Les travailleurs
Ivan est ébéniste au c?ur de Paris. Voilà un extrait de nos échanges :
« Il y a des personnes qui sont fait pour être cosmonautes, des gens qui sont fait pour être professeurs, des gens qui sont fait pour être mathématiciens, ?, moi j?étais fait pour faire ça.Mon père était décorateur-assembleur dans les années 60. Je prenais les chutes de morceaux de bois, je me vois ébaucher un petit bateau à la rappe. Avec des formes un peu douteuse, mais j?étais gamin. A 7-8 ans j?ai vraiment voulu faire ce métier.
Je suis fait pour travailler, pour transformer la matière et à partir de là ça va tout seul. Je ne me force pas à travailler. Je suis dans mon élément, je suis dans mon antre. Le travail m?apporte un repos, une quiétude. Ce qui m?intéresse dans une journée, peu importe le quota la quantité de travail, c?est une journée bien remplie où je pense pouvoir faire une pièce, le faire bien, l?amener au bout, ne pas la rater, et puis être content le soir, lorsque je rentre chez moi d?avoir réalisé ça.
La routine n?est pas un déplaisir. C?est une petite contrainte. En faisant par exemple 300 fois la même pièce (pour les parquets), une fois bouté les unes aux autres on sait exactement ce que ça va donner. Donc cette contrainte devient un plaisir.
Il y a un dicton qui dit si tu ne veux pas travailler, choisis un métier qui te plaît.
Anne est maitresse d?école en petite section à Paris. Voici un extraits de nos échanges :
«Quand j?étais enfant, je rêvais d?être pâtissière ou maitresse d?école. J?ai choisi le deuxième parce que je voulais des enfants et les horaires me permettaient d?être avec mes enfants. Ce qui me plaît depuis toujours c?est le plaisir de voir grandir les enfants, de les faire s?épanouir. C?est un métier que j?ai dans la peau en fait. Je n?ai jamais eu l?impression d?apprendre à devenir maîtresse. Je savais quasiment le faire. C?est quelque chose de pas inné, mais presque.
Les enfants arrivent on va dire qu?ils ne sont pas élèves, ce sont de jeunes enfants et ils sortent à la fin de la petite section, ce sont des élèves prêt à apprendre. Il y a vraiment un côté scolaire où les enfants sont prêts à suivre la longue route des études qui les attend. Ca ça me plaît.
Ce qui me plaît également, c?est d?être dans un lieu d?apprentissage. Moi même j?adore apprendre. D?ailleurs j?apprends tout le temps avec les enfants, c?est tellement riche.
Avoir un pied tous les jours dans le monde de l?enfance, ça me rappelle que oui il y a des choses importantes dans la vie, .. que c?est bien de rire des choses simples.
Et puis il y a la joie de pouvoir les aider à grandir.
Jean-Luc est producteur de fruits et légume à Houssaye-en-Brie. Voilà un extraits de ses propos :
« Quand il fait beau je me lève le matin à cinq heures. Aujourd?hui c?est une belle journée. Alors je peux partir à 5h30 dans les champs. Là, c?est le top. Parce que je suis tout seul au milieu de la plaine. Je n?ai personne, juste les oiseaux. C?est tout ce qui m?intéresse. Pas de bruit, pas de moteur, pas de ? je suis content d?être dehors.
On a des racines qui sont accrochées à cette terre. Et donc notre vie, elle est comme ça. Elle est dehors. On est nés dans les champs finalement? si c?était à refaire je ferai la même chose ou quelque chose en rapport avec la terre : arboriculteur, pépiniériste, mais toujours quelque part dehors dans la nature, ou travailler dans une ferme comme chauffeur. Mais je n?aurais certainement pas choisi de travailler dans un bureau ou un métier qui n?a pas trait à la liberté de la nature.
La difficulté de mon travail c?est le mauvais temps. Par exemple tout ce que j?ai semé cette semaine a été détruit par les inondations. C?est un moment de désespoir. Parce que la saison avance et qu?on n?a rien, et que l?on se dit qu?à la fin de l?année ben comment on va faire ?
De moments de satisfactions ? Là, les fraises. On les a planté, on les a vu pousser, fleurir. On va les récolter et c?est vrai que c?est des moments?c?est magique. On se dit qu?on a planté quelque chose et on a réussi?
Ma vie sans la nécessité de travailler ??c?est une question piège. Mais qu?est-ce que je vais faire toute la journée ? Qu?est-ce que je vais faire ? ?Dormir, manger? Et après ? Vous savez, vous ?
Vous me posez une colle là. Je ne vois pas.
Les travailleurs
Ivan est ébéniste au c?ur de Paris. Voilà un extrait de nos échanges :
« Il y a des personnes qui sont fait pour être cosmonautes, des gens qui sont fait pour être professeurs, des gens qui sont fait pour être mathématiciens, ?, moi j?étais fait pour faire ça.Mon père était décorateur-assembleur dans les années 60. Je prenais les chutes de morceaux de bois, je me vois ébaucher un petit bateau à la rappe. Avec des formes un peu douteuse, mais j?étais gamin. A 7-8 ans j?ai vraiment voulu faire ce métier.
Je suis fait pour travailler, pour transformer la matière et à partir de là ça va tout seul. Je ne me force pas à travailler. Je suis dans mon élément, je suis dans mon antre. Le travail m?apporte un repos, une quiétude. Ce qui m?intéresse dans une journée, peu importe le quota la quantité de travail, c?est une journée bien remplie où je pense pouvoir faire une pièce, le faire bien, l?amener au bout, ne pas la rater, et puis être content le soir, lorsque je rentre chez moi d?avoir réalisé ça.
La routine n?est pas un déplaisir. C?est une petite contrainte. En faisant par exemple 300 fois la même pièce (pour les parquets), une fois bouté les unes aux autres on sait exactement ce que ça va donner. Donc cette contrainte devient un plaisir.
Il y a un dicton qui dit si tu ne veux pas travailler, choisis un métier qui te plaît.
Anne est maitresse d?école en petite section à Paris. Voici un extraits de nos échanges :
«Quand j?étais enfant, je rêvais d?être pâtissière ou maitresse d?école. J?ai choisi le deuxième parce que je voulais des enfants et les horaires me permettaient d?être avec mes enfants. Ce qui me plaît depuis toujours c?est le plaisir de voir grandir les enfants, de les faire s?épanouir. C?est un métier que j?ai dans la peau en fait. Je n?ai jamais eu l?impression d?apprendre à devenir maîtresse. Je savais quasiment le faire. C?est quelque chose de pas inné, mais presque.
Les enfants arrivent on va dire qu?ils ne sont pas élèves, ce sont de jeunes enfants et ils sortent à la fin de la petite section, ce sont des élèves prêt à apprendre. Il y a vraiment un côté scolaire où les enfants sont prêts à suivre la longue route des études qui les attend. Ca ça me plaît.
Ce qui me plaît également, c?est d?être dans un lieu d?apprentissage. Moi même j?adore apprendre. D?ailleurs j?apprends tout le temps avec les enfants, c?est tellement riche.
Avoir un pied tous les jours dans le monde de l?enfance, ça me rappelle que oui il y a des choses importantes dans la vie, .. que c?est bien de rire des choses simples.
Et puis il y a la joie de pouvoir les aider à grandir.
Jean-Luc est producteur de fruits et légume à Houssaye-en-Brie. Voilà un extraits de ses propos :
« Quand il fait beau je me lève le matin à cinq heures. Aujourd?hui c?est une belle journée. Alors je peux partir à 5h30 dans les champs. Là, c?est le top. Parce que je suis tout seul au milieu de la plaine. Je n?ai personne, juste les oiseaux. C?est tout ce qui m?intéresse. Pas de bruit, pas de moteur, pas de ? je suis content d?être dehors.
On a des racines qui sont accrochées à cette terre. Et donc notre vie, elle est comme ça. Elle est dehors. On est nés dans les champs finalement? si c?était à refaire je ferai la même chose ou quelque chose en rapport avec la terre : arboriculteur, pépiniériste, mais toujours quelque part dehors dans la nature, ou travailler dans une ferme comme chauffeur. Mais je n?aurais certainement pas choisi de travailler dans un bureau ou un métier qui n?a pas trait à la liberté de la nature.
La difficulté de mon travail c?est le mauvais temps. Par exemple tout ce que j?ai semé cette semaine a été détruit par les inondations. C?est un moment de désespoir. Parce que la saison avance et qu?on n?a rien, et que l?on se dit qu?à la fin de l?année ben comment on va faire ?
De moments de satisfactions ? Là, les fraises. On les a planté, on les a vu pousser, fleurir. On va les récolter et c?est vrai que c?est des moments?c?est magique. On se dit qu?on a planté quelque chose et on a réussi?
Ma vie sans la nécessité de travailler ??c?est une question piège. Mais qu?est-ce que je vais faire toute la journée ? Qu?est-ce que je vais faire ? ?Dormir, manger? Et après ? Vous savez, vous ?
Vous me posez une colle là. Je ne vois pas.