Migration, sur la route de la Libye
Chaque lundi, à Agadez, dernière ville au Niger avant la traversée du Sahara des convois sont organisés en partance vers la Libye. Des centaines de véhicules partent, escortés par l'armée. Ils arriveront à Sabha cinq jours plus tard. Ça, c'est principalement pour les Libyens, les Nigériens et les Soudanais, qui peuvent encore se rendre légalement en Libye. Les voyageurs d'autres nationalités se cachent parmi ces passagers, ou bien font appel à des passeurs et attendent dans des ghettos que leur voyage soit organisé.
La route de la Méditerranée centrale est semée d'embuches. Agadez, c'est une ville de départ, mais aussi une ville de retour. C'est là que se réfugient des centaines de Soudanais qui ont fui les persécutions en Libye. C'est là aussi qu'arrivent les migrants qui ont été expulsés d'Algérie. Après avoir traversé la frontière à pied, en plein désert, ils sont rapatriés par camion dans cette ville, carrefour du Sahara.
La Tunisie devient envisageable comme point de départ pour les personnes qui souhaitent se rendre illégalement en Europe. Les passeurs sont souvent des pêcheurs. Ils le font pour subvenir à leurs besoins. La migration fait aujourd'hui partie de leur quotidien. Parfois ils sauvent des personnes qui ont échoués en mer, parfois ils repêchent leur cadavre. Certains des survivants même s'ils ont connu l'horreur en Libye choisissent d'y retourner pour tenter à nouveau la traversée de la mer Méditerranée. "50/50" disent-ils. « 50% de chance de réussir, 50% de chance de mourir. Mais il vaut mieux pour une raison, que de vivre pour rien".
Migration, on the Libyan road
Every Monday, in Agadez, the last town in Niger before crossing the Sahara, convoys are organized leaving for Libya. Hundreds of vehicles leave, escorted by the army. They will arrive in Sabha five days later. That is mainly for Libyans, Nigeriens and Sudanese, who can still go to Libya legally. Travelers of other nationalities hide among these passengers, or call on smugglers and wait in ghettos for their trip to be organised.
The central Mediterranean route is strewn with pitfalls. Agadez is a city of departure, but also a city of return. This is where hundreds of Sudanese who have fled persecution in Libya have taken refuge. This is also where the migrants who have been expelled from Algeria arrive. After crossing the border on foot, in the middle of the desert, they are repatriated by truck to this city, the crossroads of the Sahara.
Tunisia becomes possible as a starting point for people who wish to travel illegally to Europe. The smugglers are often fishermen. They do it to support themselves. Migration is now part of their daily lives. Sometimes they save people who have been stranded at sea, sometimes they fish out their corpses. Some of the survivors, even though they experienced the horror in Libya, choose to return there to attempt the crossing of the Mediterranean Sea again. "50/50" they say. ?50% chance of succeeding, 50% chance of dying. But it is better for a reason than to live for nothing."