourrir elles-mêmes, de toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer ou obtenir leur liberté et leurs droits, qui sont confrontées aux conflits armés, aux régimes fascisants, réactionnaires, théocratiques et colonialistes.
Nous sommes solidaires des femmes et des populations subissant de plein fouet les conséquences dramatiques du changement climatique, aggravé par les politiques productivistes et capitalistes.
Non à l’extrême droite !
Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, les LGBTQIA+ phobies, le validisme, se banalisent et sont aux portes du pouvoir, voire y accèdent partout dans le monde, à l’image de Trump aux États-Unis... Les femmes, les minorités de genre, les migrant·es en sont les premières cibles.
En France, nous dénonçons les propos racistes du ministre de l’Intérieur, nous exigeons la régularisation et l’ouverture des guichets pour que tou·te·s les immigré·es puissent rester ici. Nous refusons l’abrogation du droit du sol à Mayotte et la remise en cause de l’Aide Médicale d’État.
Nous voulons vivre et pas survivre !
Les différents gouvernements ne font rien contre les inégalités salariales et les bas salaires, qui touchent particulièrement les femmes (62 % des personnes payées au SMIC sont des femmes). Quant aux mères isolées touchant le RSA, elles sont confrontées à de multiples difficultés pour trouver un emploi (problème de garde d’enfants, de transports...). Particulièrement touchées par la crise du logement cher, les femmes sont majoritaires parmi les personnes expulsables et de plus en plus nombreuses à vivre dans la rue. Elles sont majoritaires parmi les 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté !
Nous exigeons l’abandon de la réforme du RSA, qui oblige les bénéficiaires à faire 15h de travail forcé, gratuit et sans contrat !
Nous exigeons l’abrogation des réformes sur l’assurance chômage restreignant les droits des chômeur·ses.
Rémunérons le travail à sa juste valeur, à salaire égal entre femmes et hommes !
Pour l’égalité salariale, du temps pour vivre, des salaires et une retraite décente.
Le gouvernement n’a aucune volonté de réduire les inégalités salariales, un écart de 27% en moyenne entre les femmes et les hommes. La transposition de la directive européenne sur la transparence salariale vise à renforcer l’application du principe d’une même rémunération « pour un même travail ou un travail de valeur égale ».
Nous exigeons la transposition immédiate de cette directive, la revalorisation salariale des métiers féminisés (éducation, soin, nettoyage...)., l’interdiction du temps partiel imposé, la transformation des CDD en CDI et la réduction du temps de travail avec embauches correspondantes.
Nous nous battons pour l’abrogation de la réforme Macron des retraites, et pour une réforme des retraites favorable aux femmes, la retraite à 60 ans avec une réduction du nombre d’annuités.
Des services publics au service de nos besoins !
Malgré la paupérisation croissante et le manque crucial d’aides publiques sur les territoires, le gouvernement Bayrou va poursuivre le démantèlement des services publics de la Santé, de l’Éducation, du Logement.... Les femmes en seront doublement pénalisées : parce qu’elles sont majoritaires dans la fonction publique, et ârce qu’elles devront se substituer aux services de la petite enfance et de la prise en charge de la dépendance.
Nous exigeons un service public national de l’autonomie tout au long de la vie, à la hauteur des besoins, avec les moyens correspondants, sans oublier une prise en charge réelle du 4e âge.
Nous exigeons la création d’un vrai service public de la petite enfance pour en finir avec les crèches privées à but lucratif et avec les maltraitances liées aux économies de personnel dans ces structures. Nous sommes opposées à la recommandation de la Cour des comptes de développer « la garde parentale, moins onéreuse pour les finances publiques » qui n’est qu’une incitation au retour des femmes à la maison.
Pour un réel partage du travail domestique !
Nous ne pouvons nous satisfaire de ce que rien ne bouge dans la répartition des tâches au sein des couples, et ce depuis des années. Cette inégalité dans la répartition du travail domestique se traduit par des inégalités dans la sphère professionnelle et est l’un des facteurs des inégalités salariales et patrimoniales. Nous dénonçons le mirage des « nouveaux pères » car les femmes en font toujours beaucoup plus que les hommes, qui de fait prennent plus souvent les tâches valorisantes en laissant les tâches ménagères à leur compagne. C’est tout l’enjeu d’une éducation non sexiste qui puisse permettre d’en finir avec les stéréotypes de genre.
Notre corps nous appartient !
L’inscription dans la constitution de l’IVG ne doit pas masquer les obstacles liés au manque de moyens du service public de la santé pour recourir à l’IVG. Nous réclamons la réouverture des plus de 130 centres d’interruption volontaire de grossesse fermés.
Nous dénonçons les offensives réactionnaires qui s’en prennent aux droits des personnes LGBTQIA+ qui veulent limiter le droit de vivre librement son orientation sexuelle et son identité de genre. Nous exigeons une transition libre et gratuite pour toutes et tous.
Nous dénonçons les offensives transphobes réactionnaires, notamment les propositions de loi qui remettent en cause toute possibilité de transition des mineur·es, et nous demandons la fin des mutilations et des traitements hormonaux non consentis.
Femmes handicapées, nous subissons toutes les violences. Privées de nos droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la procréation. Nous voulons notre indépendance économique, l’accessibilité universelle à l’ensemble des lieux et bâtiments.
Halte aux violences sexistes et sexuelles !
Le procès des 51 violeurs de Gisèle Pélicot a rappelé que les violeurs sont des hommes ordinaires et que la culture du viol persiste dans les différentes strates de la société. La nomination de Darmanin mis en cause pour des violences sexistes et sexuelles comme Garde des Sceaux est une véritable provocation.
Nous continuons à compter nos mortes car il n’y a aucune volonté politique de lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
Pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, dont les violences obstétricales et gynécologiques, nous voulons une loi-cadre intégrale qui mette en avant prévention, éducation, protection, accompagnement, sanctions, et garantisse les moyens pour la prise en charge de l’ensemble des victimes, femmes, enfants et minorités de genre.
Les plus touchées par les violences sexistes, dont les violences économiques, sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : femmes victimes de racisme, migrantes, sans papiers, femmes précarisées, en situation de handicap, femmes lesbiennes et bi, femmes trans, femmes en situation de prostitution et celles victimes de l’industrie pornocriminelle. Nous demandons la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles, pour protéger les victimes et combattre les réseaux de traite prostitutionnelle et de proxénétisme.
Nous exigeons les 3 milliards nécessaires pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
Nous refusons que les enfants violé·es, maltraité·es, incesté·es continuent le plus souvent à être abandonné·es à leur sort !
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International Women's Rights Day in Paris
"On March 8, the international day of mobilization for women's rights, we're calling for a strike against work, domestic chores and consumption. Without women, everything stops! We're determined to fight, to make our voices heard for equality.
In solidarity with women the world over!
Afghan women, Iranian women, Palestinian women, Sudanese women, Kurdish women, Ukrainian women - we stand in solidarity with all those who are still walled up, executed, facing massive bombardments, genocide, exodus, being raped in war, struggling to feed their families and themselves, fighting fiercely to regain or obtain their freedom and rights, facing armed conflicts, fascist, reactionary, theocratic and colonialist regimes.
We stand in solidarity with women and populations suffering the dramatic consequences of climate change, aggravated by productivist and capitalist policies.
No to the extreme right!
Far-right ideas that advocate hatred of others, racism, misogyny, LGBTQIA+ phobias, validism, are becoming commonplace and are at the gates of power, or even gaining access to it all over the world, in the image of Trump in the United States... Women, gender minorities and migrants are their prime targets.
In France, we denounce the racist remarks of the Minister of the Interior, and demand regularization and the opening of counters so that all immigrants can stay here.
We reject the repeal of the right to land in Mayotte and the undermining of State Medical Aid.
We want to live, not survive!
Various governments have done nothing to combat wage inequality and low pay, which particularly affect women (62% of those paid the minimum wage are women). As for single mothers receiving the RSA, they face multiple difficulties in finding a job (childcare, transport, etc.). Particularly hard hit by the crisis in expensive housing, women are in the majority among those subject to eviction, and more and more of them are living on the streets. They are also in the majority among the 9 million people living below the poverty line!
We demand the abandonment of the RSA reform, which obliges recipients to do 15 hours of forced labor, free of charge and without a contract!
We demand the repeal of unemployment insurance reforms that restrict the rights of the unemployed.
Let's remunerate work at its fair value, with equal pay for men and women!
For equal pay, time to live, decent wages and pensions.
The government has no desire to reduce pay inequality, with an average gap of 27% between women and men.
The transposition of the European directive on pay transparency aims to reinforce the application of the principle of equal pay “for equal work or work of equal value”.
We demand the immediate transposition of this directive, wage increases for female-dominated professions (education, care, cleaning, etc.), a ban on forced part-time work, the transformation of fixed-term contracts into open-ended contracts, and a reduction in working hours with corresponding recruitment.
We are fighting for the repeal of the Macron pension reform, and for a pension reform favorable to women, retirement at 60 with a reduction in the number of years of service.
Public services that meet our needs!
Despite growing impoverishment and the crucial lack of public aid in the regions, the Bayrou government is set to continue dismantling public services in health, education and housing.... Women will be doubly penalized: because they are in the majority in the civil service, and because they will have to take over responsibility for childcare and dependency care.
We demand a national public service for lifelong autonomy, commensurate with needs, with the corresponding resources, not forgetting real care for the 4th age.
We demand the creation of a genuine public childcare service to put an end to private, for-profit crèches and the abuse linked to staff savings in these structures.
We are opposed to the Court of Auditors' recommendation to develop “parental childcare, which is less costly for public finances”, which is nothing more than an incentive for women to return to the home.
For a real sharing of domestic work!
We can't be satisfied with the fact that nothing is changing in the division of labor within couples, and hasn't for years. This inequality in the division of domestic labor translates into inequalities in the professional sphere, and is one of the factors behind wage and property inequalities. We denounce the mirage of the “new fathers”, because women still do much more than men, who in fact more often take on the more rewarding tasks, leaving household chores to their partners. It's all about a non-sexist education that puts an end to gender stereotypes.
Our bodies belong to us!"