France - Marche contre les violences faites aux femmes à Paris.
"Le collectif #NousToutes et l?ensemble des associations féministes et organisations syndicales signataires de ce texte appellent tou·tes celles et ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles à manifester le samedi 19 novembre 2022 à Paris et partout en France. La mobilisation continuera toute la semaine jusqu?au 25 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre les violences à l?égard des femmes.
En 2022, les violences sexistes et sexuelles restent massives. Elles abîment et parfois brisent la vie de millions de femmes, de personnes LGBTQIA+, d?enfants, de familles. Face à cette réalité, une prise de conscience collective a eu lieu. Mais elle n?est pas suffisante. Alors qu?il est maintenant devenu évident que le président de la République et ses gouvernements sont en décalage avec les attentes de la société sur ces questions et ne mènent pas de politiques publiques adaptées à l?enjeu, nous appelons la société toute entière à se mobiliser, dans chaque ville, chaque école, chaque université, chaque établissement de santé, chaque entreprise, chaque parti politique, et sur les réseaux sociaux.
Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et tout le temps. Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent aussi, souvent, au croisement d?autres discriminations racistes, classistes, validistes, psychophobes, LGBTQIA+phobes, sérophobes, grossophobes, âgistes, islamophobes, antisémites, xénophobes, etc.
Nous serons dans la rue le 19 novembre pour dénoncer des réalités insupportables, que tou·tes doivent connaître. Quand 225 000 femmes sont victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année, quand un tiers des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail, quand 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences, quand 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe, quand 69 % des femmes racisées sont victimes de propos discriminants au travail, quand les femmes grosses ont 4 fois plus de risque d?être discriminées au travail, quand 6,7 millions de français·es ont subi l?inceste, quand des patient·es sont violé·es dans cabinets gynécologiques ou des maternités, nous n?avons pas le choix ! Nous appelons toute la société à nous rejoindre.
Nous manifesterons pour porter la voix de celles qui ne peuvent plus parler, la voix des 700 femmes assassinées sous la présidence d?Emmanuel Macron, et de toutes celles qui l?ont été sous les gouvernements précédents. Nous manifesterons aussi pour crier notre colère face au fonctionnement défaillant des institutions, notamment de la justice et de la police.
Alors que les discours publics incitent les victimes à parler et dénoncer les violences sexuelles subies, des personnages politiques de premier rang prennent la parole pour défendre haut et fort les agresseurs, y compris lorsqu?ils ont été condamnés, envoyant un signal d?impunité à toute la société. Aujourd?hui des hommes puissants, connus, accusés de viol, instrumentalisent la justice pour attaquer leurs victimes à travers des procès-bâillon avec pour seul but de faire peur et de réduire les victimes au silence.
Lorsque les victimes portent plainte ou saisissent la justice pour faire valoir leurs droits, les institutions rejettent massivement leur parole. Aux violences dénoncées s?ajoute la violence institutionnelle. Absence d?enquêtes, blâme des victimes, discrédit de la parole des enfants, déqualification des viols, classements sans suite, peines dérisoires. Partout en France, tous les jours, des milliers de victimes de ces violences masculines entendent leur parole niée ou décrédibilisée, se voient humiliées et attaquées.
Lorsque nous, mouvements féministes, portons dans le débat public des violences que les institutions refusent de traiter, le Président de la République parle de tribunal médiatique et d?inquisition, et appelle à « laisser la justice faire son travail ».
Son travail ? Les chiffres sont sans appel : 80 % des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite ; 65 % des victimes de féminicides avaient saisi les forces de l?ordre ou la justice ; 2 victimes sur 3 font état d?une mauvaise prise en charge lorsqu?elles veulent porter plainte ; 90 % des plaintes pour harcèlement sexuel au travail sont classées sans suite ; seulement 0,6 % des viols sont condamnés ; 92 % des enfants qui parlent des violences sexuelles ne sont pas protégé·es.
Nous manifesterons pour crier que NON, la justice et la police françaises ne font pas leur travail ! Il est temps que l?ensemble de la société et les pouvoirs publics regardent en face cette situation, qui ne relève pas de dysfonctionnements ponctuels, mais d?un système qui reproduit les mécanismes de violences et de domination qu?il est censé combattre.
Nous serons dans la rue le 19 novembre pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles au travail et l?inaction des employeurs, qui silencient et discréditent la parole des victimes, minimisent les faits, refusent d?enquêter. Chaque jour en France plus de 20 viols ou tentatives de viols ont lieu sur le lieu de travail. Il est urgent de généraliser les plans de prévention au travail. Tout comme il est urgent de protéger les victimes de violences conjugales par de nouveaux droits au travail tels que l?interdiction de licenciement, les journées d?absence rémunérées, le droit prioritaire à la mobilité géographique ou fonctionnelle.
Le 19 novembre, créons ensemble un raz-de-marée dans la rue pour crier notre colère, et porter l?urgence de protéger les victimes et garantir à chacun·e son droit fondamental de vivre à l?abri des violences."
France - March against violence against women in Paris.
The #NousToutes collective and all the feminist associations and trade union organizations that signed this text call on all those who want to put an end to sexist and sexual violence to demonstrate on Saturday, November 19, 2022 in Paris and throughout France. The mobilization will continue throughout the week until November 25, the date of the World Day against Violence against Women.
In 2022, sexist and sexual violence remains massive. It damages and sometimes shatters the lives of millions of women, LGBTQIA+ people, children and families. Faced with this reality, a collective awareness has been raised. But it is not enough. While it has now become clear that the President of the Republic and his governments are out of step with the expectations of society on these issues and do not conduct public policies adapted to the issue, we call on all of society to mobilize, in every city, every school, every university, every health institution, every company, every political party, and on social networks.
Sexist and sexual violence happens everywhere, all the time. It is rooted in patriarchy and is also often situated at the intersection of other discriminations: racist, classist, validist, psychophobic, LGBTQIA+phobic, serophobic, grossophobic, ageist, islamophobic, anti-Semitic, xenophobic, etc.
We will be in the streets on November 19 to denounce unbearable realities that everyone should know about. When 225,000 women are victims of violence from their spouse or ex-spouse every year, when a third of women are victims of sexual harassment at work, when 80% of disabled women are victims of violence, when 85% of trans people have already suffered a transphobic act, when 69% of racialized women are victims of discriminating remarks at work, when fat women are 4 times more likely to be discriminated against at work, when 6.7 million French women have been subjected to incest, when patients are raped in gynecological practices or maternity wards, we have no choice! We call on the whole society to join us.
We will demonstrate to carry the voice of those who can no longer speak, the voice of the 700 women murdered under the presidency of Emmanuel Macron, and of all those who were murdered under previous governments. We will also demonstrate to cry out our anger at the failing functioning of institutions, particularly the justice system and the police.
While public speeches encourage victims to speak out and denounce the sexual violence they have suffered, leading political figures take the floor to loudly defend the aggressors, even when they have been convicted, sending a signal of impunity to the whole society. Today, powerful, well-known men accused of rape use the justice system to attack their victims through show trials with the sole aim of frightening and silencing the victims.
When the victims file a complaint or go to court to assert their rights, the institutions massively reject their word. In addition to the violence denounced, there is institutional violence. Absence of investigations, blaming of the victims, discrediting of the word of the children, downgrading of the rapes, filing of the case without follow-up, derisory sentences. Everywhere in France, every day, thousands of victims of this male violence hear their word denied or discredited, see themselves humiliated and attacked.
When we, feminist movements, bring into the public debate violence that institutions refuse to deal with, the President of the Republic speaks of media tribunal and inquisition, and calls to "let justice do its job".
His job? The figures are indisputable: 80% of the complaints for violence within the couple are closed without follow-up; 65% of the victims of feminicide had seized the forces of order or justice; 2 victims out of 3 report a bad assumption of responsibility when they want to file a complaint; 90% of the complaints for sexual harassment at work are closed without follow-up; only 0,6% of the rapes are condemned; 92% of the children who speak about sexual violence are not protected.
We will demonstrate to shout that NO, the French justice system and police are not doing their job! It is time for the whole of society and the public authorities to face up to this situation, which is not the result of specific dysfunctions, but of a system that reproduces the mechanisms of violence and domination that it is supposed to combat.
We will be in the street on November 19 to denounce sexist and sexual violence in the workplace and the inaction of employers, who silence and discredit the word of victims, minimize the facts, refuse to take action against them, and do nothing to stop it.