LES FAMILLES DU TUNNEL
"Il y a quelques semaines ils étaient environ 80, aujourd'hui je dirais qu'ils sont près de 150 dont une quinzaine d'enfants", témoigne Fadila Benrabah, présidente de l'association A la croisée des rues, qui vient régulièrement porter secours aux familles exilées abritées sous un tunnel entre Paris et le Pré Saint-Gervais. Ce lundi 29 novembre, il faisait à peine 3 degrés le soir à Paris. Quelques jeunes jouaient au foot à l'extrérieur du tunnel. D'autres se réchauffaient autour d'un feu de bois, dans un bidon métallique. Muhammed, la vingtaine, originaire de Gambie, y témoigne des difficultés qu'il rencontre : " j'ai été opéré de l'apendicite récemment. J'ai été hospotalisé deux jours, puis j'ai bénéficié d'un hotel pendant 3 jours et maintenant je suis de retour dans la rue. C'est très difficile pour moi". A 20h, les familles rentrent au campement. Des mamans se frayent un passage avec leurs poussettes au milieu des tentes. Garatou, 30 ans, témoigne : "Nous sommes tous fatigués, le froid et le fait de dormir dehors nous épuisent. Je suis seule avec mon fils de 3 ans et demi, nous dormons à même le sol dans la tente. Nous n'avons pas de matelas. Mon enfant a maigri du visage, il ne se plaint pas comme un adulte mais quand je le vois fatigué, ça me crève le coeur". De son côté Fadila Benrabah s'indigne de la présence de bébés sur le campement : "il y a des bébés avec des couches qui boivent du lait. Nous sommes obligés de ramener des thermos d'eau chaude pour qu'ils puisse boire leur biberon". Les familles exilées du tunnel dependent entierement des associations qui leur apportent une aide alimentaire. Ce soir là, les bénévoles d'Utopia56 distribuaient également des couvertures. Malgré une manifestation dimanche 28 novembre au Pré Saint-Gervais pour alerter les autorites, pour le moment aucune solution de mise a l abri n a ete trouvee. Les familles dorment toujours dehors.
The families from the Tunnel
"A few weeks ago they were around 80, today I would say that they are nearly 150 including about fifteen children", testifies Fadila Benrabah, president of the association A la croisée des rue, which regularly comes to carry help to exiled families sheltered in a tunnel between Paris and Pré Saint-Gervais. This Monday, November 29, it was barely 3 degrees at night in Paris. A few young people were playing soccer outside the tunnel. Others warmed themselves around a wood fire, in a metal container. Muhammed, in his twenties, originally from Gambia, testifies to the difficulties he encounters: "I had recently been operated on for appendicitis. I was hospitalized for two days, then I had a hotel for 3 days. and now I'm back on the streets. It's very difficult for me. " At 8 p.m., the families return to the camp. Moms make their way with their strollers in the middle of the tents. Garatou, 30, testifies: "We are all tired, the cold and the fact of sleeping outside exhaust us. I am alone with my 3 and a half year old son, we sleep on the floor in the tent. no mattress. My child has lost weight, he doesn't complain like an adult, but when I see him tired, it breaks my heart ". For her part, Fadila Benrabah is indignant at the presence of babies in the camp: "there are babies with diapers who drink milk. We have to bring thermos of hot water so that they can drink their bottles. ". Families exiled from the tunnel depend entirely on associations which provide them with food aid. That evening, the volunteers of Utopia56 were distributing blankets. Despite a demonstration Sunday, November 28 at Pré Saint-Gervais to alert the authorities, for the moment no shelter solution has been found. Families always sleep outside.