Syrie : entre espoir et soif de justice
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, un vent d’espoir souffle sur la Syrie. Personne n’aurait pu croire que cette dictature finirait par céder sans un ultime bain de sang. Pour les Syrien·nes, cette date restera à jamais gravée dans leur mémoire. Encore sous le choc, certain·es parlent d’un rêve éveillé, d’autres de l’occasion de pouvoir enfin contribuer positivement à leur pays. Mais les obstacles restent nombreux pour reconstruire un pays brisé par près de quatorze années de guerre, plus d’un demi-million de mort·es et 6 millions d’exilé·es. Aux yeux de la société civile, une priorité s’impose : la justice transitionnelle. Il s’agit de répondre aux exactions commises par le passé, réparer les préjudices, et œuvrer à une réconciliation nationale pour empêcher que ces crimes ne se répètent. Le 17 mai, le nouveau gouvernement a annoncé la création de deux commissions nationales, l’une pour les disparu·es et l’autre pour une justice de transition. Ces instances représentent une avancée significative mais elles soulèvent déjà de nombreuses préoccupations. Le décret limite son mandat uniquement aux crimes commis par le régime d’Assad, et l’implication effective des victimes n’est pas encore garantie.
Syria : between hope and the quest for justice
Since the fall of Bashar al-Assad's regime on December 8, 2024, a wind of hope has been blowing through Syria. No one could have believed that this dictatorship would eventually give way without one last bloodbath. For Syrians, this date will remain etched in their memories forever. Still in shock, some speak of a waking dream, others of the opportunity to finally contribute positively to their country. But there are still many obstacles to rebuilding a country broken by nearly 14 years of war, more than half a million deaths, and 6 million exiles. In the eyes of civil society, one priority stands out: transitional justice. This involves responding to past abuses, repairing the damage done, and working towards national reconciliation to prevent these crimes from happening again. On May 17, the new government announced the creation of two national commissions, one for the disappeared and the other for transitional justice. These bodies represent a significant step forward, but they are already raising many concerns. The decree limits their mandate solely to crimes committed by the Assad regime, and the effective involvement of victims is not yet guaranteed.