Pour accéder à la série en entier, vous devez vous logger ou demander un compte Hans Lucas en cliquant ici.
Marche féministe à Paris
"À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et minorités de genre, nous appelons à manifester dans toutes les villes de France hexagonale et des Outre-mer le samedi 23 novembre contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre.
En France, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, nous décomptons déjà plus d’un millier de féminicides. UN MILLIER de femmes et filles assassinées par des hommes ! Les féminicides ont lieu partout, dans les foyers mais aussi en dehors. Dans l’espace public, ces crimes visent particulièrement les femmes trans, migrantes, travailleuses du sexes ou SDF qui sont trop souvent invisibilisées. Derrière ce chiffre, ce sont aussi des milliers d’enfants, de familles et de proches endeuilléEs.
Qui s’en indigne ? Qui se préoccupe réellement du meurtre de ces femmes, tuées parce qu’elles sont des femmes ? Quelles réactions collectives ? Quelles réponses politiques ? Depuis 7 ans, les gouvernements successifs ont multiplié les promesses mais les moyens sont dérisoires et en baisse, l’action politique est quasi-inexistante. Non seulement le gouvernement ne soutient pas le travail militant et associatif, mais il s’engage dans une répression sans précédent des mouvements sociaux et féministes.
Les violences sexistes et sexuelles sont quotidiennes et concernent tout le monde. La banalisation du sexisme favorise les violences que nous vivons au quotidien : discriminations, harcèlement, violences psychologiques, violences au sein du couple à travers le contrôle coercitif, violences économiques, cyberviolences dont les raids masculinistes, violences gynécologiques, mutilations sexuelles, mariages forcés, agressions, viols, féminicides. En France, une femme est victime de viol ou tentative de viol toutes les 2 minutes 30 et un enfant toutes les 3 minutes. Plus de cinq millions d’adultes en France déclarent avoir été victimes de pédocriminalité. Des centaines de milliers d’enfants sont victimes des violences conjugales, parentales et intrafamiliales. Un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Face à Gisèle et ses enfants, le profil des 51 hommes accusés de viol sous soumission chimique confirme ce que les associations féministes et enfantistes répètent depuis des décennies : les auteurs de violences ne sont pas des monstres, ce sont des hommes de notre entourage mais aussi des personnalités publiques. Ces violences concernent tout le monde ! Et la honte doit changer de camp !
Les violences de genre interviennent aussi au croisement de plusieurs systèmes de domination et d’exclusion. Elles touchent particulièrement les personnes aux identités multiples et vulnérabilisées parce qu’elles sont racisées, précaires, lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexes, exilées, sans papiers ou en situation irrégulière, incarcerées, handicapées, affectées par des maladies ou troubles psychiques, vivant avec le VIH, travailleuses du sexe, victimes d’exploitation, à la rue, usagères de produits psycho-actifs, mères isolées, mineures, âgées ou grosses. Les rapports de domination s’entretiennent et se renforcent. Ce sont les paroles des premièrEs concernéEs qui fondent nos luttes féministes et nous combattons conjointement toutes les oppressions.
Alors que les victimes parlent et appellent à l’aide, nous dénonçons l’inaction volontaire de l’État, coupable du maintien des violences et de l’abandon des victimes. Le gouvernement enterre la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise), abandonne les associations et les services de protection de l’enfance qui subissent des coupes budgétaires. Les institutions maintiennent leur fonctionnement patriarcal et délétère pour les victimes et celleux qui les soutiennent.
Ancrées et normalisées dans nos sociétés, les violences sont tantôt invisibles, tantôt considérées comme une fatalité ou un fléau. Au contraire, elles peuvent et doivent être éradiquées. Les solutions sont connues depuis des décennies, d’autres pays les mettent en oeuvre avec des résultats probants : des politiques publiques notamment de prévention des violences, d’éducation à l’égalité et à la culture du consentement à l’école, de mise à l’abri et d’accompagnement des victimes dans leur reconstruction.
Le 23 novembre, nous serons dans la rue pour réclamer ces politiques publiques, avec un budget pérenne annuel d’au moins 2,6 milliards d’euros soit 0,5% du budget de l’État."
Feminist march in Paris
"To mark the International Day for the Elimination of Violence against Women and Gender Minorities, we're calling for demonstrations in every town in mainland France and overseas on Saturday November 23 against feminicide, sexual violence and all forms of gender-based violence.
In France, since Emmanuel Macron came to power, we've already counted over a thousand feminicides. A THOUSAND women and girls murdered by men! Feminicide takes place everywhere, both inside and outside the home. In the public space, these crimes particularly target trans women, migrants, sex workers and the homeless, who are all too often invisible. Behind this figure are thousands of bereaved children, families and loved ones.
Who cares? Who really cares about the murder of these women, killed because they are women? What are the collective reactions? What are the political responses? For the past 7 years, successive governments have been making promise after promise, but resources are paltry and dwindling, and political action is virtually non-existent. Not only does the government fail to support the work of activists and associations, it is also engaged in unprecedented repression of social and feminist movements.
Sexist and sexual violence is a daily occurrence and concerns everyone. The trivialization of sexism fosters the violence we experience on a daily basis: discrimination, harassment, psychological violence, violence within the couple through coercive control, economic violence, cyber-violence including masculinist raids, gynecological violence, sexual mutilation, forced marriages, assaults, rape, feminicide. In France, a woman is a victim of rape or attempted rape every 2.5 minutes, and a child every 3 minutes. More than five million adults in France claim to have been victims of child abuse. Hundreds of thousands of children are victims of conjugal, parental and intra-family violence. A third of women suffer sexual harassment in the workplace. Faced with Gisèle and her children, the profile of the 51 men accused of rape by chemical subjection confirms what feminist and children's associations have been saying all along.
Faced with Gisèle and her children, the profile of the 51 men accused of rape under chemical subjection confirms what feminist and children's associations have been repeating for decades: the perpetrators of violence are not monsters, they are men from our entourage but also public figures. This violence concerns everyone! And shame must change sides!
Gender-based violence also occurs at the intersection of several systems of domination and exclusion. It particularly affects people with multiple identities who are vulnerable because they are racialized, insecure, lesbian, gay, bi, trans, queer, intersex, exiled, undocumented or in an irregular situation, incarcerated, disabled, affected by illness or psychological disorders, living with HIV, sex workers, victims of exploitation, street people, users of psycho-active products, single mothers, minors, elderly or fat. Relationships of domination are maintained and reinforced. Our feminist struggles are founded on the words of those most affected, and we fight all forms of oppression together.
As victims speak out and call for help, we denounce the wilful inaction of the state, which is guilty of maintaining violence and abandoning victims. The government is burying the Independent Commission on Incest and Sexual Violence against Children (Ciivise), abandoning associations and prevention services, and failing to take action."