24/04/19:LE CYCLONE KENNETH AUX COMORES
Dans la nuit du 24 avril 2019, le cyclone Kenneth frappe les Comores, petit archipel de l´océan indien, à 70km de Mayotte. Il enregistre une pointe allant jusqu´à 170 km/h avant de se diriger vers le Nord du Mozambique le 25 avril 2019. Il laisse derrière lui 6 morts, 153 blessés, 4854 maisons totalement détruites. Au total 345131 personnes, sur un total de 743000 habitants sont touchées. Aucun secteur n est épargné : l agriculture, l´habitat, l éducation, la santé, l eau et l assainissement, l´énergie, les transports etc. Selon le rapport du gouvernement de l´Union des Comores, du PNUD et de la Banque Mondiale, les dommages et les pertes s élèveraient à 185 millions de dollars. Pour ce petit pays où le salaire moyen est d'environ 50 euros par mois, et dont 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chemin vers la reconstruction semble long. Aujourd hui, bien que des moyens aient été dépêchés et des aides financières engagées, l état des lieux sur le terrain reste mitigé. Si certains ont pu reconstruire leurs habitats et relancer leurs vies, d autres sont toujours dans l attente d un avenir meilleur. Un an plus tard, les stigmates de cette nuit tragique sont encore bien présents. Que deviennent ces affectés par une catastrophe passée trop près de leurs îles, trop loin de l attention médiatique internationale.
Aux Comores, Kenneth n'a fait que renforcer les inégalités déjà criantes sur le territoire. 4 854 maisons en tôle et en paille auraient été totalement détruites. Dans quelques villages très isolés, les plus vulnérables peinent à retrouver une vie décente. Le secteur agricole, dont dépend 80% de la population est le plus dévasté. Les dommages enregistrés sont énormes. Des dégâts supérieurs a 60% pour la culture vivrière, (principalement pour la banane, le fruit a pain et le manioc). Pour les cultures de rente (vanille, girofle et ylang) dont les plantations, nécessitent plusieurs années de croissance avant de commencer à produire, les estimations font état de plus de 30% d affectation. Le cyclone a eu un impact significatif sur le secteur de la pêche, avec près de 15% de la flotte affectée. L évaluation du Ministère de l Éducation Nationale montre que 224 sites scolaires et 465 salles de classes ont été endommagés, dont 213 salles totalement détruites. Cette situation a laissé près de 45000 élèves âgés de 3 à 18 ans sans école, durant plusieurs jours environ. 6 mois après le passage du cyclone, quelques élèves n ont toujours pas pu retrouver les bancs de l école.
Malgré les nombreuses aides des états (Europe, Etats-Unis, etc...) et de différentes ONG, la reconstruction sur le terrain tarde à se faire sentir. Certaines personnes ont réussi à se remettre du désastre, soit seuls, soit grâce à quelques appuis extérieurs. Mais nombreux sont ceux qui n'ont rien perçu et sont toujours aussi démunis. Au sein du petit archipel, qui vise l´émergence d ici 2030, le cyclone à freiné bien des espoirs et le chemin vers la reconstruction semble encore long et sinueux. L'avenir ne s'annonce pas plus réjouissant ; les îles de la Lune devraient, comme bien d autres, faire face à de nouveaux défis environnementaux. D'après les prévisions du Giec, l'élévation du niveau de la mer dans la zone des Comores sera de 20 cm lors des 50 prochaines années. La température pourrait aussi s'élever de plus de 3°C d'ici 2100. Déjà sur les dix dernières années, les tempêtes se sont accentuées, à la fois en fréquence et en intensité. Si le sujet n'est pas pris au sérieux, de nouveaux Kenneth encore plus violents sont à craindre dans l'océan indien.
04/24/19: CYCLONE KENNETH IN COMOROS
On the night of April 24, 2019, cyclone Kenneth hit the Comoros, a small archipelago in the Indian Ocean, 70 km from Mayotte. It recorded a peak of up to 170 km/h before heading towards the north of Mozambique on 25 April 2019. He leaves behind him 6 dead, 153 wounded, 4854 houses totally destroyed. A total of 345131 people out of a total of 743000 inhabitants are affected. No sector is spared: agriculture, housing, education, health, water and sanitation, energy, transport etc... According to the report of the Government of the Union of the Comoros, the UNDP and the World Bank, the damage and losses would amount to 185 million dollars. For this small country where the average salary is around 50 euros per month, and where 40% of the population lives below the poverty line, the road to reconstruction seems long. Today, although resources have been dispatched and financial aid committed, the state of play on the ground remains mixed. While some have been able to rebuild their homes and restart their lives, others are still waiting for a better future. One year later, the scars of that tragic night are still very much present. What happens to those affected by a disaster that happened too close to their islands, too far from international media attention?
In the Comoros, Kenneth has only reinforced the already glaring inequalities in the territory. 4,854 tin and straw houses would have been totally destroyed. In some very isolated villages, the most vulnerable people are struggling to regain a decent life. The agricultural sector, on which 80% of the population depends, is the most devastated. The damage recorded is enormous. Damage in excess of 60% for food crops, (mainly bananas, breadfruit and cassava). For cash crops (vanilla, cloves and ylang) whose plantations require several years of growth before they can start producing, estimates put the damage at over 30%. The cyclone had a significant impact on the fisheries sector, with nearly 15% of the fleet affected. The Ministry of National Education's assessment shows that 224 school sites and 465 classrooms were damaged, of which 213 classrooms were totally destroyed. This situation left nearly 45,000 pupils aged between 3 and 18 years old without school for several days. Six months after the cyclone, some pupils still could not find their way back to school.
In spite of the numerous aids from the States (Europe, United States, etc...) and various NGOs, the reconstruction on the ground is slow to take place. Some people have managed to recover from the disaster, either on their own or thanks to some external support. But many people have not perceived anything and are still as destitute as ever. Within the small archipelago, which aims to emerge by 2030, the cyclone has dampened many hopes and the road to reconstruction still seems long and winding. The future does not look any brighter; the Moon Islands, like many others, are expected to face new environmental challenges. According to IPCC forecasts, the sea level in the Comoros area will rise by 20 cm over the next 50 years. The temperature could also rise by more than 3°C by 2100. Already over the last ten years, storms have increased in frequency and intensity. If the subject is not taken seriously, even more violent Kenneths are to be feared in the Indian Ocean.