Laisse Béton (Aout 2020)
Dans le Couserans, le « vert » est omniprésent. Quand je suis arrivé en avril la végétation explosait après l'hiver. C'est justement parce que ce territoire est sans doute l'une des régions les moins bétonnées de France que je mets en lumière dans ce travail photographique l'utilisation massive de ce matériau de construction depuis les années 50. Le contraste est plus important ici que dans une région urbanisée.
Alors que nous avons hérité de maisons, églises, murets (...) en matériaux bruts, nobles et locaux, qui même après destruction peuvent rejoindre facilement le milieu naturel sans devenir un déchet, ce travail est une réflexion sur la trace du béton laissée aux générations futures. Il ne dénonce donc pas une quelconque politique d'urbanisme locale mais laisse plutôt des interrogations : le béton sera-t-il autant utilisé ces prochaines décennies alors que sa fabrication en fait le matériau le plus émetteur de CO2, que la pénurie de sable en fait une ressource stratégique, rare et objet d'un vaste trafic, que les extractions maritimes menacent les côtes et les écosystèmes ? Jusqu'à quand cette exploitation sera-t-elle possible ? Quels impacts sur le bâti et sur l'environnement le béton laissera-t-il aux générations futures ?
Mon travail se décline sous deux formes : une série photographique présentée en exposition et un objet multimédia où l'on peut découvrir le béton disparaître et la végétation reprendre place.
Concrete (Aout 2020)
In Couserans, "green" is omnipresent. When I arrived in April the vegetation was exploding after the winter. It is precisely because this territory is undoubtedly one of the least concreted regions in France that I highlight in this photographic work the massive use of this building material since the 1950s. The contrast is greater here than in an urbanized region.
While we have inherited houses, churches, low walls (...) made of raw, noble and local materials, which even after destruction can easily reach the natural environment without becoming waste, this work is a reflection on the trace of concrete left to future generations. It therefore does not denounce any local urban planning policy, but rather leaves some questions: will concrete be used as much in the coming decades when its manufacture makes it the material that emits the most CO2, when the shortage of sand makes it a strategic resource, scarce and subject to vast traffic, when maritime extractions threaten coasts and ecosystems? Until when will this exploitation be possible? What impacts on buildings and the environment will concrete leave to future generations?
My work takes two forms: a photographic series presented in an exhibition and a multimedia object where one can discover the disappearance of concrete and the reappearance of vegetation.