Dans les Balkans, l'immense lac Prespa est en grand danger.
Au coeur des Balkans, à 850 m d'altitude et à cheval sur trois pays aux histoires longtemps antagonistes, l'Albanie, la Macédoine du Nord et la Grèce, le lac de Prespa est un des plus vieux et des plus grands lacs d'eau douce du monde. Formé il y a 5 millions d'années, son isolement géopolitique à la fin de la seconde guerre mondiale a favorisé au sein d'une bio diversité unique un grand nombre d'espèces animales et végétales endémiques. Sur ses rives, une agriculture de subsistance permet à des populations au niveau de revenus faible d'éviter la malnutrition, une agriculture plus productiviste de pommes ou de légumineuses maintient une activité économique. Les eaux du lac sont très poissonneuses et de nombreuses familles dépendent de la pêche pour leur équilibre alimentaire.
Mais depuis quelques années le niveau d'eau du lac Prespa baisse drastiquement, modifiant profondément son biotope ainsi que l'aspect de ses berges. Il se déverse naturellement 150 m plus bas dans son lac jumeau, le lac d'Ohrid, situé de l'autre côté de la montagne du parc naturel de Galitchitsa. Si auparavant les précipitations de pluie et de neige étaient suffisantes pour maintenir son niveau, le réchauffement climatique a eu raison de son équilibre hydrique et le niveau d'eau est 3 m plus bas qu'il y a seulement 10 ans. Les pompages pour les besoins domestiques ainsi que de l'agriculture ont augmentés, des rejets polluants causés par les pesticides de l'agriculture intensive favorisent la prolifération des algues par eutrophisation. Déjà nettement moins profond (50 m au maximum) que le lac d'Ohrid (250 m) les conséquences sont dramatiques tant pour l'attractivité touristique que pour l'équilibre écologique de la région.
La création en février 2000 du Parc transfrontalier de Prespa a permis de commencer à coordonner les actions des 3 gouvernements dont dépend Prespa, et de reconnaître l'implication des populations locales depuis longtemps mobilisées pour conserver un écosystème unique et riche, source tout autant de développement économique que de respect du vivant, conditions indispensables au maintien de l'activité humaine et du bien vivre dans cette région unique des Balkans.
In the Balkans, the huge lake Prespa is in great danger.
In the heart of the Balkans, at an altitude of 850 m and straddling three countries with long antagonistic histories, Albania, Northern Macedonia and Greece, Lake Prespa is one of the oldest and largest freshwater lakes in the world. Formed 5 million years ago, its geopolitical isolation at the end of the Second World War has favored a large number of endemic animal and plant species within a unique bio diversity. On its shores, subsistence agriculture allows populations with low incomes to avoid malnutrition, while more productive agriculture of apples or legumes maintains an economic activity. The waters of the lake are very rich in fish and many families depend on fishing for their food balance.
But since a few years the water level of the Prespa lake has drastically decreased, modifying deeply its biotope as well as the aspect of its banks. It naturally flows 150 m lower into its twin lake, Lake Ohrid, located on the other side of the mountain in the Galitchitsa Natural Park. If in the past rain and snowfall were sufficient to maintain its level, global warming has upset its water balance and the water level is 3 m lower than only 10 years ago. Pumping for domestic needs as well as for agriculture has increased, polluting discharges caused by pesticides from intensive agriculture favor the proliferation of algae by eutrophication. Already much shallower (50 m maximum) than the Ohrid lake (250 m), the consequences are dramatic both for the tourist attractiveness and for the ecological balance of the region.
The creation in February 2000 of the Prespa Transboundary Park has allowed to start coordinating the actions of the 3 governments on which Prespa depends, and to recognize the involvement of the local populations who have been mobilized for a long time to preserve a unique and rich ecosystem, a source of economic development as well as of respect for the living being, essential conditions for the maintenance of the human activity and the good life in this unique region of the Balkans