GARDIEN DURANT 24H POUR LES 20 ANS DU PHARE DU BOUT DU MONDE A LA ROCHELLE : UNE SOLITUDE CREATIVE, LE 07/09/2020
Cette aventure insolite a pu avoir lieu grâce à l'association du phare du bout du monde qui a organisé un projet unique, permettant à 255 candidats de devenir gardiens solitaires du phare d'octobre 2019 à fin 2020.
Quelques mois après le pic de la pandémie, j'ai donc accepté avec enthousiasme de me reconfiner le temps d'un tour de garde. Le phare est une réplique d'un édifice dans l'île des Etats, au large du cap Horn, retrouvé par Yul Bronner qui était parti à sa recherche suite à sa lecture du roman de Jules Verne "Le phare du bout du monde".
Je savais déjà que le voyage est avant tout dans la tête, et qu'il n'est nul besoin d'aller bien loin pour se retrouver en situation de périple. C'est donc avec l'esprit d'un petit garçon qui va découvrir une cabane sur pilotis que je me suis retrouvé face à Yul le matin du 7 septembre 2020. Gardien n°208, sans téléphone autorisé, simplement armé de mes outils photographiques et de mes préjugés, je n'avais plus qu'à profiter de ce moment suspendu, escorté par le taulier, l'aventurier à l'origine de cette folie.
Certes, le phare n'est qu'à 400 mètres de la pointe, mais pour moi, j'étais très loin, voire sur le phare originel au sud de l'Amérique. Je pensais que cette expérience me permettrait de sonder toute la profondeur d'une solitude source de créativité : à la veille du passage du tour de France, le Pertuis d'Antioche était très fréquenté et je fus surpris par tout le spectacle qui s'est offert à moi durant ces 24 heures perchées. D'un pagayeur sur paddle à l'école de voile en optimiste, en passant par les manoeuvres héliportées de la marine nationale ou les arabesques de kitefoilers, j'ai eu tout le loisir d'apprécier cette parenthèse enchantée. Au fil de mon séjour, au rythme du soleil puis de la lune, j'ai pleinement joui d'une oisiveté contemplative et les quelques images rassemblées ici témoignent de tout cela.
Aujourd'hui, lorsque je suis à proximité du phare, je ne manque pas d'aller l'admirer, non sans éprouver une nostalgie émue de ce tour de garde spécifique.
GUARDIAN FOR 24 HOURS FOR THE 20 YEARS OF THE LIGHTHOUSE DU BOUT DU MONDE IN LA ROCHELLE: A CREATIVE SOLITUDE, 09/07/2020
This unusual adventure was able to take place thanks to the lighthouse association at the end of the world which organized a unique project, allowing 255 candidates to become solitary keepers of the lighthouse from October 2019 to the end of 2020. A few months after the peak of the pandemic, I enthusiastically agreed to re-confine myself for a shift. The lighthouse is a replica of a building on the Isle of States, off Cape Horn, found by Yul Bronner who went looking for it following his reading of Jules Verne's novel "The Lighthouse at the End of the World".I already knew that the journey is above all in the mind, and that there is no need to go far to find yourself in a journey. It is therefore with the spirit of a little boy who is going to discover a cabin on stilts that I found myself face to face with Yul on the morning of September 7, 2020. Guardian n°208, without authorized telephone, simply armed with my photographic tools and my prejudices, I only had to take advantage of this suspended moment, escorted by the captain, the adventurer at the origin of this madness.Of course, the lighthouse is only 400 meters from the point, but for me, I was very far away, even on the original lighthouse in the south of America. I thought that this experience would allow me to plumb the full depth of a solitude that is a source of creativity: on the eve of the Tour de France, the Pertuis d'Antioche was very busy and I was surprised by the whole spectacle that was offered to me during these 24 hours perched there. From a paddler on a paddle to the sailing school as an optimist, through the helicopter maneuvers of the national navy or the arabesques of kitefoilers, I had plenty of time to appreciate this enchanted interlude. Throughout my stay, to the rhythm of the sun then the moon, I fully enjoyed contemplative idleness and the few images collected here bear witness to all of this.Today, when I am near the lighthouse, I never fail to go and admire it, not without feeling a fond nostalgia for this specific watchtower.
