Maroc, les rives de l'Atlas atlantique
C'est au pied des Montagnes de l'Atlas, le long de la côte Atlantique du Maroc dans le village d'Imsouane, situé à 120 kilomètres de la ville d'Agadir, que les pêcheurs et surfeurs cohabitent ensemble dans un décor unique.
Sous les lueurs du soleil couchant se devinent les silhouettes des surfeurs qui sillonnent les dernières écumes, dans les basses vallées de l'Atlas atlantique. La nuit tombée, les pêcheurs prennent le large sous les aboiements des chiens d'msouane qui protègent leurs territoires au milieu de leur guerre des gangs. Dès l'aube, les longues planches des surfeurs slaloment entre les barques indigo. Dans ce village berbère, le temps se dicte au rythme des marées. Chacun se croise depuis le port antique qui dessine les vagues infinies de la baie d'Imsouane ; les uns s'éloignent des falaises quand les autres y reviennent, chargés de poissons après leur pêche nocturne.
Younès est guide touristique et moniteur dans le surfcamp solosurf qu'il a créé en 2018. Né à Casablanca en 1991, il a dédié son temps, depuis son plus jeune âge, à la pratique du surf. Depuis plus de 20 ans, son quotidien se dessine sur les houles marocaines ; chaque jour, sa planche de 9'4 pieds défie les longues vagues de 800 mètres.
Le surf a développé l'économie marocaine de la région de Souss-Massa, en parallèle avec la pêche, considérée comme l'un des plus importants secteurs d'activité du pays, une tradition qui se perpétue depuis l'Antiquité au Maroc.
A 100 kilomètres d'Imsouane, le port d'Essaouira est l'un des plus grands ports marocains, un point d'échange entre les routes maritimes et les voies de commerce transsaharien. Plusieurs tones de poissons y sont péchés chaque jour : sardine, espadon, thon, dorade ou encore crustacés.
A peine rentrés du port, les pêcheurs débarrassent leurs paniers et préparent leur prochain départ, recouvrant les sardines de gros sel pour conserver les appâts accrochés aux hameçons. Les marchants crient leurs pêches du jours, exposées sur des dizaines d'étalages en direct du port, sous les regards attentifs des mouettes et des chats qui guettent les allées et venues des bateaux.
A deux pas du port, les remparts et les ruelles animées prennent le relai. Le souk s'installe et les marchants défilent entre les murs bleus de la ville.
Sur ces plaines de l'Atlas Sud, les productions d'huile d'argan et le pâturage sont aussi des activités économiques importantes pour les villages voisins. La longue et délicate fabrication d'huile d'argan permet aux femmes de subvenir à leurs besoins et de lutter contre la pauvreté.
Rassemblées au sein de coopératives dédiées, elles assurent le ramassage, le dépulpage, le concassage et l'extraction d'argan. Récemment, la culture d'argan est venue creuser le fossé de la concurrence entre la production d'huile et le pâturage, confrontée aux effets de la sécheresse et de l'urbanisation. La dégradation de l'écosystème des arganiers conduit l?UNESCO a inscrire l'arganier dans la Réserve de la biosphère de l'arganeraie du sud-ouest marocain, en 1998.
Morocco, the shores of the Atlantic Atlas
At the foot of the Atlas Mountains, along the Atlantic coast of Morocco in the village of Imsouane, located 120 kilometers from the city of Agadir, fishermen and surfers are living together in a unique place.
Under the glow of the setting sun, the silhouettes of the surfers can be seen criss-crossing the last of the scum in the low valleys of the Atlantic Atlas. At nightfall, the fishermen take the sea under the barking of the dogs of Imsouane who protect their territories in the middle of their gang war. At dawn, the long boards of the surfers slalom between the indigo boats.
In this Berber village, time is dictated by the rhythm of the tides. Everyday, surfers and fishermen are crossing each other, some are surfing the long waves while the others are coming back from offshore after a fishing night.
Younès is a tour guide and instructor in the solosurfing surfcamp he created in 2018. Born in Casablanca in 1991, he has dedicated his time since he was young to surfing. For over 20 years, his daily life has been drawn on the Moroccan swells; every day, his 9'4 foot board challenges the long 800 meter waves.
Surfing has developed the Moroccan economy in the Souss-Massa region, along with fishing, considered as one of the most important sectors of activity in the country, a tradition that has been perpetuated since antiquity in Morocco.
Located at 100 kilometers from Imsouane, the port of Essaouira is one of the largest Moroccan ports, a point of exchange between the maritime routes and the trans-Saharan trade roads. Several tones of fish are caught there every day: sardines, swordfish, tuna, sea bream or shellfish.
As soon as they return from the port, the fishermen unload their baskets and prepare their next departure, covering the sardines with coarse salt to preserve the bait on the hooks. The merchants shout out their catch of the day, displayed on dozens of stalls directly from the port, under the attentive eyes of seagulls and cats that watch the comings and goings of the boats.
A few steps from the port, near the ramparts and the bustling streets, the souk settles down and the merchants parade between the blue walls of the city.
On these plains of the Southern Atlas, the production of argan oil and grazing are also important economic activities for the neighboring villages. The long and delicate production of argan oil allows women to support themselves and to fight against poverty.
Gathered under cooperatives, they ensure the collection, pulping, crushing and extraction of argan. Recently, argan cultivation has come to widen the gap of competition between oil production and grazing, facing the effects of drought and urbanization. The degradation of the argan ecosystem led UNESCO to register the argan tree in the Biosphere Reserve of the argan grove of southwest Morocco, in 1998.