Manifestation contre la loi immigration à Paris
"Nous dénonçons les méthodes de la préfecture aux ordres du ministère de l?intérieur qui, non seulement interdit au dernier moment une manifestation annoncée publiquement depuis des semaines mais n?en a informé les organisateurs que hier en fin d?après-midi pour éviter qu?un recours puisse passer au Tribunal administratif avant le jour même de la manifestation
Ces méthodes sont dans la logique de toutes les dérives inscrites dans le projet de loi porté par le ministre de l?intérieur. Elles signalent par ailleurs de la duplicité d?un gouvernement qui prétend sur cette question s?appuyer sur l?opinion publique mais veut invisibiliser toute possibilité pour celle-ci de s?exprimer.
Une audience du Tribunal administratif aura lieu ce lundi 18 décembre à 10h. Nous espérons que notre droit de manifester y sera pleinement rétabli.
Nous appelons toutes les organisations à communiquer publiquement leur exigence de respect du droit de manifester
Néanmoins, tenant compte
1- des conséquences potentiellement démobilisatrices des méthodes honteuses utilisées par la préfecture et que, dans le meilleur des cas, l?incertitude actuelle sur l?autorisation ne sera connue qu?en début d?après-midi lundi 18 décembre
2- de la volonté de montrer une opposition la plus large possible et de permettre pour cela que manifestent aux côtés des sans-papiers toutes les composantes de la société et de nos quartiers sans crainte des entraves policières
Les collectifs de sans-papiers décident d?appeler à se rassembler ce lundi 18 décembre à 17H place de la République, lieu autorisé par arrêté préfectoral.
En cas de levée de l?interdiction par le Tribunal administratif la manifestation défilera vers Concorde.
En cas de maintien de l?interdiction nous exigeons que la manifestation puisse aller jusqu?à la place de l?Opéra (soit sur un parcours non couvert par les interdictions).
Gérald Darmanin l?a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat il a fixé l?enjeu : il s?agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.
C?est effectivement l?enjeu. Voulons-nous vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale ? Ou allons-nous nous battre pour défendre nos libertés, l?égalité et la solidarité ?
Les modifications votées au Sénat, dont la suppression de l?AME est devenue l?emblème, durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. Elles illustrent, par leur brutalité même, la logique de déshumanisation raciste et l?ampleur de l?offensive sociale et politique ouvertes par le projet.
Car cette loi ne se contente pas de vouloir rendre « la vie impossible » pour les immigré·e·s et toutes et tous les étrangères et étrangers, harcelé·e·s par la police, emprisonné·e·s, expulsé·e·s. Elle est justifiée à répétition par l?idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, comprenez les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques, les musulman·e·s, avec ou sans papiers, né·e·s en France ou à l?étranger, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale.
En retour elle légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l?exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs.
Nous le répétons avec les collectifs de Sans-Papiers. Ce sont les politiques racistes et anti-migratoires qui nous mettent en danger. Pas l?immigration.
Nous le répétons avec les syndicats. Ce sont les inégalités qui créent du dumping social. Pas l?immigration.
Nous le répétons avec les associations du droit au logement, ce sont les politiques publiques du logement cher qui alimentent le sans-abrisme et la crise du logement. Pas l?immigration.
Nous le répétons avec toutes et tous les professionnels de la santé, c?est l?absence de soins qui favorisera les prochaines épidémies. Pas l?immigration.
Nous le répétons avec toutes les associations. Ce sont toutes les attaques contre les libertés, dont la liberté de circuler, qui développent une société en tension. Pas l?immigration.
Nous le répétons avec tous les chercheurs et chercheuses, c?est la misère, l?atomisation et l?absence d?avenir qui créent la délinquance. Pas l?immigration.
Nous ne laisserons pas passer la loi Darmanin.
Nous allons multiplier actions et rassemblement. Et le 18 décembre, à l?occasion de la Journée internationale des migrant·e·s nous appelons à manifester massivement dans toutes les villes du pays pour empêcher cette loi.
Contre une société du racisme, des prisons, des barbelés et des centres de rétention.
Pour la régularisation des Sans-Papiers. Pour une société de la liberté, l?égalité des droits, la justice sociale et la solidarité.
Appel à la mobilisation générale contre la loi Darmanin"
Demonstration against the immigration law in Paris
"We denounce the methods used by the prefecture, under orders from the Ministry of the Interior, which not only banned at the last minute a demonstration that had been publicly announced weeks earlier, but also only informed the organizers of the ban late yesterday afternoon, in order to prevent an appeal from being lodged with the Administrative Court before the day of the demonstration itself.
These methods are in line with all the abuses included in the bill put forward by the Minister of the Interior. They also reveal the duplicity of a government that claims to be relying on public opinion on this issue, but wants to make it impossible for the public to express itself.
A hearing of the Administrative Court will take place this Monday, December 18 at 10am. We hope that our right to demonstrate will be fully restored.
We call on all organizations to publicly communicate their demand for respect of the right to demonstrate.
Nevertheless, taking into account
1- the potentially demobilizing consequences of the shameful methods used by the prefecture and the fact that, in the best-case scenario, the current uncertainty over authorization will not be known until early afternoon on Monday December 18
2- the desire to show the broadest possible opposition, and to allow all sectors of society and our neighbourhoods to demonstrate alongside the undocumented immigrants, without fear of police hindrance.
The undocumented workers' collectives have decided to call for the following rallies