Un territoire v(a)in ?
Bruno Duchêne est un vigneron passionné et indépendant qui a racheté des terres de vignes en 2002 à M. Castex, un ancien de la région dont il a appris beaucoup par le faire et l’écoute. Ses vignes sont à Banyuls-sur-Mer. Bruno cultive ses vignes en terrasse, laboure à la main, au chenillard. Il laisse certaines parcelles de ses vignes enherbées, et parfois débroussaille en fonction des besoins en eau de la terre. Il produit des vins nature et ne fait 3 à 4 traitements par an en agriculture biologique. Il développe un modèle économique entre la culture de ses 4 hectares de vignes ainsi que l’achat de raisin à d’autres vigneron·nes qu’il vinifie lui-même. Bruno dit qu’il faut observer, essayer, s’adapter à la vigne. Lui ne semble être qu’un alchimiste au milieu de ses vignes, dépendant du bon vouloir de la nature.
La vigne du Coteau de Banyuls-sur-Mer est soumise à une grande contrainte naturelle. Ici, la vigne se cultive obligatoirement en terrasse, l’homme transforme le relief de la nature et y crée son architecture. La vigne subit aussi depuis plusieurs années le changement climatique, un bouleversement de la biodiversité et la sécheresse. Le manque d’eau met les vignerons face au mur. Qui plus est, avec le cru Banyuls, qui n’a pas le droit d’être arrosé artificiellement. Comment continuer à cultiver du raisin et faire du vin quand les contraintes s’accumulent ?
Dans cette région, l’entraide, le faire ensemble, est un élément nécessaire à la production du vin. Être indépendant, hors du circuit des coopératives, amène les vigneron·nes à « faire avec ». Une vigne n’existe pas seule, il faut une tribu pour faire un vin. Faire du vin nature, sans l’utilisation de produits chimiques et de sur-mécanisation, nécessite plus que jamais les mains des hommes et des femmes.
A v(a)in territory?
Bruno Duchêne is a passionate, independent winegrower who bought some vineyard land in 2002 from Mr Castex, an old hand in the region from whom he learned a lot by doing and listening. His vineyards are in Banyuls-sur-Mer. Bruno cultivates his vines on terraces, ploughing by hand and using a caterpillar. He leaves some of his vineyards grassed over, and sometimes cuts back the undergrowth depending on the soil's need for water. He produces natural wines and uses only 3 or 4 organic treatments a year. He is developing an economic model that involves growing his 4 hectares of vines and buying grapes from other winegrowers, which he then vinifies himself. Bruno says that you have to observe, try and adapt to the vine. He seems to be nothing more than an alchemist in the middle of his vines, dependent on the goodwill of nature.
The vines on the Coteau de Banyuls-sur-Mer are subject to a great many natural constraints. Here, vines must be grown on terraces, with man transforming nature's relief and creating his own architecture. For several years now, vines have also been affected by climate change, a disruption to biodiversity and drought. The lack of water is putting winegrowers on the back foot. What's more, with the Banyuls cru, which is not allowed to be artificially watered. How can you continue to grow grapes and make wine when there are so many constraints?
In this region, helping each other, working together, is a necessary part of wine production. Being independent, outside the cooperative circuit, means that winegrowers have to ‘make do’. A vine does not exist on its own; you need a tribe to make a wine. Making natural wine, without the use of chemicals and over-mechanisation, requires more than ever the hands of men and women.