DES MESURES IMMÉDIATES ET DURABLES POUR L'ACCUEIL DE TOUTES LES PERSONNES RÉFUGIÉES.
Tous les soirs, sur le Parvis de l'Hotel de Ville à Paris, des centaines de familles originaires d'Afghanistan, d'Iran, de Guinée, de Bosnie, du Nigeria, de Cote d'Ivoire, du Mali, d'Albanie, du Cameroun, du Congo et d'ailleurs se présentent à l'Association Utopia 56 dans le but d'obtenir un hébergement d'urgence.
Ces familles ont fui leur pays, la guerre, parcouru des miliers de kilomètres, traversé plusieurs mers pour rejoindre l'Europe dans l'espoir de trouver une vie meilleure, de la sécurité et un travail. « J'ai quitté mon pays car mon père voulait me marier et me faire exciser." Madame M, originaire de Cote d'Ivoire assise sur les marches de la place de l'Hotel de Ville. Epuisée, elle raconte que cela fait deux mois qu'elle est en France et qu'elle survie à la rue. Ce soir pour la première fois elle rencontre les équipes de bénévoles d'Utopia 56.
Dès leur arrivée en France, toutes ces personnes passent systématiquement par la rue car aucun dispositif, structure d'acceuil, d'accompagnement social ou d'hebergement d'urgence n'est encore mis en place en France par l'état.
Les bénévoles d'Utopia 56 rencontrent de nombreuses personnes aux parcours traumatiques auxquels s'ajoute la violence de la rue et du non acceuil. Face au nombre croissant de familles à la rue et faute de prise en charge par le 115, les associations se mobilisent tous les jours pour que le maximum de personnes soit hébergées pour la nuit. Le réseau d'hébergements citoyens d'Utopia 56 permet chaque soir de mettre à l'abri les personnes les plus vulnérables: les familles avec nourissons ou enfants en bas âges, les femmes enceintes, les femmes seules ou les couples. Ils sont accompagnés chez des particuliers, vers des lieux alternatifs ou des paroisses. Le lendemain matin, ils partent en autonomie et reviennent le soir en fin de journée sur la place de l'Hotel de ville. Faute de place, tous les soirs de nombreuses personnes dont des familles avec enfants, des personnes malades ou âgées et des femmes enceintes vont passer la nuit dans un parc à l'extérieur de Paris. Elles dormaient quelques semaines plus tôt dans Paris où elles étaient réveillées et chassées durant la nuit par la police qui leur confisquait leur matériel de survie.
Nous partons de la place de l'Hotel de Ville vers 21 heures. Les familles sont chargées. Elles transportent des valises, des poussettes, des sacs lourds avec des affaires personnelles, du lait pour bébé et des couches. Les bénévoles aident les mamans à porter leurs valises et à descendre les poussettes dans les escaliers du métro de l'Hotel de Ville. Ce soir là, nous ne serons pas contrôlés par les agents de la RATP. Nous prendrons deux métros, un bus et marcherons une quinzaine de minutes. Sur le trajet en direction du campement, une maman regarde les grandes tours d'immeubles : « Il n'y a pas une petite place pour mon fils et moi à Paris ? Vraiment ? » .
400 000 logements vacants en Île de France sont référencés par l'INSEE. Le nombre de personne à la rue notamment à Paris représente une goute d'eau. Le site officiel https://www.welcometofrance.com détaille toutes les aides et protections accordées aux réfugiées Ukrainiens et prouve une fois de plus que l'accueil des personnes réfugiées en France est possible. Des droits que nous devons appliquer à tous.
Une vingtaine d'associations dont la Cimade, Médecins du monde, Action contre la faim, le Samu social de Paris, Emmaus, le Secours catholique, Utopia 56 ainsi qu'une quarantaine de chercheurs et universitaires interpellent « la future Assemblée nationale » dans une lettre ouverte publiée le jeudi 26 mai. Les Signataires demandent aux députés qui seront élus le 19 juin de prendre « des mesures immédiates et durables pour l'accueil des personnes exilées ».
IMMEDIATE AND SUSTAINABLE MEASURES FOR THE RECEPTION OF ALL REFUGEES.
Every evening, on the Parvis de l'Hotel de Ville in Paris, hundreds of families from Afghanistan, Iran, Guinea, Bosnia, Nigeria, Ivory Coast, Mali, Albania, Cameroon, Congo and elsewhere come to the Utopia 56 Association in order to obtain emergency accommodation.
These families have fled their country, the war, travelled thousands of kilometres, crossed several seas to reach Europe in the hope of finding a better life, security and work. "I left my country because my father wanted to marry me and have me excised. Mrs M, from Cote d'Ivoire, sitting on the steps of the town hall square. Exhausted, she tells us that she has been in France for two months and that she is surviving on the street. Tonight, for the first time, she is meeting the Utopia 56 volunteer teams.
As soon as they arrive in France, all these people systematically go through the street because no reception, social support or emergency accommodation structure has yet been set up in France by the state.
Utopia 56's volunteers meet many people with traumatic backgrounds, in addition to the violence of the street and of reception in France. Faced with the growing number of families on the street and the lack of care provided by the 115, the associations mobilise every day so that as many people as possible are accommodated for the night. Utopia 56's network of citizen accommodation enables the most vulnerable people to be sheltered every evening: families with infants or young children, pregnant women, single women or couples. They are accompanied to private homes, alternative locations or parishes. The next morning, they leave on their own and return at the end of the day to the Place de l'Hotel de Ville. Due to lack of space, every evening many people, including families with children, sick or elderly people and pregnant women, go to spend the night in a park outside Paris. They slept a few weeks earlier in Paris where they were woken up and chased away during the night by the police who confiscated their survival equipment.
We leave the Place de l'Hotel de Ville around 9pm. The families are loaded. They carry suitcases, pushchairs, heavy bags with personal belongings, baby milk and nappies. The volunteers help the mothers carry their suitcases and take the prams down the stairs of the Hotel de Ville metro station. That evening, we will not be checked by the RATP agents. We will take two metros, one bus and walk for about fifteen minutes. On the way to the camp, a mother looked at the tall buildings: "Isn't there a small place for my son and me in Paris? Really?".
400,000 vacant homes in the Ile de France are listed by INSEE. The number of people on the street, particularly in Paris, is a drop in the bucket. The official website https://www.welcometofrance.com details all the aid and protection granted to Ukrainian refugees and proves once again that the reception of refugees in France is possible. Rights that we must apply to all.
Twenty associations including Cimade, Médecins du Monde, Action Against Hunger, Samu Social de Paris, Emmaus, Secours Catholique, Utopia 56 as well as forty researchers and academics question "the future National Assembly" in an open letter published on Thursday 26 May. The signatories ask the members of parliament who will be elected on 19 June to take "immediate and sustainable measures for the reception of exiled people".