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Rassemblement en soutient aux mineurs isolés à Paris
Communiqué :
"Après deux mois et demi d’occupation, nous sommes plus de 450 jeunes mineurs isolés à dormir à la Gaîté Lyrique dans des conditions de plus en plus difficiles !
Après la décision de la juge du Tribunal Administratif de Paris de nous expulser en réponse à la procédure d’expulsion lancée par la Mairie, la seule action de la Mairie a été de nous rendre visite pour nous annoncer qu’elle ne comptait pas nous proposer de solution d’hébergement avant le 13 mars. La honte !
Sous prétexte d’attendre une solution de la part de l’État et de la Préfecture, la Mairie refuse, encore une fois, de prendre ses responsabilités et prétend qu’elle doit attendre le délai d’un mois donné par le Tribunal avant que nous soyons expulsables de force. Rien dans la décision du Tribunal n’oblige à attendre ce délai !
D’autant plus que tout le monde sait que la proposition de la Préfecture ne sera ni pérenne ni satisfaisante. Comme l’a dit la Ministre déléguée à la Ruralité, la solution proposée, ce sont des places d’hébergement « en région ». Une telle « solution » est inacceptable pour nous, et la Mairie le sait très bien. Nous le lui avons dit : toutes nos procédures administratives sont à Paris, tous nos rendez-vous médicaux et toutes les associations qui nous suivent sont à Paris, toutes nos sociabilités sont à Paris, notre collectif est à Paris. On vit à Paris ! On reste à Paris !
C’est une décision politique de la Mairie de nous laisser attendre, sans réponse ni solution, alors que tout le monde sait que chaque jour passé dans ce lieu inadapté augmente les risques d’accident.
La preuve en est que, dans la nuit du vendredi 21 février, une alarme incendie s’est déclenchée, nous obligeant tous.tes à évacuer les lieux et à attendre trois heures dehors. La Mission d’urgence sociale de la ville de Paris était présente, la Mairie sait donc très bien les risques qu’elle nous fait courir en nous laissant ici encore trois semaines ou plus. C’est seulement grâce à la réaction et à l’organisation du Collectif des Jeunes de Belleville et de l’équipe de la Gaîté Lyrique que la situation a pu être réglée dans le calme.
C’est dans ce contexte que nous apprenons que la direction de la Gaîté Lyrique, acculée par l’inaction de la Mairie, décide de démissionner à cause de l’insoutenabilité de la situation. Nous n’avons aucune idée de ce qu’il va se passer dans les prochains jours et la Mairie nous maintient dans ce flou. C’est dans cette situation « insoutenable » que nous allons devoir nous organiser pour le Ramadan qui commence ce vendredi. Sans agents de sécurité, avec seulement 5 toilettes et plus de 400 jeunes sur place.
Que fait la Mairie ? La Mairie elle peut ? Elle veut pas ! Si aucun jeune n’a dormi dehors cet hiver, c’est grâce à nous !
Nous le répétons encore plus fort qu’avant : la Mairie doit prendre ses responsabilités et nous proposer dès maintenant une proposition d’hébergement digne et pérenne ! Elle doit cesser son jeu politique avec l’État à nos dépends. Si elle dit être une ville d’accueil, Paris doit enfin porter ses valeurs et jouer son rôle humain et politique pour nous et contre l’extrême-droite.
Maintenant plus que jamais nous avons besoin du soutien de toustes celleux qui luttent contre le racisme et le fascisme !
"
Rally in support of unaccompanied minors in Paris
Press release:
“After two and a half months of occupation, we are over 450 young unaccompanied minors sleeping at the Gaîté Lyrique in increasingly difficult conditions!
Following the Paris Administrative Court judge's decision to evict us in response to the eviction proceedings launched by the Mairie, the Mairie's only action has been to visit us to announce that it does not intend to offer us any accommodation solution before March 13. What a disgrace!
Under the pretext of waiting for a solution from the State and the Prefecture, the Mairie is once again refusing to accept its responsibilities, claiming that it has to wait for the one-month deadline given by the Tribunal before we can be forcibly evicted. There is nothing in the Court's decision that obliges us to wait for this deadline!
Especially since everyone knows that the Prefecture's proposal will be neither permanent nor satisfactory. As the Minister for Rural Affairs said, the proposed solution is to provide accommodation “in the region”. Such a “solution” is unacceptable to us, and the Mairie is well aware of this. We've told them so: all our administrative procedures are in Paris, all our medical appointments and all the associations that follow us are in Paris, all our social contacts are in Paris, our collective is in Paris. We live in Paris! We stay in Paris!
It's a political decision on the part of the Town Hall to leave us waiting, without any response or solution, when everyone knows that every day spent in this unsuitable location increases the risk of accidents.
The proof is that on the night of Friday February 21, a fire alarm went off, forcing us all to evacuate the premises and wait outside for three hours. The Mission d'urgence sociale de la ville de Paris was present, so the Mairie is well aware of the risks it is putting us at by leaving us here for another three weeks or more. It was only thanks to the reaction and organization of the Collectif des Jeunes de Belleville and the Gaîté Lyrique team that the situation was resolved calmly.
It is in this context that we learn that the management of the Gaîté Lyrique, cornered by the inaction of the Town Hall, has decided to resign due to the untenability of the situation. We have no idea what's going to happen in the next few days, and City Hall is keeping us in the dark. It's in this “unbearable” situation that we're going to have to get organized for Ramadan, which starts this Friday. Without security guards, with only 5 toilets and over 400 young people on site.
What is the Town Hall doing? Can the Town Hall? They don't want to! If no young people have slept outside this winter, it's thanks to us!
We're repeating it even louder than before: the Town Hall must shoulder its responsibilities and offer us a dignified and permanent accommodation proposal now! It must stop playing politics with the State at our expense. If it claims to be a welcoming city, Paris must at last live up to its values and play its human and political role for us and against the extreme right.
Now, more than ever, we need the support of all those who fight against racism and fascism!
”
